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La correspondance de Hannah Arendt avec Karl Jaspers est dans l'histoire de la pensée la première de cette importance entre deux philosophes à être publiée intégralement.
Elle débute en 1926 quand Arendt, âgée de vingt ans, suit le cours de philosophie de Jaspers à l'université de Heidelberg. Elle est interrompue à cause de l'exil en France puis en Amérique de Arendt et " l'exil intérieur " de Jaspers. Elle reprend à l'automne 1945. Sauf quelques lettres d'avant 1933, la correspondance tire toute son importance et son sens des années de l'après-guerre. Ces lettres montrent, bien sûr, le cheminement de leurs pensées philosophiques mais aussi elles réveillent pour la première fois un côté personnel et spontané.
Brillante, vulnérable, directe, Hannah Arendt parle de son pays d'adoption - l'Amérique - de l'université, de la politique, du maccarthysme et de Kennedy, de la détérioration urbaine... Elle parle aussi de l'Allemagne, de l'antisémitisme, de la culpabilité, de la politique. D'Israël, qu'elle critique mais qu'elle soutient en tant que Juive. Dans son dialogue avec Arendt, Jaspers, généreux, inquiet, réfléchi, examine la question du " caractère allemand ".
Il parle des philosophes du passé et du présent - Spinoza, Heidegger - de la retraite, de la vieillesse, de l'avenir de l'homme... Ce livre est un dialogue fascinant entre un homme et une femme, une juive et un Allemand, quelqu'un qui pose des questions et un visionnaire, tous deux intransigeants dans l'examen de notre siècle troublé.
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