"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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https://colorandbook.blogspot.com/2021/11/carne-de-julia-richard.html?m=1
J’ai eu un petit coup de cœur pour ce roman. Il est atypique, drôle, décalé, glauque, et politiquement incorrect. Je sais par contre pertinemment qu’il ne plaira pas à tout le monde. C’est un petit ovni qui traite du sujet déjà vu et revu des zombies de façon inattendue et originale. J’ai totalement succombé au côté humour noir.
les +:
* J’ai adoré les personnages tous plus loufoques les un que les autres. Mais, au-delà de cela, ils sont extrêmement bien travaillés et complexes. Ils évoluent tous au fil du roman.
* L’histoire en elle-même était aussi passionnante. J’ai adoré découvrir comment Simon vivait sa nouvelle situation : Essayer de rester humain bien qu’il soit devenu un zombie avec une envie dévorante de manger tout ce qui contient de la chair.
* Le postulat de départ sert aussi de prétexte à l’auteur pour dresser une critique acerbe de la société et des médias en général.
* J’ai apprécié la structure du roman complètement désordonné qui nous rend aussi perdus que Simon.
Les - :
* J'étais par moments aussi paumé que le personnage principal et assez déstabilisée.
Massacre au zombie 2.0
Ici nous faisons la connaissance de Simon, un homme bien sous tout rapport, avec un travail
qu'il dit aimer, une famille qu'il chéri. Oui sauf qu'un jour il se réveille au milieu du
parc avec la désagréable sensation que quelque chose lui arrive. En effet il se rend compte
qu'il a bouffé le chien. Pire encore, il a kiffé ça. A partir de là, tout s'embrouille dans
sa tête il ne sais plus où il en est, si il mange réellement de la viande crue, et surtout
si il est devenu un de ces zombies dont on ne fait que parler à la télé.
Au fur et à mesure, il va essayer de tout remettre à l'endroit mais surtout gérer
ses fringales qui deviennent de plus en plus ingérables. Cette période le rapprochera
aussi de sa fille, qui jusque là ne s'intéressait pas trop à sa famille, mais gare à la
relation qu'ils peuvent nouer, on peut vite tomber sur un os....
Dans ce roman, l'humour noir est de rigueur et je pense que c'est ce qui fait sa force.
L'auteur ici mise sur le cynisme de ses personnages, mais aussi sur le côté un peu
rocambolesque de la chose. La mise en place du texte est ce qui fait son originalité,
en effet, les chapitres ne se suivent en aucun cas et le fait que leur numéro soient dans
le désordre nous perds un peu. Petit point d'honneur pour les chapitres 404, qui ne sont pas
sans rappeler les petites erreurs d'internet, mais qui ici nous présente des vidéos YouTube.
Dans ce récit, beaucoup de thèmes actuels y sont traités.
On va commencer d'abord par le fléau du zombie qui débarque d'on ne sais où, mais dont
on essaye d'éradiquer la propagation. C'est à coup de couvre-feu, de confinement mais
aussi d'essai clinique qu'on nous présente cette maladie. Ce n'est pas sans rappeler la
période Covid que nous sommes en train de vivre.
Ensuite, le fléau de la télé-réalité ici qui est mise en scène pour nous montrer que les
zombies ne sont pas des êtres vivants à part entière. Et pourtant Simon nous a démontré tout
au long du récit qu'il a su réfléchir pendant certains moments, prendre les décisions qu'il
a fallu prendre même si son esprit est embrouillé. Bon par contre quand il est en période de
crise, il ne faut pas laisser un morceau d'orteil.
Ensuite le sujet du viol est mis en place, ce qui va entraîner la descente aux enfers de
Jessica, la fille de Simon. En effet dans sa quête de vengeance elle entraîne son père, qui
dans un moment de faim absolue à complètement tout bouffé. Le souci c'est que père et fille
vont se rapprocher, et dans ce roman nous sommes à la limite de l'inceste du coup âmes
sensibles s'abstenir.
En plus de tout cela, s'ajoutent les petits détails sur comment manger un humain avec tout
ce qu'il y'a de plus degueu et vous avez une bonne bouillabaisse de chair humaine.
J'ai beaucoup aimé la psychologique des personnages, en particulier celui de Jessica qui
pour moi est plus complexe que celle de son père. En effet, lui ne se pose des questions sur
son état que quand sa faim est presque rassasiée.
