Entre État et marché, la philanthropie, qui peut se définir comme les dons et financements privés au service d'activités d'intérêt général, offre, à son échelle, des réponses originales et pertinentes à de nombreux problèmes de société. À ce titre, elle reflète, complète ou questionne les contrats sociaux dans lesquels elle s'insère. Mais dans le cadre d'un État qui voit sa légitimité remise en cause comme défenseur ultime de l'intérêt général, la philanthropie apparaît parfois dangereusement, comme une alternative aux politiques publiques. Face aux inégalités de plus en plus criantes, notamment en raison des changements climatiques, les actions philanthropiques doivent désormais se projeter dans un temps illimité, en considérant l'impact sur les générations futures, et prendre aussi en considération les êtres inanimés. Ces paramètres inédits ouvrent la voie d'un «âÂeuros¯contrat social environnementalâÂeuros¯» aux antipodes du contrat social libéral actuel. Ce nouveau paradigme devrait modifier en profondeur les relations entre État, contrat social environnemental et philanthropie pour redonner toute leur importance aux politiques publiques et laisser aux acteurs de la philanthropie un rôle précurseur et novateur.
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