Les travaux d'Hugues de Saint-Victor recouvrent le domaine entier des arts et de la science sacrée qu'on enseignait à son époque. Si la plupart des historiens de la philosophie ont longtemps vu en lui un mystique aux vues étroites coupé du monde et de l'étude, un examen sérieux de ses travaux a conduit à une appréciation plus exacte de celui qu'on a pu appeler "le théologien le plus influent du douzième siècle".
Grand auteur mystique, il était aussi un philosophe et un théologien scolastique de premier ordre. Essentiellement, il était un grand professeur et c'est ce qui explique que ses oeuvres se soient propagées en même temps que ses anciens auditeurs se dispersaient, qu'on les ait fréquemment incorporées dans les traités ultérieurs et qu'on ait publié sous son nom tant de traités apocryphes. Son enseignement a été l'une des bases de la théologie scolastique et il a fait sentir son influence sur le développement tout entier de la scolastique, car il était le premier qui, après avoir synthétisé les trésors doctrinaux de l'âge des Pères, les a systématisés et les a réunis en un corps de doctrine cohérent et complet.
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