"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Banksy est connu entre autres pour ses oeuvres sur le mur de séparation entre la Palestine et Israël et ses installations sauvages dans les plus grands musées du monde.Dans un monde où nous sommes bombardés de messages publicitaires qui envahissent l'espace public, ses oeuvres offrent un regard différent - un regard à la fois drôle et incisif, sans être dogmatique pour autant.
Ce livre, première traduction française de l'ouvrage anglais Banksy, Walls and Piece, rend compte de cette production artistique hors normes, mélange de subversion et d'ironie, qui interroge sur un mode décalé et percutant, notre réalité sociale et culturelle.
L'ouvrage accompagnera la sortie en France du film Faites le mur ! (Exit through the gift shop), réalisé par Banksy lui-même. Il a été présenté aux festivals de Sundance, Berlin et Deauville.
L'événement est soutenu par une importance promotion médias : partenariat France Inter, Le Monde, Télérama, Les Inrockuptibles, dossier dans Beaux-Arts Magazine.
Pendant le mois d’octobre 2013, l’artiste Banksy a séjourné à New York. Il y a réalisé des œuvres (entre autres, des graffiti) et le maire Michael Bloomberg n’a pas apprécié du tout. Si bien que la police a été mise sur l’affaire. Je vous entends déjà : « Normal ! C’est un pollueur visuel ! Un vandale ! » Donc la lecture de cet ouvrage vous sera diablement utile … pour changer d’avis.
Banksy est donc un célèbre graffeur dont personne ne connaît véritablement l’identité. Beaucoup fantasme sur sa date de naissance (1974 ?), son vrai nom (Robert Banks ? Robin Gunningham ?), ses origines (Bristol ou non, ses rapports avec le monde de la musique et tout spécialement avec la scène du trip hop), etc. Ce livre, écrit par Banksy lui-même, ne nous livre aucune réponse pour ces énigmes. Mais il nous parle largement de la scène du grafitti dans Londres (surtout dans le nord-est), mettant ainsi sous les feux des projecteurs toute une culture urbaine, le street art. Banksy apprécie de combiner dans ses œuvres plusieurs techniques ; le pochoir, le graf, voire l’installation. Et, au fil des pages, nous découvrons comment il enlumine les murs londoniens (et new-yorkais) avec des illustrations humoristiques et décalées, prenant des positions politiques gentiment anarchistes, anticapitalistes, anti-totalitaristes, antimilitaristes, anti-establishment, anti-conneries également. Son animal fétiche, le Rat revient fréquemment d’un coin de mur à l’autre, créant un véritable parcours « à la Banksy » dans la ville. Il est également à la base du « Santa’s project » en réalisant des peintures sur le mur de Bethléem et aux abords du camp d'Aida, renouant avec le précédent du Mur de Berlin (Keith Haring, entre autres). Il a réalisé un film « Exit Through The Gift Shop », tellement ambigu qu’on se demande si c’est une autobiographie, un documentaire, le biopic d’un autre artiste ou un canul-art. Tout cela nous montre un caractère pluridisciplinaire (comme l’était Andy Warhol), si bien que cet homme dont on ne sait presque rien déclenche les passions (comme Daft Punk, mais dans un autre registre). En juin 2002, l’artiste britannique peint « Slave Labour » (Travail d’esclave) sur le mur d’un magasin dans le nord de Londres. Mais ce graf a été méticuleusement prélevé, en mai 2012, au grand dam des habitants du quartier, pour être vendu aux enchères à Miami, estimé entre 500 000 et 700 000 dollars. Par la suite, à côté du mur dénudé, a été peint au pochoir un rat tenant une pancarte « Why? » A-t-il été exécuté par Banksy ? On aime le penser.
En réaction (du moins, je le suppose), Banksy a installé un stand près de Central Park pour vendre une vingtaine de toiles autographes, au prix ridicule de … 60 dollars pièce. Bien sûr, il le fait incognito, sans aucune communication, sans aucun battage médiatique. Et comme nous le montre un petit film disponible sur le net, le vendeur (un vieil homme) n’a écoulé que 7 toiles pour la somme dérisoire de 420 dollars (309 €). Voilà bien un fameux pied de nez au marché de l’art et au snobisme de certains spéculateurs (oups, je voulais écrire : collectionneurs !)
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