Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Devenu détective « sans bureau ni diplôme », un ancien policier porté sur la boisson est chargé de retrouver la trace de Baptiste Maestracci, un vieillard disparu de son village de montagne, en Corse. De découvertes en cadavres oubliés, d'une mystérieuse demeure inhabitée aux plages de la côte sarde en passant par les ruelles de Bastia et le cimetière de Bologne, le « privé » clandestin va mettre en lumière trente ans de l'histoire secrète de son île, entre négociations de l'ombre, assassinats et compromissions.
Après Malamorte, Antoine Albertini nous propose une nouvelle plongée dans la Corse noire, celle des coulisses, loin des images de carte postale et des clichés : les nationalistes au pouvoir, d'anciens barbouzes prêts à tout pour solder leurs comptes, le passé qui ne passe pas et un héros, toujours en quête de vérité, et de son grand amour perdu.
« La voix de son narrateur est immédiatement attachante, entre ironie et mélancolie » « Lucide, écorché, mais jamais cynique (...) passionnant et toujours vivement incarné » Le polar sonne toujours deux fois - France Inter « C'est de fait la marque Albertini : allier pragmatisme et sentimentalisme, action et états d'âme, le dur à cuire et le sensible. » Libération « Antoine Albertini excelle à tremper sa plume - tantôt grave, tantôt caustique - dans les plaies de la Corse. » l'Express « Dans ce roman noir âpre et captivant, Albertini a su attraper l'art du suspense de R J Ellory, l'efficacité sanglante de Tim Willocks, l'humour noir de René Belletto. » Le Point
Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Banditi d'André Albertini : sa couverture a une drôle de perspective inversée. La photo semble prise du sol vers le haut du bâtiment. J'ai l'impression de voir les choses à l'envers. La photo est en noir et blanc jauni, avec le titre en jaune, juste au-dessous du nom de l'auteur.
Je n'avais jamais lu de livre de ce auteur. Cet ouvrage place l'enquête policière dans l'île de beauté de la Corse. Édité en 2020, il semble être la suite d'une série d'enquêtes en Corse, démarrée en 2019 avec Walenorte. Je n'ai pas lu ce dernier.
A Albertini est correspondant du Monde en Corse. Il aime cette île qui sert de décor dans son roman. Il la décrit volontiers. L'écriture est globalement sobre. Des phrases courtes, pas de mots ou d'expressions alambiquées.
L'enquête va donner lieu a beaucoup de recherches et aller-retour dans le passé.... tant pour comprendre les crimes, que les mobiles des différentes affaires de meurtres non élucidées.
J'ai plus accroché sur l'histoire à partir de la page 135, quand l'enquête devient plus personnelle et que le "héros" cherche à comprendre la mort de sa femme. J'ai trouvé que l'action et l'avancée de l'enquête étaient plus justes. Il y a cependant une scène particulièrement atroce où l'ex policier tabasse un suspect mafioso.
J'avoue que je ne me suis pas attachée au personnage central avec son passé tout cabossé et sa personnalité violente. A ce stade, je ne suis'pas sûre de lire le 1er livre de cette série (même s'il a été sélectionné pour le prix des lecteurs quasi du polars 2020) ou un autre de l'auteur.
La fin m'a laissée dubitative, même si le thème abordé était original pour une fin de roman policier. En bref, pas de coup de cœur pour ce livre
On part sur des bases classiques de polar : un ancien flic de la PJ de Bastia reconverti en privé qui noie un chagrin d'amour de préférence dans la bière locale. Malgré son alcoolisation récurrente, il garde son flair, il est doué, il a de l'humour.
Un de ses amis le charge de retrouver son vieil oncle, un peu désorienté, qui a disparu.
Ses recherches le conduisent rapidement dans une propriété abandonnée. Mais là ce n'est pas le vieil oncle qu'il va retrouver mais un cadavre, vraisemblablement pas très récent.
Cette découverte va être le point de départ d'une intrigue aux nombreuses ramifications aussi bien dans le temps que dans l'espace.
Il faut parfois être bien concentré pour ne pas perdre le fil. En effet, nous découvrons un vaste marigot avec de nombreuses variétés de crocodiles qui parfois se mangent, parfois tentent de faire alliance contre les autres: nationalistes de diverses obédiences, malfrats, terroristes italiens en cavale, policiers, représentants de l'état.
C'est la face obscures de l'île de Beauté, depuis des années les cadavres s'accumulent et le silence fait loi.
