Retrouvez l'enregistrement de la rencontre littéraire avec Marie-Hélène Lafon.
je n'ai pas encore lu "histoire du fils" mais j'aime énormément l'écriture de Marie-Hélène Lafon et ses histoires toujours ancrées dans sa région natale
Le fils, c'est André. Le père, c'est l'Absent. La mère, c'est Gabrielle. Mais André est élevé par Hélène, la soeur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines.
Chaque été, il retrouve sa mère biologique qui vient passer ses vacances en famille.
De Saint-Céré dans le Lot en passant par Chanterelle et Aurillac jusqu'à Paris, Marie-Hélène Lafon nous transporte à nouveau au coeur d'une famille. Elle décrypte aussi bien ses bonheurs ordinaires que le poids du manque le plus profond, celui qui creuse des galeries dans les vies, sous les silences.
André n'a de cesse de mendier le père, de cerner les contours de son absence, d'attendre, de guetter, de laisser le temps s'étirer, de se cogner à l'urgence, de composer un portrait en indices et de comprendre en creux qui il a été : un avare du coeur, plein de lui-même, pétri de morgue, étroit, mesquin, beau et aimé par les femmes.
Avec ce nouveau texte, l'auteure confirme la place si particulière qu'elle occupe aujourd'hui dans le paysage de la littérature française. Toujours aussi puissante, son écriture reste limpide et fluide.
Retrouvez l'enregistrement de la rencontre littéraire avec Marie-Hélène Lafon.
Très beau texte. Se lit d'une traite sans s'arrêter.
C'est en quelque sorte le récit d'une généalogie, mais sans mélancolie ni regret.
Lorsqu’on lit Marie-Hélène Lafon, on est en pays connu, d’un livre à l’autre. Ce pays dont elle parle avec tant d’amour et de retenue, c’est le sien, le pays d’en haut dans le nord du Cantal.
Dans chacun de ses romans, j’ai toujours plaisir à me plonger dans cette vie rurale, suivre ces destins de familles paysannes ou bourgeoises.
« Histoire du fils » est construit de façon originale, sans classification linéaire puisque chacun des onze chapitres s’ouvre sur une date avec des avancées puis des retours en arrière. Ainsi le premier récit débute le jeudi 25 avril 1908, il s’agit d’un drame domestique qui frappe durement la famille Lachalme et dont se souvient Paul, âgé alors de cinq ans. Tout se déroule sur un siècle pour se terminer en avril 2008.
L’histoire du fils, c’est celle d’André, né de Gabrielle Leoty et de père inconnu. Il sera élevé par son oncle Léon et sa tante Hélène, avec ses trois cousines plus âgées qui seront comme ses sœurs. Il aura donc deux mères
« André disait maman pour Hélène sa tante, qui l’avait élevé à Figeac, et ma mère pour Gabrielle, sa mère, qui habitait Paris »
Il n’était pas facile à l’époque d’avoir un enfant en dehors du mariage, et cet arrangement va satisfaire tout le monde, l’une restera libre et l’autre aura un enfant à chérir.
« On avait gardé le trésor, on avait gardé Dadou ; finalement la vie, parfois, faisait bien les choses. »
Autour d’André, il y aura d’autres personnages, d’autres destins, tous liés par ces liens de familles connus ou bien tenus secrets. De sa mère Gabrielle, si indépendante et solitaire, on ne saura pas grand-chose, sauf quelques détails trouvés dans des lettres ou bien appris après sa mort. Elle est pourtant très présente, en filigrane, durant tout le roman.
Marie-Hélène Lafon nous fait traverser tout un siècle d’histoires familiales avec leurs lots de bonheur mais aussi les drames, les deuils qui parsèment une existence, mais aussi ses secrets, comme un voile sur une vie et qui se déchire le jour où l’on se marie et qu’on vous révèle le nom de cet inconnu, votre père, dont vous ne portez pas le nom.
De sa plume ensorcelante et d’une justesse sans fioritures, Marie-Hélène Lafon peint par petites touches l’histoire complexe de ces familles, nous promenant dans le siècle comme dans le paysage. Ces allez et venues entre Paris, Chanterelle et Aurillac, nous font entrer dans l’intimité des familles où les non-dits sont légion et où l’on reconstitue les générations passées et tente de combler les trous, exhumer les secrets dans la contemplation de vieilles photographies ou le décryptage des noms et des dates sur les caveaux de famille.
J’ai été emportée et séduite par cette « histoire du fils », histoire sommes toute banale, mais qui fait écho dans ma propre histoire, dans nos histoires familiales tissées de secrets connus ou simplement flairés, et qui parle de notre ruralité, de l’endroit d’où l’on vient et de ce lien indéfectible qui forme une famille, même au-delà des frontières, même avec des trous dans la généalogie.
