"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Surnommé «l'homme qui répare les femmes», le gynécologue et chirurgien Denis Mukwege a consacré sa vie aux femmes victimes de sévices sexuels en République démocratique du Congo. Dans une région où le viol collectif est considéré comme une arme de guerre, le docteur Denis Mukwege est chaque jour confronté aux monstruosités des violences sexuelles, contre lesquelles il se bat sans relâche, parfois au péril de sa vie. Dès 1999, il fonde l'hôpital de Panzi dans lequel il promeut une approche «holistique» de la prise en charge : médicale, psychologique, socio-économique et légale. Écrit à la première personne, La force des femmes retrace le combat de toute une vie en dépassant le genre autobiographique. L'héroïne du roman, c'est la femme composée de toutes ces femmes. L'auteur rend un véritable hommage à leur courage, leur lutte. Pour lui, il s'agit d'une lutte mondiale : «C'est vous, les femmes, qui portez l'humanité.» Ainsi, à travers le récit d'une vie consacrée à la médecine et dans un vrai cri de mobilisation, Denis Mukwege nous met face au fléau qui ravage son pays et nous invite à repenser le monde. La force des femmes clame haut et fort que guérison et espoir sont possibles pour toutes les survivantes.
« La force des femmes » est un récit fascinant et bouleversant sur le viol et ses conséquences dévastatrices. Dénis Mukwege est un gynécologue et chirurgien qui consacre sa vie aux victimes de violences sexuelles du Congo. Il nous raconte tout, il y a de nombreux témoignages déchirants mais tellement utiles pour comprendre( il faut quand même avoir le cœur bien accroché!) mais il nous informe aussi sur l’état des violences sexuelles partout dans le monde. Plusieurs fois victime de tentatives de meurtre, il continue malgré tout à lutter. Un homme féministe courageux a l’image des femmes qu’il soigne sans répit. A lire absolument!
Dénis Mukwege retourne au Congo « belge » pour réparer les femmes violees et abîmées par des hommes soutenus par le gouvernement Malgré de nombreuses interventions auprès des autorités du pays et internationales ce médecin très concerné ne réussit pas à tout faire !
Livre fondamental écrit par le Docteur Dénis Mukwege , prix Nobel de la Paix en 2018.
L'auteur est congolais, la République démocratique du Congo très riche en minerais est paradoxalement un des pays les plus pauvres du monde car la corruption y est généralisée.Dans les zones riveraines du Rwanda et du Burundi, les conséquences des guerres ethniques sont vécues à travers des invasions et des massacres. Nombreuses sont les femmes congolaises atrocement violees par des soldats rwandais pour qui le viol est une arme de guerre.
Les victimes sont stigmatisées , rejetées , répudiées car au Congo, le système patriarcal façonne tout y compris les politiques menées,
Dans son livre en grande partie autobiographique, Dénis Mukwege relate ses expériences et son cheminement vers une conscience féministe qui le conduit à « réparer « de façon de plus en plus complète les femmes.
L'auteur naît en 1955 à l'époque où l'accouchement est « une grande loterie « , dans une colonie belge, largement ségrégée.La gouvernance belge prend fin en 1960 mais l'époque coloniale a détruit les structures anciennes , en particulier le troc géré par les femmes.La monétisation des échanges sera le domaine des hommes et ils prendront alors le pouvoir.
Soutenu par sa mère, l'auteur part faire ses études de médecine au Burundi, s'oriente vers la gynécologie obstétrique à Angers et n'a de cesse de retour au Congo de « réparer « des femmes violées dans un hôpital construit grâce aux fonds versés par des missions religieuses.
C'est une prise en charge globale des victimes qui se met peu à peu en place, les femmes osent briser le silence.
Le médecin intervient à La Tribune de l'ONU mais depuis 2013 il vit au Congo sous la protection des Nations Unies car sa prise en charge des femmes , la libération de leur parole,est une menace pour des puissants..,.
C’est une analyse maîtrisée, argumentée de la condition des femmes au Congo que nous propose le docteur Mukwege, gynécologue-obstétricien dans la maternité de Panzi.
Une analyse intellectuelle, basée sur son expérience professionnelle, sa recherche de rapports documentés et chiffrés mais aussi une analyse par le cœur, les émotions, l’empathie. C’est pour cela qu’il nous touche autant.
Le témoignage est vibrant pour célébrer en effet, la force des femmes. Qui se relèvent, retrouvent des objectifs de travail, de vie après des viols collectifs, des blessures qui font frémir le lecteur, sans compter la honte et le rejet de la famille : « Souffrir d’une fistule (perforation à l’intérieur de l’appareil génital) équivalait souvent à subir la honte et le rejet. »
Denis donne beaucoup d’exemples, et à chaque fois, on est admiratifs. Comment vivre après des agressions aussi graves où la femme est considérée comme un outil sexuel ?
