"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Venise, aujourd'hui. Côté scène : la Cité des Doges sous la neige, au moment de l'année où la marée haute inonde une partie de la cité. Côté coulisses : une formidable reconstitution en trois dimensions de la Sérénissime - le monde virtuel de Carnivia - qui abrite, derrière des avatars et des masques de carnaval, une société secrète où mafieux et mercenaires côtoient des gens d'église et des hommes politiques, et se livrent à d'odieux trafics.
L'histoire s'ouvre sur la découverte du cadavre d'une femme habillée en prêtre, ramené par les eaux glacées du Grand Canal jusqu'aux marches d'une église, et se referme sur une prodigieuse chasse à l'homme menée par des drones dans le ciel vénitien. Entre-temps, Abomination dévoile les contours d'une conspiration qui trouve son origine dans la guerre de Bosnie et implique aussi bien l'armée américaine et la CIA que le gouvernement italien, le Vatican et la mafia.
Dans les pas du trio formé par deux femmes, le capitaine des carabiniers Kat Tapo et le lieutenant de l'armée américaine Holly Boland, et un homme, le hacker Daniele Barbo, fondateur du site Carnivia, Jonathan Holt tisse la toile d'une intrigue étourdissante sur fond de trafic d'êtres humains et s'affirme d'emblée comme un maître du suspense, à la frontière du thriller et du roman noir.
Déjà publié dans une vingtaine de pays, en Europe mais aussi en Russie, au Brésil ou en Chine, Abomination, premier volet de La trilogie Carnivia, suscite un engouement international et s'impose comme un véritable phénomène éditorial.
Un thriller aussi passionnant que révoltant
C’est encore par Masse critique sur le forum Babelio que j’ai eu la possibilité de lire ce roman. Et je remercie mon Kinder surprise préféré d’avoir validé ma participation à ma place. Je suis très content qu’elle ait coché ce titre.
Le cadavre d’une femme tuée par balle et vêtue d’une tunique de prêtre est découvert au pied de l’église Santa Maria della Salute à Venise. Le capitaine Katarina Tapo des carabiniers se charge de l’enquête, sa première affaire de meurtre. Parallèlement, le lieutenant Holly Boland prend son poste dans une base de l’armée américaine près de la ville. Son rôle est de faire l’intermédiaire entre les Italiens qui ne veulent pas de ce camp militaire et les soldats. Tout cela dans une situation sous tension puisque l’agrandissement de la base est d’ores et déjà prévu. Dès son premier jour, elle va se retrouver embourber dans une vieille affaire datant de la guerre de Bosnie. En creusant chacune de leur côté, Katarina et Holly convergent vers le mystérieux, et controversé, réseau social Carnivia.
Les deux héroïnes sont confrontées à la mafia, à la prostitution et à des groupements paramilitaires aux énormes moyens. Et elles ne sont pas aidées avec un procureur qui échafaude des théories plus fantaisistes les unes que les autres pour essayer de détourner l’attention des carabiniers.
Si au début je trouvais que Katarina manquait de personnalité, j’ai fini par changer d’avis à son sujet au fil des pages. Quant à Holly, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle est probablement le personnage qui m’a été le plus sympathique. Elles ont toutes les deux l’impression d’être manipulées, mais par qui ? Et dans quel but ? Enfin, je voudrais évoquer aussi le cas Daniele Barbo, le protagoniste le plus mystérieux de cette intrigue. Il est le créateur de Carnivia, et malgré tout ce que l’on apprend sur lui, on le connaît bien mal.
Dans ce livre, l’auteur brise l’un des plus gros tabous du Vatican : l’ordination de femmes prêtres. Chose que les papes successifs ont toujours rejeté, mais qui dans les faits a pu se produire. Dans cette histoire, ces femmes trouvent en Carnivia le lieu idéal pour pratiquer leur prêtrise sans risquer de graves représailles.
Le lecteur est également plongé dans les atrocités des guerres dans les Balkans (entre la Croatie, la Bosnie, la Serbie et le Kosovo) au milieu des années 90. Rien ne nous est épargné.
J’ai beaucoup aimé la fin. Elle laisse certains éléments en suspens pour les deux tomes à suivre, et malgré cela Abomination se suffit à lui-même. Une lecture passionnante en somme, et que je vous conseille vivement.
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