Charles Péguy la dessinait en « petite fille de rien du tout » qui gambade devant ses deux grandes soeurs, foi et charité, sur la route de la vie. Le peuple chrétien serait donc bien inspiré d'accorder à la deuxième vertu théologale, celle de l'espérance, toute l'attention qu'elle mérite. Alors que la crise mondiale s'intensifie chaque jour, nourrissant les craintes des pessimistes, les optimistes, eux, se perdent dans leurs rêves. D'un côté, les experts peignent un avenir catastrophique et, de l'autre, les insouciants, avec leur mentalité magique, se fabriquent de toutes pièces des images d'un lendemain radieux, mais utopique. La véritable espérance « ne déçoit pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Elle seule nous ouvre la voie du réalisme intégral, nous faisant évoluer en funambules au-dessus de l'abîme, à la jonction du temps et de l'éternité. Jean-Marc Bot est prêtre du diocèse de Versailles, au service d'une paroisse. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont Les mystères de la vie éternelle (Artège, 2017), Judas, le drame du douzième apôtre (Salvator, 2022) et L'oraison, chemin de communion (Salvator,2023).
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