A contrario sa fille monte de plus en plus dans la violence et cela en deviens presque
gênant pour lui. Mais bon, va t'on lui jeter la pierre elle qui ne veut que se venger et
aider son père?
Par contre j'aurai aimé avoir plus de détail sur la maladie ou tout du moins, ce qui a
touché Simon et bien d'autres. En effet, on ne sais pas trop d'où c'est venu, pourquoi et
surtout comment s'en sont ils sortis.
En bref, un récit bien dégueu avec de l'humour noir à foison il n'en faut pas plus pour
se décider à le sortir.
J'étais très curieuse de découvrir ce roman, sa couverture m'intriguant particulièrement.
On se retrouve aux côtés de Simon, qui du jour au lendemain devient un être assoiffé de chair. D'où est-ce que cela vient, et que faire pour ne pas se faire prendre ?
La chronologie dans le roman est plutôt inhabituelle. On s'en rend vite compte, le personnage n'a plus la notion de temporalité et ni celle des souvenirs, ce qui nous donne nous-même cette impression de ne plus savoir la où est la réalité et où est la fiction dans les événements que vivent Simon. Cela permet de vivre les choses comme lui, d'être perdu par sa nouvelle condition, ce qui est un bon point, bien que cela pourrait déstabiliser.
Ce qui est également intéressant, c'est que derrière ça, le roman aborde l'histoire d'un homme qui est malade. On voit de cette manière comment les différentes réactions des gens face à la maladie, qu'ils ne comprennent pas forcément. Ainsi, Simon rencontre des gens qui se voilent la face pour ne pas s'occuper de son cas (et celui de milliers d'autres personnes) considérés comme contraignants et/ou dérangeants. C'était intéressant parce que ça montre un phénomène de notre société qui est bel et bien réel à ce propos.
On retrouve aussi tout un aspect pandémie dans le roman, avec des situations présentes dans le roman qui sont plus que vraisemblables, notamment par la réaction du gouvernement et de la population dans "Carne".
Dans le même temps, on voit des dénonciations, je pense, de certains situations, comme le fait d'avoir des conclusions hâtives pour ne pas se remettre en question, de ne pas vouloir venir en aide à ce que l'on ne connaît pas, du plaisir de la violence qu'éprouvent certaines personnes ici par le biais des anti-zombies, ... Bref, il y a un vrai pan social et sociétal très intéressant dans ce roman.
Un autre point, bien que cela soit plutôt du détail, que j'ai apprécié, sont des petites remarques que se fait le protagoniste au fil du roman, sur des sujets tels que le sexisme dans le milieu de la pub.
Au milieu des passages un peu plus sombres pour le protagoniste, on a aussi des petits moments plein d'humour avec des tutos de vidéo YouTube à la sauce "zombie". Ces passages jouent sur les clichés du milieu, avec humour, tout en s'inscrivant dans l'évolution du personnage.
Concernant ce dernier ainsi que les autres personnages, il est vrai que je ne me suis attachée à aucun d'entre eux. J'ai même parfois eu du mal avec eux, avec leur façon d'agir, leurs action, et que je n'ai pas toujours été très investie dans ce qui leur arrivait. Malgré tout, ils s'inscrivent bien dans le reste du roman, bien que ce ne soit pas le point qui m'a le plus accrochée.
En conclusion, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman. J'ai plutôt apprécié sans pour autant être marquée par ce roman, mais ayant réfléchi après coup autour de ce livre puisque je souhaitais faire une interview de l'autrice pour le PLIB (Prix Littéraire de l'Imaginaire de Booktubers App, "Carne" fait partie des 25 sélectionnés de 2021), j'ai pu me rendre compte de toute la dimension sociétale et sociale vraiment intéressante derrière. Un roman donc qui n'est pas forcément ce qui me touche le plus personnellement, mais que j'ai trouvé très intéressant par la suite quand j'ai pris le temps de m'attarder sur son propos.
Note de 3,5/5
Un roman atypique qui explore de nombreux chemins narratifs dans un joyeux bain de sang et de tripes. Une incursion dans la psyché d’un « zombie » humain qui doit combiner son rôle de père de famille et mari avec sa faim dévorante de viande fraiche. Un récit plein de contrastes, entre humour (noir) et désespoir, entre témoignage et cauchemar. Alors vous le prendrez saignant votre roman ?
En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2021/02/19/carne/
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