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Alain-Fournier eut trois demeures dont la plus importante et la plus essentielle fut celle d'Epineuil-le-Fleuriel où il passa toute son enfance.
C'est là, en cette maison et ce village du Berry, que prirent naissance les premières impressions et images, le décor et les personnages de ce qui deviendra un jour son livre Le Grand Meaulnes. C'est là que dut naître et grandir peu à peu dans l'esprit et dans l'imagination de l'enfant et de l'adolescent le rêve de cette pure aventure, au coeur du Pays mystérieux. Disons : ce roman d'une adolescence berrichonne aux senteurs de Sologne.
Entre Berry et Sologne, Jacques Lacarrière nous emmène discrètement sur les pas d’Henri-Alban Fournier (alias Alain Fournier), qui a partagé sa jeune existence dans trois maisons. La première où il naît en 1886, à La Chapelle-d’Angillon ; la seconde, où il passe son enfance et son adolescence, à Epineuil-le-Fleuriel, et la troisième, chez l’oncle Florent, près de Nançay, où il se rend chaque année pour une quinzaine de jours, à l’époque de la chasse.
Et c’est un véritable enchantement de cheminer aux côtés de l’enfant puis du jeune homme, le long des allées arborées et des sentiers mystérieux qui s’enfoncent dans la profonde forêt solognote et débouchent sur des vestiges de châteaux qui renferment sûrement des secrets impénétrables et les fantômes du passé…
Les éléments déclencheurs et déterminants pour l’écriture de son futur et unique roman : « Le Grand Meaulnes » qui mêle le rêve à la réalité et le naturalisme au fantastique seront bien sa passion pour les balades dans la nature et les sensations qui s’en dégagent, les divagations de son esprit autour des contes et légendes, très répandus à son époque, mais aussi la beauté des femmes dont la première image est celle de la silhouette gracile de sa sœur Isabelle, en robe et ombrelle blanches et qu’il fixe sur la pellicule de son appareil photo.
Dans son bel ouvrage, Jacques Lacarrière n’oublie pas de passer en revue la bibliographie posthume d’Alain Fournier : son roman inachevé, « Colombe Blanchet » ainsi que l’abondante correspondance échangée avec sa famille et ses amis d’enfance, notamment avec Jacques Rivière qui deviendra son beau-frère. Ces documents inédits ont été publiés après la mort de l’écrivain et sont ainsi passés dans la postérité. Ils demeurent un témoignage vivant du romancier trop tôt disparu, le 22 septembre 1914, à l’âge de 28 ans, fauché par la mitraille allemande au cours d’un combat dans le bois de Saint-Rémy, à la Tranchée de Calonne, dans la Meuse.
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