"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Décontracté, mélancolique, roublard et attachant, Fuck Up a connu une drôle d'histoire : publié dans une maison new-yorkaise underground, il a rencontré par bouche-à-oreille un très grand succès.Que trouve-t-on dans ce premier roman ? Un héros loin d'être parfait qui, largué par sa petite amie et sans boulot, se met à errer dans l'East Village et ses cinémas miteux, trouvant un lit au fil de rencontres avec la faune locale : écrivain raté, yuppie de Wall Street, éditeur snob, gourou new age, réalisateur arty... Notre héros, lui, cherche sa voie et s'invente une vie au gré des situations. Mais à trop marcher au hasard, on arrive au bord de l'abîme.Fuck Up est un Attrape-coeurs pour adultes, l'essence du New York des 80s, un bijou irrésistible et décadent
J'ai tout d'abord été attiré par la couverture, puis par le thème d'un anti-héros, sans le sou, dans New York.
J'ai adoré ce roman, où on suit l'histoire d'un jeune homme (dont on ne connait pas le nom) et des ses aventures (pro, perso, amoureuses...) dans la grande pomme dans les années 80.
On débute par une rupture du héros : sa copine le quitte, alors que lui même envisageait de la tromper... c'est mise en abime rend cette situation assez coquasse et le met devant ses contradictions.
Une suite d'anecdotes permettent de découvrir l'esprit de la ville à cette période. J'ai particulièrement aimé la partie sur le cinéma gay!
La narration avec le JE donne vraiment une proximité avec le personnage. On est aux premières loges, on sent et ressent ses sentiments, ses craintes et ses joies et surtout ses loupés, car oui, il loupe presque tout ce qu'il entreprend. L'histoire est sombre, mais les touches d'humour permettent de prendre un peu de hauteur, de ce dire que tout ira mieux... (ou pas!).
New York est l'autre personnage essentiel de ce roman : la description y est bluffante. Parfois diversifiée, parfois glauque, où la misère et la violence flirtent avec les courants de contre culture.
J'ai cherché la traduction de FUCH UP : cela veut dire "foirer". Voilà le parfait résumé de la vie de l'auteur.
L'humour noir de ce 1er roman m'a touché, je l'ai trouvé très addictif. Je recommande cette plongée en apnée dans la big apple des années 80, ville plus authentique que l'actuelle NY, avec les déboires de ce garçon au final très attachant!!
Une écriture qui allie l'humour, l'auto dérision et la violence, dans un roman initiatique. Un beau mélange pour un roman que je relierai surement un jour.
« Peut-être que le prix à payer pour une vie confortable, c'est qu'elle vous file plus vite entre les doigts. Mais quiconque a vécu sur le fil du rasoir, même pendant un court moment, accepterait sans hésiter ce marché. Ado je m'étais imaginé une vie agréable une fois adulte. A cause d'une avarie mécanique, ma prédiction s'est révélée inexacte. La situation s'est inversée. J'ai atterri dans une ville que j'avais toujours fuie, à vivre avec une femme pour laquelle j'avais autrefois nourri une franche antipathie. Nous avons fêté nos sept ans il y a peu, avec un dîner correct et un film pas trop nul. »
Le narrateur, la vingtaine, va remonter le temps pour nous raconter ses mésaventures qui vont lui faire perdre ses illusions et passer à l'âge adulte, sous forme d'errances dans le New-York des années 1980, quelque part entre le film de Scorsese After Hours ( en moins kafkaïen ) et L'Attrape-coeurs de Salinger ( en plus barré ).
Lui, c'est l'anti-héros par excellence, largué par sa petite-amie, viré de son petit job alimentaire, obligé de squatter qui voudra bien de lui sur son canapé. Attachant et plein de défauts, il force le respect tellement il foire tout et s'ingénie à prendre les mauvaises décisions. On sent venir les catastrophes, uniquement des ratages réussis haut la main, obligé qu'il est de mentir et escroquer pour croire s'en sortir, mais sans savoir où cette odyssée émotionnelle va le mener pour trouver malgré tout une place.
