"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Manuel Ferreira est flic. Lorsqu'une jeune femme lui demande une interview au sujet des effectifs de la police, il est surtout sensible à son charme. Mais quand elle dégaine une photographie prise vingt-cinq ans plus tôt, ce sont ses pires souvenirs qui remontent à la surface. Adèle Lemeur n'est pas journaliste, mais chercheuse en médecine. Surtout, elle est la fille de Marie Moineau, l'institutrice tuée dans sa salle de classe de CM2, devant ses élèves, devant Manuel qui n'a jamais oublié cette scène terrible, qui est peut-être devenu flic pour l'exorciser. Adèle veut comprendre pourquoi sa mère est morte. Et Manuel est le seul à pouvoir l'aider, à retrouver ces copains d'avant qui furent témoins du crime. Il dit oui. Pour la revoir. Pour son malheur. Parce qu'il vient de tomber amoureux de la seule femme qu'il n'a pas le droit d'aimer.
Dans un roman incisif comme elle en a le secret, Élisa Vix conduit son héroïne sur le chemin d'une vérité qui va la prendre au piège. Vingt-cinq ans ne suffisent pas à refermer des plaies ni à colmater des mensonges. Et si Adèle avait vraiment été enfermée dans une tour de silence pour son bien ? Et si ça n'existait pas, des familles sans histoire ? À son corps défendant, Adèle va aller bien plus loin qu'elle ne l'aurait imaginé.
Roman dans lequel alternent deux voix.
Celle d'Adèle dont la mère institutrice a été tuée dans sa classe par un garçon de 11 ans qui a lui-même trouvé la mort renversé par une moto après avoir échappé aux policiers.
Celle de Manuel qui était élève dans cette classe 25 ans plus tôt, qui n'a pas oublié cette scène terrible et qui est devenu policier depuis.
La jeune femme vient voir Manuel qu'elle a trouvé sur "Copains d'avant" pour en savoir plus sur la mort de sa mère. Agée de 5 ans à l'époque du drame elle a peu de souvenirs et la découverte d'une photo dans les affaires de son père a été le facteur déclencheur.
Ces deux personnages vivent un drame personnel, la fin de son mariage pour elle, un frère à l'hôpital dans un état végétatif pour lui. le rapprochement entre eux est quasi immédiat. Manuel sous le charme d'Adèle accepte de l'aider dans sa quête et d'utiliser sa qualité de policier pour ressortir pour elle les éléments du dossier de police même s'il ne semble pas persuadé que ce soit une bonne chose pour lui d'être amoureux de cette femme.
En faisant revivre le passé avec les témoins du drame, surtout les enfants dont les récits confus ont peut-être été mal interprétés, Adèle est loin de se douter de l'importance de ce qu'elle va faire resurgir.
L'intrigue est plutôt bien construite dans ce court roman, le suspense bien tenu, les révélations successives nous amenant à un bon rythme vers un dénouement final un peu attendu.
C'est toujours sympa de rencontrer une plume que l'on apprécie et c'est le cas avec Elisa VIX dont l'humour caustique m'a emballé au début du roman, le récit devenant ensuite nettement plus sombre et sérieux mais toujours avec un style agréable d'une grande fluidité.
Une belle découverte.
Assassins d’avant. Voilà un titre qui attire la curiosité malsaine du lecteur ! Remonter la piste des élèves présents dans la classe de Mme Moineau l’année de son meurtre via Copains d’avant : voilà une idée qui finit de me convaincre de me lancer dans la lecture.
Bien que Manuel n’ait absolument pas envie de remuer le passé, il va accepter d’aider Adèle. Parce qu’il ne peut s’empêcher de vouloir la revoir, quitte à mettre le doigt dans un engrenage dangereux. Cependant, on comprend très vite que Manuel n’a pas la conscience tout à fait tranquille et qu’il préfère garder un oeil sur les investigations d’Adèle.
Le roman est assez court ; l’enquête avance donc vite. Le cheminement est intéressant mais j’ai été un peu déçue par la tournure que prend l’histoire. J’ai eu un peu de mal à appréhender la relation qui se tisse très vite entre Adèle et Manuel. J’ai trouvé qu’elle manquait un peu de crédibilité.
Autre petit défaut à mon sens : on comprend quasiment dès le début le secret que cache Manuel. L’explication finale vient ajouter des précisions et nuances mais tout de même… Pas de suspense très palpitant du coup !
Malgré ces petits regrets, Assassins d’avant est une lecture agréable. J’ai aimé l’écriture d’Elisa Vix. La psychologie d’Adèle est bien explorée et l’histoire est intéressante. Elle met en avant, entre autres, jusqu’où la perte de repères peut amener un enfant.
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2018/01/07/assassins-davant-elisa-vix/
J’ai adoré ! Je suis restée en apnée du début à la fin et avançant avec fébrilité (craignant d’avoir découvert le pot aux roses trop rapidement), j’ai été scotchée par ce dénouement qui m’a soulevée le cœur.
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https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/elisa-vix-assassins-d-avant
Manuel est flic, Adèle fille d’une institutrice assassinée dans sa classe le 28 mars 1989.