"Le nom de cette personne? demanda le flic.
- Le cadavre?
- Le villageois.
- Aucune idée, un bonhomme qui passait par là. Vous savez, dans les villages corses, les gens vont et viennent sans qu'on leur pose
beaucoup de questions.
- ça tombe plutôt bien, répondit-il : ils n'ont pas beaucoup de réponses, pas vrai?"
Le personnage central oscille entre alcool et café, entre amour profond de sa culture, de son pays et de ses habitants et une immense désillusion. A l'image de son amour perdu et idéalisé dont il finira par découvrir un aspect plutôt sordide.
"Pendant des années, l'Etat avait promis: plus de plasticages et on pourrait voir venir. On avait vu. La région croulait sous les
déchets, le crime organisé n'avait jamais été aussi puissant et un habitant sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté. Sur cette île,
le simple fait de garder les yeux ouverts revenait à accepter le désenchantement comme un prix à payer pour pouvoir simplement
respirer."
C'est un roman prenant qu'il est difficile de lâcher avant la toute dernière ligne.
Il faisait partie de la sélection des explorateurs du polar. 8/10
Le polar débute en mai 2019, avec la mort du dernier Parrain Corse Cesar Orsini, 74 ans, qualifié de Bonaparte du crime par un journaliste et qui avait étendu son empire aux dimensions du planisphère.
Notre narrateur, ex-flic, devenu détective privé, alcoolique, inconsolable depuis le départ de sa femme 5 ans plus tôt sans explication, vivotant sur de piètres enquêtes tout en ayant du flair et en étant très perspicace, est appelé à l'aide par son ami Fabien, ex militant-nationaliste, l'oncle de celui-ci Baptiste Maestracci, vivant dans un village de montagne en Corse, octogénaire, un peu simplet ayant disparu dans la nature.
Notre enquêteur va faire une découverte pour le moins surprenante. Dans le palazzu, proche de la maison de Baptiste où les chiens policiers ont perdu sa trace, il va tomber sur un cadavre momifié qui pourrait bien être là, d'après le toubib depuis une bonne quinzaine d'années. Il s'agit d'un italien, crâne fracassé, mains liées dans le dos.
Nous voilà donc partis avec lui dans sa vieille Saxo brinquebalante à sillonner la Corse, pour tenter de remonter le temps et trouver les assassins. L'enquête nous conduira même en Italie.
Ce ne sera pas une visite touristique à proprement parler puisque l'auteur va plutôt nous faire découvrir l'envers du décor de ces trente dernières années avec le nationalisme corse et ses militants qui ont défrayé les chroniques, réclamant l’indépendance de l'île, les manipulations politiques des gouvernements qui pouvaient aussi bien les poursuivre que les aider, les jalousies, les trahisons, les compromissions, la corruption, et aussi les liens avec les Brigades Rouges d'Italie qu'Antoine Albertini fait même revivre avec un gang de justicières très remonté et très performant.
Comme vous l'aurez compris, on est loin des images de cartes postales, bien que l'on soit, du moins pour ceux qui aiment la nature et l'isolement, conquis et happés par ces magnifiques paysages sauvages à l'écart des métropoles ainsi que par ces bâtisses en pierres ayant défié le temps. Gros contraste bien mis en évidence avec les villes où la puanteur règne due à une situation qu'on peut qualifier de pourrie, les décharges étant saturées. La puanteur est en quelque sorte le fil rouge de ce livre.
J'ai beaucoup apprécié ce personnage détective, ce anti-héros, à la fois désabusé, déprimé, écorché, qui n'a plus grand chose à perdre, mais qui est néanmoins lucide et réaliste, coriace, parfois cynique et qui résiste et ne manque pas de sensibilité. L'humour et l'autodérision le qualifient aussi très bien.
Action et états d'âme alliés à un suspense maintenu jusqu'au bout permettent de savourer pleinement ce roman noir, parfois glaçant, tout en approfondissant la connaissance de ces combats menés par les corses pour leur identité.
C'est, néanmoins un tableau un peu désenchanté de la Corse que nous peint Antoine Albertini, avec toutefois une petite lueur d'espoir apportée par Fred, en fin d'ouvrage, Fred, copain du narrateur et personnage très touchant.
À noter que quelques mots ou phrases en corse aussitôt traduits crédibilisent encore davantage le récit.
Je remercie Lecteurs.com qui, dans le cadre des Explorateurs
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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