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Le 27 décembre 1999, la tempête surnommée "Martin" ravage le Sud-Ouest de la France et une partie du Sud de l'Europe. Alors même qu'il s'agit d'une catastrophe dite naturelle, se pose, parmi la société civile, la question des dysfonctionnements à l'origine de sa survenue. Les pouvoirs publics et les dispositifs officiels de protection civile sont montrés du doigt. En conséquence, des mesures sont prises afin de remédier à ces "carences".
Sommes-nous pour autant mieux protégés ? Analysant les dispositifs de sécurité civile durant les deux phases de l'épisode, l'alerte et la gestion de la crise, François Dedieu avance une interprétation à contre-courant de l'idéologie dominante de lacunes des systèmes d'alertes météorologiques à travers la notion de "risque scélérat". Si les acteurs n'ont pas pu agir en conséquences, c'est qu'ils ont été trompés par l'apparence familière du phénomène.
Il montre ensuite que c'est le désordre qui règne dans la phase d'urgence qui permet d'expliquer paradoxalement pourquoi les secours ont pu résoudre aussi rapidement la crise provoquée par les dégâts de la tempête. Enfin, et à partir de la notion d'accident total, il propose plus généralement d'expliquer l'origine de ces catastrophes non pas à partir des carences de la sécurité civile mais à partir d'une conjonction de circonstances défavorables (défaillances techniques, décision tardive, convergence défavorable d'éléments naturels etc) qui en s'accumulant conduisent progressivement à la catastrophe.
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