Ce roman de 1997 est traduit pour la première fois en France. Et on comprend pourquoi il est culte aux Etats-Unis. Arthur Nersesian maitrise parfaitement le tragi-comique, jusqu'à sa chute tristement ironique. Son roman est à la fois très sombre sur le désespoir urbain, et hilarant grâce à des dialogues extrêmement vivants.
Surtout il capture un portrait très réussi d'un New-York crade qui n'existe plus. Dans les années 1980, l'East village est à l'aube de sa gentrification, permettant au narrateur d'évoluer aussi bien dans des lofts classieux que dans des bars miteux, comme de rencontrer des yuppies triomphants, des artistes underground et de pauvres bougres alcooliques.
avec une certaine nonchalence et un peu d humour, un jeune homme aux aspirations de poete trebuche dans le new york du debut des annees 1980 apres avoir perdu sa copine et son travail. Il erre dans le east village ecore decrepit , un peu dangereux mais avec un parfumd aventure. Mentant sur son orientation sexuelle , il sera cogerant de cinema gay , puis sans domicile fixe ,. Ce premier roman du redacteur en chef d une revue culturelle était sorti en 1991 et a gagné en notorieté alors que c e new york au glamour defraichi disparaissait sous la mandature de rudy guilani qui fut maire de la ville . Si la musique est un peu évoquée , il resonne fort avec la bane son de l époque
Un sacré premier roman nord américain, que ce "fuck up". Une sorte d'attrape cœur des années 80.
Nous sommes à New York dans les années 80, nous suivons dans les rues le narrateur, qui vient d'être largué par sa petite amie, étudiante et qui vient d'obtenir son master. Il va devenir ouvreur dans un cinéma, géré par Pépé. rencontré une vendeuse de pop corn, squatté des appartements au fils de ses rencontres. Il va rencontrer un drôle de professeur qui a comme passe temps, écrire, lire.et collectionner des éditions originales. Il va être embauché dans un cinéma porno, installé dans une ancienne école maternelle et où le patron Miguel, lui dit qu'il faut des ondes positives pour y travailler..
Ce texte nous parle de la vie underground du NYC au début de l'épidémie du Sida, des laissés pour compte, des débrouillards qui squattent des canapés, qui pour faire des rencontres partage des vers de poésie avec des inconnues dans les rues.
Le narrateur n'est pas particulièrement sympathique, mais on déambule avec lui dans les rues, dans les projections cinéma, dans les soirées. Il se cherche, il cherche l'amour, il cherche sa voie pour réussir, il tente des expériences, pourquoi pas devenir écrivain, pourquoi pas tenter d'acheter un cinéma...
Un texte punchline parfois, de sacrés portraits d'êtres croisés par le narrateur, des références littéraires, des balades dans les rues de New York, dans les cinémas, dans les soirées.
Un sacré voyage dans les rues, dans les salles obscures, dans les nuits de NYC.
#FuckUp #NetGalleyFrance
Ce roman a connu une drôle d'histoire quand il est sorti en 1997 aux Etats-Unis : victime de son succès, il a ensuite littéralement disparu de la circulation pour une sombre histoire de droits. Il est le premier roman de son auteur Arthur Nersesian, qui a ensuite publié d'autres romans et quelques pièces de théâtre, et qui enseigne la littérature à New-York. Au regard du reste des titres de son oeuvre (Manhattan Loverboy, The Swing Voter of Staten Island, The Sacrificial Circumcision of the Bronx), il semblerait qu'il ait un rapport assez passionnel avec la Grosse Pomme. Pour avoir un bref aperçu de ce roman ultra-urbain, il suffit de se pencher sur le titre, qui n'a volontairement pas été traduit en français, puisqu'il s'agit d'un anglais très familier et pourrait se traduire par foirer, merder, foutre en l'air.
