Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
À Alep où je suis née. À Beyrouth où j'ai été élevée, du plus loin que je me souvienne, les effluves de zaatar ont toujours bercé mon quotidien. Simplement mélangé à l'huile d'olive pour le petit déjeuner pour le zaatar d'Alep (ou zaatar Halabi) étalé tel quel sur les galettes de pain tièdes ou cuit en manakiches (pluriel de manouché) au Liban, à tous les coins de rues, il est synonyme de petit déjeuner ou d'apéritif et régale tout le monde à tout âge. Le mot «zaatar» signifie littéralement thym en arabe. En réalité, il s'agit d'un mélange fait de feuilles d'origan séchées et moulues, de sumac et de graines de sésames torréfiées, en proportions variables selon les producteurs. Reconstituant, tonifiant, on lui a toujours prêté au Moyen-Orient milles et une vertus. Mon père qui préparait lui même son zaatar nous le donnait dès le petit déjeuner pour bien démarrer les journées d'école, afin disait-il qu'il nous « ouvre l'esprit ! ».
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