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À notre époque mondialisée, l'uniformisation des techniques et des goûts semble inévitable. Or quelques vignerons cultivent la vigne sous des climats et dans des terroirs improbables, sauvent des cépages oubliés ou bannis, retrouvent ou créent des vins. Certains même perpétuent les méthodes de l'Antiquité.
Quelques exemples, à travers le monde : des ceps hauts de 15 mètres en Italie et au Portugal, les vins de glace du Québec, des vignes héroïques inscrites au patrimoine culturel de l'Unesco, le vin du désert de Gobi, ces cuvées d'Indonésie issues d'une récolte continue, un Vin de la paix associant plus de 600 cépages du monde entier, une vendange du 31 décembre, des vignes qui écoutent de la musique classique, le vin d'amphores de Géorgie, un effervescent à dégorger soi-même...
Je connaissais les Vins de glace du Québec, découverts lors d'un voyage il y a près de vingt ans, le Vin de Montmartre, célèbre pour les parisiens et banlieusards, et le Vin jaune, à déguster avec des noix et du comté, comme dans "L'Espagnol" de Bernard Clavel (éditions J'ai Lu).
J'en ai découvert beaucoup d'autres dans ce livre, français, comme cette vigne monument historique plantée dans le Gers vers 1820, le Clos Cristal près de Saumur, où la vigne traverse les murs, le Charbonnay, qui pousse sur les terrils du nord de la France, ou encore les vendages de nuit, entre Champagne et Bourgogne et les vendanges de la Saint-Sylvestre dans le Gers.
Et puis, il y a tous ces vins insolites venus de contrées plus lointaines et inattendues : Bali, Taïwan, le désert de Gobi en Chine, Georgie (européenne) ou encore Irak...
Cerise sur le gâteau, "Il vino della pace", venu du Frioul italien, issu de 600 cépages des cinq continents !
Et beaucoup d'autres à découvrir.
Un beau livre à offrir aux amateurs de vins et d'histoire qui le feuilleront avec délectation, en dégustant un bon verre d'un de ces généreux nectars.
Je ne ferai qu'un reproche à l'auteur : il a oublié le Vin de Bagneux, issu de moins d'un hectare de vigne planté en 1982 sur un côteaux tourné vers le sud-ouest pour renouer avec une tradition très ancienne (il y avait encore 55 hectares de vignoble à Bagneux il y a moins de 200 ans.) Peut-être Jean Ferrat aurait-il qualifié ce vin d'"horrible piquette" (*), mais les vendanges sont l'occasion d'une fête populaire et auront bientôt leur livre de photos...
Un oubli d'autant moins pardonnable, Pierrick, qu'il suffisait de demander à Pierre Josse qu'on voit souvent le dimanche par ici.
(*) Chanson "La montagne" de Jean Ferrat
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/11/14/atlas-des-vins-insolites-de-pierrick-bourgault-aux-editions-jonglez-insolite/
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