"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Green River, un pénitencier de sécurité maximale au Texas. Un univers sans pitié où le silence n'existe pas, l'obscurité non plus. Un véritable enfer, entre tensions raciales et violences quotidiennes, dans lequel vivent cinq cents âmes perdues. C'est ici que Ray Klein, ancien médecin, purge sa peine. Alors que sa libération approche, une émeute éclate dans la prison. Au milieu du chaos et de l'anarchie, Ray, qui est tombé amoureux de Juliette Devlin, psychiatre judiciaire, va tout mettre en ?uvre pour sauver la jeune femme séquestrée avec ses patients dans l'infirmerie.
Grand et long roman sur l'incarcération de la part de l'auteur de "La religion".
Le décor est planté par le directeur de l'établissement, s'adressant aux prisonniers : "Vous êtes le pot où on chie. Par votre seule présence ici, vous rendez un excellent service à la société que vous méprisez tant".
La violence est très présente. A la personnalité collective des prisonniers, la direction et les gardiens opposent leur pouvoir, leur toute puissance, les provocations.
D'abord descriptif sur la prison en elle-même et ses règles de fonctionnement, le récit trouve un autre souffle et la tension s'installe après un meurtre commis à l'intérieur de l'établissement.
Willocks y présente des horreurs de manière quasi déconnectée de toute émotion. Sans doute le milieu ne s'y prête-t-il pas. Peut-être même les prisonniers en sont-ils désormais dépourvus.
Dans cet univers dominent racisme ordinaire et irraisonné, homophobie - quand les rapports homosexuels sont fréquents cependant, enjeux de pouvoir et de survie...
D'une certaine manière, personne n'y est innocent. Ceux qui sont moins coupables deviennent capables des pires violences.
Certains passages sont très crus et très durs et ce roman ne doit pas être recommandé à n'importe qui !
Le lisant, j'imaginais une adaptation ciné, une sorte de fresque violente et hallucinante, crépusculaire, à la Peckinpah.
Willocks réussit à m'entraîner avec lui dans ce déchaînement de violence sans me transporter tout à fait. Pas assez d'émotion peut-être...
A lire également de cet auteur époustouflant la "Trilogie Mattias Tannhauser". Le dernier paru est incroyable : les 944 pages des «Douze enfants de Paris» se lisent à la vitesse de l’éclair. Impossible à lâcher ...
Un huis clos dans une prison texane totalement époustouflant : l’odeur est insoutenable, la violence est permanente, les mots sont tranchants, la survie est l’objectif de chaque instant. Ames sensibles s’abstenir !
Dès les premières pages, le lecteur entre dans ce pénitencier de haute sécurité et va côtoyer les condamnés les plus dangereux, les plus tordus, les plus violents. La plupart n’en sortiront jamais. Dans cette micro société carcérale, les règles ne sont plus les mêmes. Les hommes sont obsédés par le sexe, le viol est partout. La puanteur domine en maître. Chaque mot peut vous faire perdre un oeil, un bras, la vie. La peur est latente, la mort est présente. C’est sanglant. C’est l’horreur.
Et le directeur de la prison, qui n’a pas toute sa tête, décide de fermer un Bloc de la prison, pour volontairement créer une émeute raciale. Il aura son émeute. Les lames vont apparaître, le feu va brûler, les hurlements vont surgir, les os vont craquer. Bienvenu à Green River.
Ce thriller est étincelant, si un tel mot peut être utilisé pour un univers si noir. Malgré la misère et le désespoir qui traverse chaque ligne, Tim Willocks réussit avec brio à passionner avec cet univers dépravé, et à dépeindre des caractères touchants.
Le lecteur ne pourra que se retrouver, malgré lui, à éprouver de la sympathie pour Claude, contraint de devenir Claudine, de l’admiration pour Coley et Wilson, de la terreur devant Agry, ou de l’inquiétude pour Devlin. Les personnages semblent réels, leurs pensées et leurs actions sont décortiquées au scalpel, ils sont transparents, touchants ou détestables.
Tim Willocks manie les mots avec une main de maître. C’est tellement réaliste que l’impression donnée n’est pas la narration d’une fiction, mais le témoignage de ce que Tim Willocks a lui-même vécu au coeur même de ce pénitencier, avec des personnages réels. C’est haletant, on en a littéralement le souffle coupé. Fan-tas-tisque.
Thriller carcéral souvent à le limite du sordide, "Green River" fait irrémédiablement penser à "Prison Break" et surtout à "Oz". L'histoire d'une mutinerie hyper violente dans un pénitencier du Texas comme on le cauchemarde : prisonniers mélangés, haines raciales, viols, gardiens sadiques et Directeur bipolaire en mal de traitement. Et pourtant, au milieu de ce cloaque, émergent des vraies valeurs : l'amitié, la loyauté, l'amour, le courage qui sont d'autant plus émouvantes qu'elles semblent incongrues. C'est parfois une lecture difficile, il y a des digressions un peu inutiles et certaines scènes sont particulièrement dérangeantes, mais force est de reconnaitre que c'est un roman bien écrit et assez prenant.
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