Adèle veut comprendre et pour cela elle a besoin de Manuel. Lui, était dans la classe ce jour-là, devenu policier il a conscience du danger mais accepte.
Chacun d’eux porte un autre poids dans leur vie actuelle, lui a un frère à l’hôpital dans un état végétatif, elle se voit délaisser par son mari qui n’accepte pas sa quête du passé.
Leurs deux voix alternent un récit qui par bribes, de révélations en non-dit vont nous mener à entrer dans une histoire où les plaies sont béantes et les mensonges des pièges.
Manuel pense : « Je me suis trompé l’autre jour, au café, amoureux ? Adèle est la femme dont je devais tomber amoureux. C’est ma rédemption. »
Adèle obstinément va remonter l’enquête vingt-cinq années après les faits.
D’emblée je sais que ce polar répondra à mes attentes, il est bien écrit et décalé. L’angoisse pour le lecteur est de savoir que toute vérité n’est pas bonne à connaître et le plaisir est l’alternance de ces deux voix qui dévoile chaque pan de cette histoire comme autant de poupées gigognes.
La fluidité de l’écriture et le rythme de l’histoire forment un contraste avec la noirceur de l’histoire, et le lecteur est pris au piège. Si Adèle et Manuel sont la partie visible de l’iceberg les autres personnages ne sont pas secondaires et chacun d’eux a droit à sa part de l’histoire, l’auteur ne fait l’impasse sur aucun. Cela rend le fil de lecture haletant.
La maitrise narrative donne à l’ensemble un tempo qui fait que le lecteur a l’impression d’être dans un maelstrom dont il ne ressortira pas.
J’ai apprécié la couverture qui est juste appropriée sans tomber dans la mode actuelle racoleuse.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 10 septembre 2017
Je ne sais pas si l'on peut mesurer la qualité d'un livre à la vitesse à laquelle on le lit, mais si c'est le cas, on peut dire que c'est un polar « qui fonctionne » en ce sens qu'à peine commencé, impossible de le poser… Résultat : une petite nuit et un lever un peu douloureux ce matin mais bon, je n'avais qu'à pas…
Le sujet : Manuel Ferreira est flic et s'apprête à rencontrer une journaliste, Adèle Lemeur, qui veut l'interviewer sur le problème des effectifs dans la police. Ben oui, tiens, pourquoi pas, sauf que, plutôt que de sortir un calepin pour noter les réponses, la jeune femme pose sur la table du bistrot une photo pas très récente, une photo de classe.
Manuel ne dissimule pas sa surprise et son profond malaise : elle lui explique la situation très clairement. Elle n'est pas journaliste, elle est la fille de la maîtresse qui avait été assassinée dans sa classe, en plein cours, par un de ses élèves, il y a longtemps, plus de vingt-cinq ans, en mars 1989.
Effectivement, Manuel était présent ce jour-là dans la classe. Oui, il a tout vu, tout entendu et a déjà tout dit. La police a mené l'enquête, on sait d'ailleurs qui a tiré. L'affaire est classée, inutile de revenir là-dessus, lui précise-t-il masquant difficilement un trouble grandissant qui aurait plutôt tendance à démentir ses affirmations.
La jeune femme veut approfondir la question, comprendre. Elle ne lâchera rien. Son père a toujours voulu la protéger et donc a refusé de lui donner des explications. Mais comment se construire sur un silence, un non-dit ? Impossible...
Et pourtant, si son père avait eu raison de se taire ?
Des explications, peut-être n'en avait-t-il finalement aucune à lui fournir : comment comprendre qu'un enfant, puisque le meurtrier était un élève de cette classe de CM2, puisse vouloir tuer une instit' que tout le monde aimait et avec laquelle le petit gamin n'entretenait aucun conflit ? Comment comprendre son geste ? Le mystère est entier.
Adèle Lemeur veut savoir pourquoi sa mère est morte, c'est tout. Elle a besoin de comprendre pour aller mieux. On ne peut vivre avec tout un pan de son passé dans l'ombre. Elle fera tout pour avoir des réponses. Elle a posé un congé de six mois pour se lancer corps et âme dans cette enquête et elle espère que Manuel pourra l'aider.
Mais Manuel est-il la bonne personne sur qui compter dans ce genre de situation, lui qui donne plutôt l'impression de vouloir dissimuler certaines choses ? Cela étant, difficile de dire non à une jeune femme si séduisante…
Au fond, qui est-il cet homme mal dans sa peau et dans sa vie ? Quels sont ses secrets ?
Et si Adèle, bien naïvement, se lançait dans une recherche périlleuse qui au lieu de lui permettre de se reconstruire allait tout simplement la détruire à petit feu…
Toute vérité n'est pas bonne à savoir ... Regardez Oedipe… à vouloir remuer le passé, on libère des ombres qui nous enferment davantage dans une nuit épaisse…
Un polar rythmé et plein de suspense dont l'écriture simple, fluide et efficace nous tient en haleine jusqu'au bout, jusqu'à la dernière ligne...
Comme je vous le disais au début de la chronique, c'est simple : impossible de poser le roman avant de l'avoir fini. Vous êtes prévenu maintenant...
Lire au lit : http://lireaulit.blogspot.fr/
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