C’est magnifique de sobriété et de vérité, une lecture qui ne s’effacera pas de sitôt. Alors, si ce n’est déjà fait, lisez « Histoire du fils ».
Oui, c’est vrai, l’écriture est sublime, pensée, méticuleuse, presque surannée ; on l’imagine manuscrite, avec pleins et déliés. Un vieux cahier trouvé dans un grenier, l’émotion de la découverte, la machine à remonter le temps, ces ancêtres anonymes qui soudain prennent vie autour de soi. On en pleurerait.
Les mots sont ciselés, choisis comme une parure au fond d’un coffre à bijoux. J’ai ressenti l’exigence de l’auteure, son insatiable recherche de justesse. J’aime sa façon de parler de l’amour et du désir, avec pudeur, en gardant la bonne distance (ex : p35-36). J’admire la beauté de sa langue, la force de ses images qu’elle évoque un moment dans les traits d’un personnage : « Cette femme, Silvia, disait ça, vivre à la proue, être affûtée. Elle parlait souvent avec des images qui ne se comprenaient pas tout à fait du premier coup mais qui se plantaient dans l’os et y restaient ».
Mais l’histoire ne m’a pas conquise, peut-être par son manque d’originalité. La remontée de l’arbre généalogique, la quête de père et de repère, la question de l’identité la vieillesse venant… Une impression de déjà lu. Dans le genre, le Camille de Toledo (différent dans le style et dans la forme) est plus fort.
Je me suis perdue au milieu de cette famille éclatée, de cette galerie de personnages dont je n’ai pas toujours saisi l’intérêt. Certains chapitres m’ont éblouie, d’autres m’ont ennuyée. Je me suis surprise à revenir en arrière, à tenter de comprendre qui étaient cette cousine ou cet oncle qui n’avaient pas retenu mon attention.
Un roman court, à dévorer pour l’étonnante alchimie du style, entre pureté et virtuosité.
Bilan :
Je viens de lire le livre un peu déçue trop pagaille difficile à suivre les personnages , sinon l histoire est intéressante mais il ne ma pas emblaller , dommage
Il est des romans qui vous embarquent par la force d'une histoire, animé d'un souffle qui traverse les pages. Ce n'est pas le cas de celui-ci qui reprend la thématique classique de la quête d'identité d'un homme et son inscription dans une lignée qui lui échappe en partie.
Il en est d'autres qui ont la grâce des mots. Histoire du fils est de ceux-là, il m'a enchanté dès le premier chapitre, superbe comme un matin dans la vie d'un enfant qui découvre le monde avec toute la sensualité et la douceur possible à cinq ans. Une ouverture comme un tableau qui en annonce d'autres. En fait, tout ce roman est une galerie de tableaux explosant la chronologie, faisant naviguer le lecteur sur cent ans de la vie d'une famille peuplée de pères et de fils, chacun ouvrant le paysage de Paris à Figeac en passant par Aurillac et le village cantalou de Chanterelle. La construction est remarquable, laissant le lecteur humer les secrets de famille, les ruminer avant d'en pleinement comprendre la portée.
Marie-Hélène Lafon écrit comme on peint. Ses phrases sont très travaillées, les mots choisis avec une intelligence pour donner force à ceux qui les entourent, tout comme la syntaxe, toujours précise. Elle ne cherche pas à étaler des belles phrases qui pourraient dévier le lecteur du propos, non, chaque phrase, dans son économie et sa concision, révèle les silences, les manques, les demi-teintes, les pudeurs, les zones d'ombre, les blancs d'une vie et d'une famille. Sans agressivité, sans racolage, avec douceur et ténacité, privilégiant la narration aux dialogues ( quasi totalement absents ). Une langue à savourer, remplie d'adjectifs justes, dont je me suis délectée à chaque instant pour les sensations physiques qu'elles offrent.
Ce qui est très puissant, aussi, dans l'écriture de l'auteure, c'est comment elle donne présence aux morts, aux absents, aux fantômes de cette lignée, à commencer par ce père non connu qui hante le fils du titre, André, abandonné par sa mère auprès de la famille de sa tante. Un abandon heureux puisqu'André a grandi aimé, choyé, entourée. Jusqu'à ce qu'il découvre qu'il a un père, un nom, une adresse, un métier.
