"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«L'ancien élève et ami de Christer Stromhölm reste comme toujours attaché à l'humain, à son énigme, à sa solitude et à la profondeur des sentiments complexes qu'il a su mettre en évidence aussi bien à l'hôpital psychiatrique qu'en prison. Pour aboutir à cette profonde « vérité », il vit avec ceux qu'il photographie. Il résume parfaitement le dilemme qui est le sien : « Je sais que pour faire de bonnes photographies, pour être à la distance juste, il faut que j'aie un pied dedans et un pied dehors. Mon problème, c'est que je finis toujours par avoir les deux pieds dedans !
Cela date du tout début, quand, en 1967, il s'installe pour trois ans dans un bistrot du port de Hambourg, le café Lehmnitz, hanté par les marins en goguette, les prostituées, les paumés et les alcooliques du quartier. Là, on boit, on danse, on s'aime, on pleure, on chante. Anders vit là, prend des photos au vol et dresse un portrait bouleversant d'une humanité en dérive qu'il aime profondément. Et il révèle, dans des situations de marginalisation, une intensité et une vérité rares des sentiments. Poète d'un monde souvent noir, raisonnable à sa manière parce qu'excessif, Anders Petersen est en constante prise de risque.»
Intéressant entretien avec un photographe sensible, authentique et empathique. Autant de qualités que l'on retrouve dans ses photos exposées actuellement à Paris.
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