"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Août 1914. Alors que sonne l'heure de la mobilisation générale, un village de Bourgogne est le théâtre d'une série de crimes inexplicables : le curé, puis le maire, sont retrouvés vidés de leur sang avec une étrange morsure au cou. Venu de Paris, l'inspecteur Hubert de Monchicourt parviendra-t-il à trouver une explication rationnelle à ces faits divers ?
Une enquête policière palpitante alliant suspense et mystère.
une très gros coup de cœur pour ce livre. histoire de vampire et de meurtres sur fond de 1ère guerre mondiale, cela aurait pu me faire fuir. mais pas du tout. c'est très bien écrit, je me suis fait prendre par les personnages, par l'histoire.
Je serai moins prolixe que Yves sur ce titre de Jacques MAZEAU qui semble-t-il s'essaie aux Vampires. Le contexte démarre comme un livre dans la lignée de l'école de Brive puis fait intervenir en plein début de la guerre de 14-18 deux camps de vampires qui s'affrontent dans les tranchées et dans les villages environnants. Que dire ? j'y ai cru jusqu'à la moitié du livre puis j'ai pensé que cela manquait de fond et d'intérêt et que cela tournait un peu à la BD de qualité moyenne ou des personnages s'affrontent et se mordent, enfilent des litres de sang et se régénèrent pour finir en apothéose par une bataille rangée qui voit la victoire des gentils sur les méchants. 475 pages tout de même de "détente". Alors, oui pour les amateurs du genre, mais décevant pour cet auteur dont j'ai les 2 suites à lire de la "ferme de l'enfer" avec "le vent de la colère" et "amères récoltes".
JM
Étrange livre que celui-ci qui débute comme une chronique villageoise, ensanglantée certes, mais qui aurait pu tourner à l'enquête pépère et qui finalement nous plonge dans les troubles arcanes (pléonasme ?) du monde des vampires. Vous avez bien lu, il s'agit donc de combats de vampires, de partage du monde entre les méchants vampires, ceux qui veulent tuer les hommes et les gentils, ceux qui veulent vivre à leurs côtés en toute harmonie, sans d'ailleurs que les hommes ne sachent quoi que ce soit sur leur condition extra-humaine. L'incrédulité des hommes et des femmes de l'histoire -et la mienne, il faut bien le dire- face à l'existence des vampires et à leur arrivée en France, en 1914, au fin fond d'un village bourguignon est de mise :
"A l'invitation du docteur, Isabelle évoqua la thèse d'un vampire. Le maire éclata de rire avant même qu'elle eût terminé son exposé.
- Quelle idée saugrenue ! s'exclama-t-il. Pourquoi pas une licorne, un dahu, un dragon ?
Lambert se tourna vers Laurencin. N'avait-il pas une hypothèse plus sérieuse à suggérer ? Le docteur avoua piteusement qu'il n'en avait aucune, puis il proposa à boire." (p.41) Comme quoi, le bon sens français est toujours présent : "buvons un coup !"
Et puis, on s'aperçoit que certains son assez réceptifs à cette incroyable possibilité. Ils se laissent convaincre voire convertir. Bon, je n'en raconte pas plus pour laisser le suspense à peine défloré, juste de quoi titiller l'esprit des futurs lecteurs.
Personnellement, je ne suis pas amateur de ce genre de littérature. Disons que les vampires ne m'attirent pas, aussi beaux ou belles soient-ils (et surtout elles) ! Lorsque j'ai ouvert ce livre je ne m'attendais pas à cela : j'avais lu très vite la quatrième de couverture, et encouragé par mes récentes lectures de cet éditeur dans cette collection (Presses de la cité, collection terres de France), je me suis dit "-Vas-y mon P'tit gars Yv, ça va l'faire !" (eh oui, comme disait le très regretté Pierre Desproges quand je me parle à moi-même, je m'appelle mon P'tit gars, parce que si je m'appelle ma P'tite fille, ça m'excite et après je ne peux plus rien dire ou écrire. Et il concluait par ces deux mots : "Pouf, pouf."), je disais donc avant de m'auto-interrompre que j'ai commencé ce livre sur la base de ce que j'avais déjà lu et aimé chez cet éditeur (je tiens d'ailleurs, ici, devant la France entière, que dis-je le monde entier, à remercier chaleureusement Laura qui se reconnaîtra) ; sans cela, je n'aurais sans doute pas pris ce livre et c'eût été dommage. Car je me suis bien marré. Bon, je ne sais pas si c'est l'argument numéro un pour le vendre, mais sincèrement, je crois que l'auteur a voulu avant tout écrire une histoire pour se faire plaisir et pour dire qu'on pouvait nous aussi en France écrire des histoires de vampires. Et ça marche ! Il faut le prendre au second ou au troisième degré et la lecture passe merveilleusement comme une détente. On n'échappe pas aux caricatures, aux stéréotypes, au manichéisme du bien et du mal, mais c'est la base même de ce genre d'histoires. Ce que j'aime vraiment bien, c'est que ce bouquin associe malicieusement et judicieusement une histoire de vampires, un suspense de roman policier, un mélange de croyances transylvaniennes et celtes et une chronique villageoise de 1914/1916. Pari réussi, pour qui évidemment veut passer un bon moment et ne prend pas ces histoires au sérieux.
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