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La découverte, un beau matin, d'une tête humaine, soigneusement déposée dans son frigo ne peut être que le prélude à de graves ennuis...Et quand les frères Asquaciati, à l'Estaque, Rome et New York, reçoivent ce sinistre message, ils sont loin d'imaginer les engatses qui vont fondre sur eux. La saga de la famille commence à Rome en 1945 quand Ubaldo, le père, fervent partisan du Ducce, s'emmêle dans un sordide trafic d'oeuvres d'art. Mais déterrer cinquante ans plus tard de si vieux souvenirs déchaîne une nuée d'étranges démons... Heureusement qu'entre deux tournées de «jaune», les copains, RoRo, Luis, Mehdi et les autres, sont là pour leur prêter main forte. Mais cette bande de bras cassés arrivera-t-elle à briser le maléfice...? Gauguin et ses singes s'en retournent encore dans leurs tombes!
Version poche d'un roman qui se déroule dans les années 90, même s'il n'est pas franchement daté, quelques indices le placent dans le temps : des francs, pas d'Internet et très peu de portable et un minitel...
Trois constructions différentes pour trois histoires mêlées. L'une linéaire, celle des trois frères, qui avance au fil des jours et des heures. L'une toute en retours en arrière, celle du père des garçons, qui explique donc les raisons de l'intrigue actuelle. Et une construction à rebours pour l'instigateur de la machination. Et le tout se suit plus qu'agréablement. Tout prend racine pendant la seconde guerre mondiale, en Italie. Ubaldo, le père, est un fasciste convaincu, fils d'un des gardes du corps de Benito Mussolini, qui va trafiquer pour gagner de quoi vivre, puisqu'il est parti précipitamment de son pays, sans argent.
Comme à son habitude, Maurice Gouiran peuple son roman de quelques figures locales typiques, des piliers de bar, des petits vieux qui en savent plus long qu'ils ne le laissent paraître sur la vie des uns et des autres. Ces personnages secondaires apportent une touche de légèreté et un côté réaliste, humain et très ancré à Marseille, enfin à L'Estaque pour être plus précis.
Un roman policier très enlevé et je ne m'étonne point qu'il ait obtenu le Prix sang d'encre des lycéens, tant il recèle en lui tout ce que j'aime : un brin d'humour, une base historique solide qui fait un contexte fort et toujours instructif -même si, avec son héros récurrent Clovis Narigou, l'auteur va souvent plus loin dans des faits, des parties de l'histoire un peu oubliées-, une histoire bien menée avec des rebondissements, des personnages originaux, parfois hauts en couleurs, des gueules quoi.
Donc en résumé, encore un très bon roman de Maurice Gouiran, mais qui pourrait encore en douter ?
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