Effectivement, nous avons affaire à un jeune homme originaire du Midwest, de 22 ans, qui a lâché ses études, s'est trouvé un job d'ouvreur dans un petit cinéma de reprises à East Village, le Saint Mark's, et vivote avec sa compagne de quelques mois, Sarah. Ce n'est ni l'amour fou, ni le travail de ses rêves, notre jeune new-yorkais passe chaque jour tant bien que mal, jouant avec les limites. le faux-pas est vite arrivé, et sa précarité prend une autre dimension. Il va se retrouver à la rue – hébergé un temps par un ami – à accumuler les embrouilles, les aventures, les bagarres, les coups durs et les visites aux hôpitaux du coin. Parce que ce gars semble être un spécialiste du ratage en série, tout ce qu'il touche est voué à partir en cacahuète, ses relations amoureuses, autant que amicales, les jobs qu'il réussit tant bien que mal à se dégoter. C'est le chemin de la marginalisation, que nous conte là l'auteur, celui des galères qui s'enchaînent sans jamais s'arrêter et cette capacité hors-norme de se précipiter droit dans le mur.
On est bien loin du New-York de l'Upper East Side, dans ce roman, des tours qui viennent accrocher les cieux, c'est plutôt vers les bas-fonds de la ville que l'auteur inscrit son texte : celle-ci ou le World trade Center tient encore sur ses deux tours, les grandes enseignes de Coffee Shops et restos branchés encore confidentiels, des rues mal famées, des rues où la cigarette n'avait pas encore disparue, une ville qui a laissé nombre des siens sur le carreau ou entassés dans des dispensaires archibondés. Rien de propret, de brillant et de lisse ici, l'auteur nous entraîne dans les petits cinémas de quartier, où viennent se cacher d'autres laissés pour compte, broyés par une vie bringuebalante. Ce n'est pas beau à voir mais par ici, on la touche la réalité d'un monde tout sauf aseptisé. Celui des paumés, inadaptés ou de ceux qui ne rentrent pas dans les étroites normes de l'hétérosexualité, de la blanchité, des éduquées – il faut se rappeler qu'on est quelques années avant l'an 2000 et que les malades du sida sont encore tolérés à grand-peine.
On lit, curieux et absorbé, cette descente aux enfers comme le cheminement d'un anti-héros dans tout ce qu'il a de commun, qui va de chapitre en chapitre, l'estomac vide, les plaies qui s'accumulent sans guérir, la déchéance après laquelle il semble courir de rue en rue. Si la fin du roman est révélée dès le chapitre liminaire, levant le doute sur le destin du jeune homme, son épopée à travers la ville devient de plus en plus folle, une célébration du n'importe quoi, où tout le monde, pauvre comme plus riches, s'avèrent être complètement déglingués. Une célébration sonnante et trébuchante de ce que New-York a de plus sombre, niché ici et là dans les recoins des rues, des quartiers, des cinémas, ou des maisons huppées. Une ode au n'importe quoi, à la survie, au laisser-aller, aux relations entre esseulés et déboussolés, entre âmes en peine – et sur tous les plans -, une communion entre corps abîmés, New-York est étourdissante et ne pardonne rien.
Voilà un personnage borderline, toujours sur le fil du rasoir, dont l'auteur s'amuse presque lui-même à raconter les péripéties dans lesquelles il n'arrête pas de se prendre les pieds : si, chez moi les aventures ont davantage provoqué un rire jaune, toujours oscillé entre l'envie de sourire face à l'autodérision de notre narrateur et la boule au ventre face au cynisme existentiel, qui est un peu la ligne directrice du récit, aux malheurs du jeune homme, à la fois débrouillard et qui arrive à se mettre systématiquement dans des situations inextricables, et qui se retrouve à fuir, son caleçon, son t-shirt et son pantalon en guise de bagage. L'auteur met tout au même niveau, rien n'est plus respectable ni respecté, la littérature comme les gens, la ville, la famille. On apprécie que Les Éditions La Croisée aient pris le risque de nous présenter un premier roman déjanté qui a déjà plus de trente ans, d'un auteur jamais traduit en France.
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