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On a pu dire de Mrs.
Riddell qu'elle était " a born story-teller ". À juste titre : elle possédait une technique narrative très personnelle qui l'apparenterait un peu à Alexandre Dumas, capable d'improviser un drame romantique en une soirée. Charlotte Elizabeth Lawson Cowan est née le 30 septembre 1832, à Carrickfergus, près de Belfast. Après une enfance très heureuse, elle épouse Joseph Hadley Riddell dont elle adoptera les initiales et le nom pour son pseudonyme le plus fréquent ; elle assurera jusqu'à la mort de son mari la charge financière (Mr.
Riddell est régulièrement ruiné à la bourse) et intellectuelle du ménage. Après quelques essais infructueux auprès des éditeurs, dans les années soixante, Mrs. Riddell passe pour une auteure avec qui il faut compter. En 1864, elle publie son roman le plus marquant : George Geith of Fen Court, un des très grands succès de librairie des années 60-70 ; en 1866, elle ose reconnaître son sexe. À partir de cette année, elle signera tous ses romans Mrs.
J(oseph) H(adley) Riddell. En 1867, elle devient (en partie) propriétaire et rédactrice en chef du Home Magazine et, surtout, du St Fames's Magazine, une revue littéraire parmi les plus prestigieuses de l'époque. C'est en 1873 que Mrs Riddell se hasarde à un premier roman fantastique : Fairy Water Le fantôme d'une femme hante Craw Hall et influence tous les habitants, dont la santé décline jusqu'à la mort.
Dans un contexte très propice au genre (la plupart des auteurs victoriens de l'époque se sont frottés au fantastique), Riddell récidive avec son chef d'oeuvre La Maison inhabitée, mais elle s'éloigne des sentiers battus. Par la nature protéiforme des apparitions de son fantôme d'abord et par l'habile métonymie qui sous-tend le roman ensuite, c'est toute la maison inhabitée, bien plus que le mort lui-même, qui hante l'esprit du narrateur.
En outre, ses descriptions précises de la vie des protagonistes, les portraits psychologiques font de La Maison inhabitée un roman réaliste dont l'aspect fantastique est surtout un moyen de conserver au récit toute sa tension jusqu'à la conclusion.
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