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Elle ne chante pas et pourtant Dorothy Parker a tout d'une diva. Habillée par Dior, elle observe l'Amérique de son temps avec un sens de l'humour décapant qui n'a d'égal que son élégance. Subversive, alcoolique, cruelle, indignée, elle égratigne la société américaine qui ne rêve plus. Auteur de quelque quatre-vingts nouvelles, elle a fait de sa vie le roman que l'Amérique attendait et qu'elle n'a jamais écrit.Excusez-moi pour la poussière, c'est l'épitaphe qu'elle aurait souhaitée sur son urne funéraire. C'est aussi la pièce que lui consacre Jean-Luc Seigle, interprétée par Natalia Dontcheva et mise en scène par Arnaud Sélignac au théâtre Le Lucernaire en janvier 2016.
Cinquante-cinq minutes de lecture et de pur bonheur , Dorothy Parker ou Dottie est un personnage immanquable. Forte tête. Alcoolique. Amoureuse, mariée deux fois avec même homme. C'est aussi une féministe, une femme parfois méchante mais aussi touchante.
Elle ne chante pas et pourtant Dorothy Parker a tout d’une diva. Habillée par Dior, elle observe l’Amérique de son temps avec un sens de l’humour décapant qui n’a d’égal que son élégance.
Un petit livre, une pièce de théâtre qui fait du bien en huit tableaux, Dorothy Parker à l'humour caustique , dans sa chambre de l’hôtel Volney nous brosse un portrait de la société Américaine des année 50-60.
"C'est important d'avoir des amis riches sinon vos ratez beaucoup de choses à New York. Mais les autres ... les femmes d’intérieur ! Celles-là, je les déteste. Tellement ligotées au bonheur. Non mais faut voir comment elles font attention à tout ce qui pourrait mettre en péril ce bonheur de rien du tout."
Elle s'adresse au téléphone à son ex futur mari , à sa chienne Misty , au concierge de l’hôtel. Cette scénariste qui va devoir s'expliquer devant la commission des activités anti-américaines est à la fois troublante et attachante . Elle va jusqu’à répéter et enregistrer sa future audition, se moquant de Hoover, prônant un alliance avec l'URSS . Rejetée par Hollywood, elle se lancera dans l’écriture de nouvelles et de poèmes.
" C’est difficile d’écrire un roman. Oui, c’est difficile ! Il faut du souffle ! Et moi je n’arrive qu’à écrire des histoires asthmatiques. Et puis l’écriture des scénarios c’est une saloperie, t’imagines pas ! Ça te prend tout ton sang littéraire et après tu n’as plus envie de rien..."
Dorothy Parker, très engagée politiquement, léguera ses biens au mouvement de Martin Luther King.
"Excusez-moi pour la poussière" est une pièce de théâtre, ou plutôt un "one-woman-show" qui met en scène Dorothy Parker à différents moments de sa vie. De conversations téléphoniques en bouteilles de whisky, elle évoque le roman qui lui échappe, son interrogatoire par la commission des affaires antiaméricaines et sa relation passionnelle avec son ex-, futur et ex- mari. Sa verve n'épargne personne et surtout pas elle, qui hait les femmes d'intérieur et Hollywood, qui échoue à écrire un roman, qui s'habille de Dior et se moque férocement de la société américaine, capitaliste et puritaine. Un festival d'humour caustique, grinçant, mordant sous lequel affleure la tragédie.
L'écriture de Jean-Luc Seigle épouse cette personnalité flamboyante, engagée, élégante jusque dans le secret de son désespoir. Une femme et un hommage magnifiques !
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