« Sa place d'homme était faite auprès de Juliette et d'Antoine,il aimait son métier qu'il n'avait pourtant pas choisi, il prenait de l'étoffe et des responsabilités, se dépliait, mais quelque chose, plus que quelqu'un, faisait défaut en coulisses, creusait un vide plus qu'un gouffre ; gouffre était trop abrupt, même si, à l'approche de la quarantaine et depuis qu'Antoine était là, André sentait que, loin, de se combler avec l'âge, comme il voulait à toutes forces le faire croire quand il avait vingt et trente ans, la faille allait s'élargir et se creuser ; le ver était dans le fruit. Il n'avait pas oublié les ratons laveurs de la main de fer qui lui croyait la poitrine certains soirs en dépit d'Hélène et des douceurs vivaces cultivées sous les platanes de Figeac. On irait donc à Paris, à Pâques, humer les traces du père. »
Tout est banal dans ce roman. Rien ne l'est pour dire ce qu'est une vie, sur comment on fait pour s'extraire de son destin et le fuir ou au contraire creuser un sillon tracé par ses ancêtres. Entre attachement et arrachement. Au final, Marie-Hélène Lafon parvient avec une densité et une limpidité superbes à dire tout cela en seulement 170 pages chahutant la linéarité chronologique, une véritable prouesse d'écriture sublimée par une qualité d'écriture rare.
Gros coup de coeur pour ce roman subtil à hauteur d'âme et d'homme qui me fait découvrir cette auteure.
je n'ai pas encore lu "histoire du fils" mais j'aime énormément l'écriture de Marie-Hélène Lafon et ses histoires toujours ancrées dans sa région natale
En plusieurs tranches de vies successives ou, plutôt de tableaux, Marie-Hélène Lafon raconte l’histoire du fils.
Jeudi 25 avril 1908 . Chez Paul, branle-bas de combat pour la grande lessive mensuelle. Armand, tout à la joie de retrouver celle qui l’élève, celle qui l’aime comme son propre fils, se jette dans ses bras alors qu’elle se retourne avec une grande lessiveuse d’eau bouillante dans les mains. Le cri hurlé a réveillé son jumeau Paul. Onze années plus tard, Paul est pensionnaire. Malade, il fait la connaissance de la nouvelle et sémillante infirmière qui met tous ses sens en transe.
Je comprendrai ces premiers pages plus tard.
Le fils, André, a deux mères. Sa génitrice Gabrielle, célibataire, vit à Paris. Lorsqu’elle se découvre enceinte, elle décide de le garder.
« Ce cheval échappé qui avait d’abord fait l’infirmière à Aurillac, était maintenant employée à Paris, on ne savait pas trop dans quoi, et avait fini par attraper un enfant, un garçon, sans père. »
Comme convenu avec sa sœur Hélène, c’est cette dernière qui l’élève au milieu de ses propres filles et avec son mari. N’allez pas croire que le garçon est malheureux, ni qu’il ressent un manque. Non, il est heureux avec ses soeurs-cousines, son oncle-papa et sa tante-maman. Gabrielle, elle, ne vient que quatre semaines par an, pas assez pour tisser de vrais liens.Heureusement, la mère n’a pas « régularisé » et le petit est resté. « On avait gardé le trésor, on avait gardé Dadou ; finalement la vie, parfois, faisait bien les choses ».
Bien sûr, de temps à autre se pose à lui la question de ce père inconnu « Il a un père inconnu, et il serait donc lui aussi un fils inconnu ». Mais, ces questions sont fugaces
Gabrielle ne révèle le nom du père que le jour du mariage de André et, encore, la révélation est faite à sa nouvelle épouse. Leur fils, Antoine, adulte cherchera les traces du père.
Marie-Hélène Lafon rassemble la vie de cette famille éparpillée façon puzzle (Oh ! Chers tontons flingueurs!) et ce, avec une douceur qui lui est propre. Comme de petits tableaux, scènes de la vie rurale à travers le 20ème siècle.
Une réflexion sur la filiation, sur l’amour maternel, parental. Un enfant élevé avec bonheur et amour sera toujours heureux, même si ce ne sont pas ses parents naturels. L’amour filial et parental fait la famille. André est heureux ainsi, il connaît sa mère utérine mais son amour filial se porte vers sa maman-tata. L’amour maternel n’est pas inné, ne se décrète pas à la naissance de l’enfant. Il s’apprivoise, se construit, pour peu qu’on lui laisse une place, ce que la mère d’André ne peut ni ne veut faire. Cela ne fait pas d’elle une ogresse, mais une femme avec ses complexités.
La paternité est également abordée. Le père d’André qui n’a rien su de sa paternité est père par l’ADN, mais cela fait-il de lui un père, un papa ? L’état n’aboutit pas à la fonction.
Une histoire de famille, le secret du père non révélé et c’est le fils d’André, donc le fils du fils, qui recolle les morceaux de l’histoire du fils.