C’est un féministe, et il l’indique dès les 1ères pages : « il n’est pas courant qu’un homme fasse campagne pour les droits des femmes. J’en ai bien conscience. J’ai eu l’occasion de ressentir ça dans des conversations entre amis, des rassemblements sociaux ou des réunions à caractère professionnel. J’ai bien vu les regards perplexes et les mimiques d’incompréhension. De temps en temps, je rencontre même de l’hostilité. Certains jugent mes choix suspects, voire menaçants. »
Le Congo, appelé « la capitale mondiale du viol » : « je vous encourage à voir le Congo, parfois encore appelé « la capitale mondiale du viol » comme une fenêtre sur les pires extrémités de ce fléau mondial que sont les violences sexuelles. »
D’autant plus que les médecins formés ne pratiquent pas au Congo. Ils s’expatrient dans des contrés plus facile. Dans les pays européens, le ratio est de 1 médecin pour deux cents habitants, au Congo, il est à peine de 1 pour dix mille.
Il pose aussi une question qui pourrait être banale : pourquoi les hommes violent-ils ?
« La guerre menée contre le corps des femmes au Congo n’a pas été perpétrée par des psychopathes qui arpentent la jungle pour réaliser les fantasmes sexuels d’esprits dérangés. Les maladies mentales sévères existent, bien sûr, et peuvent expliquer certains cas. Mais il faut considérer le viol comme un choix conscient et délibéré qui est la conséquence d’un mépris pour les femmes, car l’origine se trouve là. »
Le viol est aussi un instrument de guerre, souhaité par les hauts dirigeants.
« Il devient tactique militaire. Il est planifié. Les femmes sont délibérément prises pour cibles comme moyen de terroriser la population. Son adoption dans les conflits en Asie, en Afrique, et en Europe au cours du XXème siècle peut s’expliquer par le fait qu’il est peu coûteux, facile à organiser et malheureusement, terriblement efficace. »
Le viol prémédité est désormais considéré comme crime contre l’humanité. Un petit progrès, mais quand les dirigeants restent passifs, cela ne sert pas à grand-chose.
Glaçant, le témoignage des enfants-soldats où toute humanité a disparu.
Environ dix mille enfants ont été kidnappés et enrôlés par les troupes rwandaises en 1996.
Glaçant pour ces hommes perdus, glaçant pour ce qu’ils font subir aux femmes, sans se poser des questions. Normal, banal.
Les propos d’un jeune homme de 20 ans : « il a expliqué être devenu accro à la vie de rebelle. Les attaques nocturnes, les armes, l’action, les massacres, les cris. La vie au campement était dure et inconfortable, alors il attendait avec impatience les opérations. « C’était comme une drogue, je ne me posais même pas de questions. J’ai aimé faire du mal. »
Il répond ensuite à la question de Mukwege « Pourquoi mutiler quelqu’un ? »
« Quand on tranche la gorge d’une chèvre ou d’un poulet, c’est pareil, on ne se pose pas de question. Une femme, c’est pareil, on fait ce qu’on veut avec. »
Il n’oublie pas non plus, le rôle de la religion. Et il parle en tant que chrétien, pasteur et fils de pasteur : « Le changement doit venir du sommet pour donner de l’impulsion à la base. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, les violences sexuelles sont la résultante d’une hiérarchie entre les genres qui considère que la vie des hommes est plus importante que celle des femmes. Il faut admettre le rôle de la religion dans la domination masculine et la soumission féminine. »
Il n’occulte pas non plus la politique du président Kabila, son immobilisme, sa docilité envers le Rwanda et les agressions rwandaises au Congo.
Sans oublier tous les autres pays qui ont pratiqué le viol, « Qui se souvient des centaines de milliers de femmes qui, elles aussi, ont été victimes de la guerre, violées sous la menace d’une arme, par des allemands, des russes, ou des membres des troupes alliées ? »
Et beaucoup, plus proches de nous, les agressions de Daech contre les Yézidis en 2014.
Sans oublier les pays, au XXIème siècle, qui reconnaissent plus ou moins le délit du viol.
Un témoignage à mettre entre toutes les mains
Un ouvrage nécessaire, brillant, intelligent, très documenté. L’implacable réalité des faits en République démocratique du Congo, encore de nos jours au XXIe siècle !
