Après 330 av. J.-C., avec la conquête d'Alexandre et la création des empires séleucide et lagide, l'Orient de la Méditerranée à l'Asie Centrale bascule dans le domaine de l'hellénisme. La civilisation grecque s'impose aux régions nouvellement conquises, entraînant une rupture politique, culturelle et administrative ainsi qu'un phénomène général d'acculturation du monde oriental. Si les peuples conquis ont dû se soumettre au pouvoir macédonien, on perçoit aujourd'hui, sur le terrain et dans les textes nouvellement découverts, une certaine résistance à l'hellénisme : le modèle oriental résiste et même s'impose en partie aux conquérants. On sait ainsi que la civilisation grecque s'est durablement implantée sur une aire immense en se transformant chez les Parthes et les Kouchans. La rencontre de l'hellénisme avec les civilisations orientales a donné naissance à différentes synthèses d'où sont sortis l'art gréco-iranien du Nimroud Dagh, l'art parthe de Palmyre ou Hatra, le nouvel art chrétien d'Europos-Doura puis le manichéisme et l'art sassanide. Plus loin, enfin, sont nés l'art indo-scythe et l'art gréco-bouddhique, créateur de l'image du Bouddha sur un modèle grec, très proche par certains aspects de l'art romain. Cet ambitieux ouvrage, qui regroupe les contributions des plus grands spécialistes, embrasse les territoires allant du Proche-Orient à l'Inde et s'appuie sur les dernières découvertes en Turquie, en Syrie, en Irak mais aussi en Afghanistan, en Asie centrale ou en Égypte. Il attire l'attention sur les récentes destructions de sites archéologiques en Asie centrale.
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