"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Parce que nous sommes des tres de chair et de mots, ainsi quil le
rpte, Michel Baglin a toujours cru que le chant exige et la langue
et la peau. Cette anthologie couvrant un parcours de presque quarante
ans tmoigne de cette recherche dquilibre. Les mots nous blessent et
la blessure nous invente.
Pas de fuite ici: on y fait allgeance la lumire, la terre, la
pluie, au navire en partance, la fontaine claire comme l'alcool des
nuits. On se dtourne du paysage intrieur pour lui prfrer
lapproche concrte, charnelle, des chemins de montagne comme des rues
de la ville.
En bout de course et de ligne, il sagit toujours de se gagner
lici-bas grce aux mots et aux rythmes qui les portent, pour parvenir
descendre dans le paysage. La posie devient ainsi moyen de
reprendre pied sur une terre pleine et dtre plus prsent soi,
aux autres, au monde. Sans sacrifier pour autant cette lucidit qui
force noublier jamais cet abme au-dessous des ailes quon
sinvente.
Michel Baglin, n Nogent-sur-Marne en 1950, vit Toulouse depuis
1962. Journaliste pendant prs de trente-cinq ans (La Dpche du Midi),
il est lauteur dune vingtaine de livres (romans, nouvelles, essais,
posie). Il a reu le prix Max-Pol Fouchet en 1988. Fondateur de la
revue Texture, il anime le site littraire revue-texture. Ilest
notamment lauteur de Dambulatoire et Masques nus (Chambelland),
LInnocence de lordre et Posie et pesanteur (Atelier du gu), Les
Mains nues (Lge dHomme), LObscur vertige des vivants (Le D bleu),
Entre les lignes (La Table Ronde), LAlcool des vents (LeCherche Midi),
Les Chants du regard, pomes sur 40 photographies de Jean Dieuzaide
(Privat) et La Balade de lescargot (Pascal Galod).
La posie de Michel Baglin nest pas une figure de rhtorique, cest
la clbration panthiste, jusqu la gourmandise, du monde palpable que
traverse le nomade. Il restitue au rel son paisseur originelle. Cest
du naturalisme solaire alli la force dun paganisme serein.
Jrme Garcin
Jaime cette criture fine, sensible, et qui sait prserver la part de
lombre.
Georges-Emmanuel Clancier
On aime ce mystre qui lve, partir des choses simples, comme dune
banlieue de la rverie. On aime aussi que ce journal intime sachve sur
une dambulation sans but ni conqute.
douard Glissant
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