Didier Mukwege né au Congo belge en 1955, a beaucoup fait pour les femmes. Il est surnommé « l’homme qui répare les femmes ». Contrairement à la tradition congolaise, il est élevé comme ses sœurs, et non comme un enfant mâle roi. Tout jeune, il apprend le ménage, la cuisine, l’aide, l’entre-aide, l’égalité homme/femme au foyer. De cette éducation il gardera le respect de toute femme, au regard du courage maternelle. Il sera féministe avant l’heure, et n’hésitera pas, après des études en France et en Belgique, à revenir dans son pays d’origine en tant que gynécologue spécialisé dans les violences faites aux femmes, et victimes de sévices sexuels. Dès 1999, il ouvre un hôpital à Panzi, puis une annexe « la cité de la joie » avec la collaboration d’Eve Ensler (les monologues du vagin) pour accueillir les femmes réparées sans qu’elles soient obligées de retourner dans leur village, leur enfer. C’est également un centre de formation pour permettre aux femmes d’accéder à l’éducation, étape nécessaire pour s’en sortir. En parallèle, il ouvre la Maison Dorcas, un refuge pour les femmes qui ont des enfants nés d’un viol, ou des fistules incurables. Il ne se contente pas d’opérer et de réparer si c’est possible, les femmes violentées ; il essaie d’assurer leur remise en forme, leur éducation, leur formation. Il crée aussi un service juridique, ajout logique aux soins médicaux, un soutien psychologique, un mode de réinsertion socio-économique. Il prépare avec elles « le monde d’après ».
Au fil des années il développe des structures adaptées, puis se lance dans une grande campagne de sensibilisation pour alerter sur ce qui se passe encore de nos jours en République démocratique du Congo, et plus spécifiquement dans sa partie orientale. Il fait des discours partout dans le monde, fait voter des lois protectrices des femmes et punitives sur leurs agresseurs, écrit des livres pour dénoncer la violence. Il devient ambassadeur de la cause des femmes qui ont subi des violences sexuelles à travers le monde où il va s’apercevoir que ces faits ne sont pas réservés au Congo, qu’ils existent en Chine, au Japon, aux Etats-Unis, et même en France, en Europe. Il n’aura de cesse de faire entendre sa voix. En 2018, il obtient le prix Nobel de la paix, mais continue son combat, celui des femmes, qu’il porte en lui depuis toujours, malgré ses ennemis puissants et menaçants, malgré les exils, malgré les bombes, les saccages de son hôpital, malgré les menaces de mort à son encontre et à celle de sa famille. Sa notoriété est grandissante, il va s’en servir pour lever des fonds pour ses associations et la concrétisation de ses projets pour aider les survivantes, comme il les appelle.
Dans cet ouvrage, il nous décrit l’indicible, l’horreur, l’inhumanité, le viol considéré comme une arme de guerre, les raisons économiques au pillage des matières premières que renferme le Congo (or, diamant, lithium, uranium, cassitérite…), les liens étroits entre les viols et la localisation des gisements majeurs de minerai, l’enrichissement des pays voisins comme le Rwanda ou le Burundi qui viennent piller et s’en prendre aux femmes, les avilir, les détruire, les briser de l’intérieur. Il dénonce les dirigeants qui gouvernent et sévissent en toute impunité, la corruption, les états où les riches peuvent acheter leur liberté, où les crimes sexuels restent impunis. Il nous parle de ces femmes qui arrivent, blessées dans leur chair, si courageuses, de ces jeunes enfants abusées par des hommes sans foi ni loi, qui trouvent la force de parler, de ce jeune violeur multirécidiviste venu tout avouer, pleurant, mais se trouvant des excuses dans l’enrôlement par les militaires alors qu’il n’était qu’un gamin, sans regret ni remord pour ses crimes commis.
Nous voyons pourtant filtrer la lumière à travers les témoignages poignants. Les choses avancent lentement, mais grignotent chaque jour davantage de terrain, une lueur d’espoir se dessine. Après des années d’expériences, dont il nous fait part ici sans langue de bois, Didier Mukwege est persuadé que le changement passe par l’éducation des hommes, pas seulement les nouvelles générations plus enclines à entendre son discours, mais aussi les précédentes aux idées ancestrales ancrées, aux coutumes qu’on ne discute pas, aux rituels s’imposant comme une réalité encore en vigueur. Il reste du chemin à parcourir, rien n’est encore acquis. Le combat continue, doit continuer, avec l’aide de toutes et de tous.
Merci Docteur Mukwege, vous nous ouvrez les yeux, et vous nous donnez envie de nous battre avec vous, pour une noble cause, juste, claire, évidente.
prix nobel de la pax, denis mukwege , gynecolgue se consacre à la prise en charge des femmes victimes de viol dans l hopital qu il a fondé à bukavu , en republique democratique du congo. il livre ici le récitr de son parcours impresionnant . il raconte dans cet ouvrage au ton tres personnel les sources de son engagement, le fléau de la violence sans fin qui ravage son pays, ses moments de doute , son admiration devant le courage et les resiliences des survivantes. Il partage aussi ses reflecxiojns sur le viol comme arme de guerre en RDC, mais aussi en d autres temps et sous d autres cieux et sur les racines des violences faites aux femmes partout dans le monde. un livre aussi captivant qu un roman avec toute la force d un temoignage documenté
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