Gabrielle, la parisienne, la solitaire, dont l’histoire est en filigrane dans le livre, en est le personnage principal. Une femme qui a suivi son jeune amant à Paris, qui ne se révèle pas, qui ne réclame pas sa maternité, qui ne demande pas l’amour de son fils, qui ne lui demande pas de l’aimer, mais qui ponctuellement vient chaque été, seule, silencieuse. Même sa mort ne révélera pas le secret de sa vie qui paraît monacale. « Ils avaient craint un certain désordre et de fâcheuses accumulations qui leur eussent compliqué la tâche. Ils découvraient, soulagés, un salon et une chambre peu meublés… impeccables, quasi monacales » « Trente-six ans plus tard, il découvrait la vraie vie de sa mère, se »s traces, ses plis d’être, son fauteuil vert très fatigué, la nudité de sa chambre, son armoire parfaitement rangée » « Rue de la Roquette, on comprenait que la Parisienne avait vécu sans faste, même si ses grands airs eussent aisément pu la faire passer pour ce qu’elle n’était pas. André, posé au bord du lit, dans la chambre nue, s’était soudain senti très las, comme accablé d’un poids de silence et de secret qui était son lot de fils ; père inconnu et mère à double fond. »
Marie-Hélène Lafon joue avec les silences, le vent, sa terre auvergnate, ses âmes auvergnates. Avec une grande pudeur, des petites marques, des observations sibyllines, elle raconte la vie quotidienne, ses secrets, ses pleurs, ses rires ; communions, mariages, jours de fête… Son écriture semble simple, mais non, tout est pesé, ciselé, les temps verbaux aux petits oignons, une langue française magnifiquement simple et sublime. Un régal de lecture.
Coup de coeur.
Douze journées pour raconter l’histoire d’un fils, à cheval sur deux siècles avec la plume affutée de Marie-Hélène Lafon. Défi relevé !
Et lorsque ce fils, André, beau comme un cœur, apprend par sa femme le jour de son mariage que son père n’est pas son père et sa mère non plus, il y aurait de quoi s’écrouler.
Mais Hélène, la sœur de sa vraie mère Gabrielle, et Léon ont fait du bon boulot. Non seulement, André est un héros de la résistance au sortir de son adolescence, mais c’est un type bien, toute sa vie.
Lorsqu’elle revient chez sa sœur, quatre semaines par an, Gabrielle joue à la parisienne libérée, entretenant à merveille son mystère. Pourtant, elle a fait un quatrième enfant dans le dos à ce couple dévoué qu’est Hélène et Léon.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/11/06/marie-laure-lafon/
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/09/histoire-du-fils-de-marie-helene-lafon.html
Le fils c'est André, né de père inconnu en 1924 à Paris. Sa mère, Gabrielle, mère célibataire, le confie à sa sœur Hélène dans le Lot. André est heureux, choyé par sa tante Hélène, son oncle Léon et ses trois cousines. Sa mère vient de Paris lui rendre visite trois semaines en été et une semaine à Noël, André ne souffre pas de ses absences ni de ne pas connaitre son père dont le nom ne lui sera révélé que le jour de son mariage. Cette grenade dégoupillée par sa mère puis la naissance de son fils quelques années plus tard vont conduire André, aidé par sa femme, à partir sur les traces de son " fantôme" de père Paul, lui-même hanté par le fantôme de son frère jumeau Armand trop tôt disparu.
Cela a été un vrai régal de retrouver le style inimitable de Marie-Hélène Lafon, tout en douceur, tout en musicalité et mots feutrés, un style très travaillé mais extrêmement fluide. Si la construction de ce court roman peut paraitre surprenante avec ses douze chapitres, chacun datés d'un moment important dans la vie de cette famille, distribués dans un ordre qui n'est pas toujours chronologique, à la manière d'un puzzle, elle ne perturbe en rien la compréhension de l'histoire de cette famille sur un siècle de 1908 à 2008.
C'est une histoire de silences, de secrets de famille avec des absents, des fantômes qui prennent beaucoup de place dans la vie des vivants. Marie-Hélène Lafon prouve que 176 pages peuvent suffire pour construire une saga familiale passionnante et nous faire vibrer en compagnie des personnages à qui elle sait si bien donner corps. Un très beau texte qui dégage une forte impression de sérénité. Une construction audacieuse, un dénouement inattendu, un style inimitable, des personnages forts, des lieux entre le Cantal, le Lot et Paris qui sont des personnages à part entière. Un magnifique texte d'une grande subtilité.
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j'aime beaucoup l'écriture de marie-Hélène Lafon mais il faut apprécier une certaine lenteur dans l'histoire