Le trompettiste et chanteur Chet Baker (1929-1988) fait partie de la légende du jazz aux côtés de Louis Armstrong, Billie Holiday ou Miles Davis. Icône du monde musical des années 50-60, ce jazzman blanc mena une vie tumultueuse entre l'Amérique et l'Europe, les clubs, les femmes, l'alcool et les drogues. Qui était Chet Baker ? Dans une enquête minutieuse, James Gavin raconte par le détail la vie, le parcours exceptionnel du " prince de la fêlure ", trompettiste à la gueule d'ange que l'on a aussi surnommé " le James Dean du jazz ". Depuis ses premiers pas dans la musique en Californie dans les années 50 jusqu'à sa mort mystérieuse survenue à Amsterdam un certain vendredi 13 mai 1988, en passant par ses rencontres musicales marquantes avec Dexter Gordon, Stan Getz, Gerry Mulligan et Charlie Parker, tout est ici raconté, La Longue Nuit de Chet Baker, traduit dans le monde entier, est à ce jour la biographie la plus complète du musicien.
Biographie très sombre du musicien, trompettiste et chanteur, qui semble réellement avoir mené la vie de nomade attachée à son sacerdoce.
Dès les 1ers chapitres la drogue est présente, et tout au long de l'ouvrage elle prend autant de place que la musique. On a l'impression de rentrer dans un tunnel et de ne jamais en sortir. Cela semble être le reflet de la vie du musicien qui est aussi décrit par tous ses proches et personnes qui l'ont côtoyé comme une personne d'une grande sensibilité en parallèle à un caractère pouvant parfois être exécrable, d'une duplicité effroyable et pervers. Ce qui contraste fortement avec la douceur de sa musique, sa tonalité romantique.
L'ouvrage donne envie de le réécouter, le redécouvrir ainsi que les nombreux musiciens croisés en chemin.
J'en suis aussi ressortie avec l'impression qu'il s'agissait d'un être maléfique vu son comportement avec son entourage, les personnes qui ont essayé de l'aider et ses nombreux amours qu'il a parfois entraîné dans la chute.
Mais elles en parlent pratiquement toute avec des étoiles dans les yeux, des décennies plus tard, malgré ce qu'il a pu leur faire.
On découvre une personne au tempérament équivoque, capable des pires horreurs à ses proches comme de grande tendresse et très sensible.
Il semble avoir mené une vie sans concession, autour de sa musique et de la défonce. On peut comprendre l'attraction qu'il pouvait exercer au-delà de sa musique, avec sa façon de vivre pleinement sans penser au lendemain. Même si parfois des regrets sont glissés lorsqu'il songe parfois à acheter une maison pour y vivre avec sa compagne et que très lucide il exprime aussi cette impossibilité avec son tempérament.
L'ouvrage est très documenté sur l'univers du jazz, son évolution et la place de Chet Baker qui semble marginale et très spéciale, admiré et rejeté en même temps.
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