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En cette année 1901, la première du siècle qui s'ouvre, ils sont cent quatre-vingts reçus au concours d'entrée à l'École polytechnique. Tous des hommes, personne n'imaginant encore qu'il puisse en être autrement. Tous conscients d'entrer dans l'une des écoles les plus prestigieuses de France, celle qui forme l'élite de la nation et appartient aux grands mythes du pays. Entre eux, ils s'appellent les « X 1901 ». Une brillante carrière au service de l'État, notamment dans l'armée, les attend. Mais les temps ont changé, et beaucoup vont emprunter d'autres voies.
Qui sont ces jeunes gens ? Qu'ont-ils accompli ?
Dans un ouvrage mené comme une enquête, Hervé Joly retrace l'histoire de chacun d'entre eux. De leurs origines sociales à l'entrée à l'École, des rudes années de formation à l'ensemble de leur parcours, il les suit pas à pas dans leurs réussites ou leurs échecs. Si aucun ne figure parmi les célébrités de Polytechnique, nombreux sont ceux qui ont atteint les plus hauts sommets du pouvoir. Quelques-uns ont connu des carrières plus chaotiques, voire médiocres. Certains sont morts au champ d'honneur de la Grande Guerre. De la débâcle à la déportation, ils ne seront pas épargnés par la Seconde Guerre mondiale. « Un titre d'État acquis à 20 ans et sur lequel une vie entière se sera parfois échafaudée », note Antoine Compagnon dans la préface. Un destin qui repose tout entier entre les mains de ces jeunes élèves dont les itinéraires de vie offrent ici une autre histoire de la France, de la Belle Époque aux Trente Glorieuses.
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A Polytechnique X 1901 : ils étaient l’élite de la Belle Époque. Qu’ont-ils accompli ?, est le dernier livre d’Hervé Joly. Dans ce livre, ce dernier nous propose donc de visualiser grâce à un long travail de recherche, le quotidien et le milieu d’une promotion dans et hors d’une école perçue comme le vivier de la noblesse d’état.
L’auteur remontant ou descendant ainsi la généalogie de ces familles (ce livre peut avoir un petit côté prosopographie), retraçant le parcours de quelques-uns, non sans oublier d’élargir la comparaison à d’autres promotions, va nous montrer en quoi Polytechnique n’est pas forcément gage de réussite, ni même d’échec. Qui sont-ils ? Qu’ont-ils accompli ? Quelle était leur vie ? C’est à ces questions, et bien d’autres, que l’auteur va répondre à travers cette recherche intéressante, même si parfois un peu longue.
Polytechnique, rien que le nom ça vend du rêve. On se dit que ce n’est pas ouvert à tout le monde et ni à toutes les bourses. Surtout à l’époque. On se dit aussi que les gars qui étaient dans cette école ont tous accompli de grande chose, que leur nom brille dans l’Histoire. Et ben déjà là-dessus, grosse surprise, ce n’est pas le cas.
En effet, et bien qu’il faille remettre ce point-là dans ses proportions, on notera que même si les enfants de l’ancienne noblesse, ainsi que ceux des banquiers ou autres industrielles représentent plus de « des deux tiers de la promotion », l’école permet également aux familles les plus modestes d’inscrire leurs enfants avec l’aide d’une bourse distribuait de manière généreuse - car même les plus bourgeois pouvaient y prétendre. Outre le fait que cette ouverture indique que les familles plus modestes aux enfants méritoires, travailleurs et doués pouvaient continuer leur scolarité à Polytechnique, cette ouverture indique aussi et mine de rien que l’école était ouverte et était loin d’être un milieu clos comme on aurait tendance à le croire aujourd’hui. Et là on touche à la particularité de ce livre, il va bousculer ces quelques idées reçues que le lecteur pourrait posséder en son for.
D’accord, l’entrée ne se fait pas comme ça, il y a plus ou moins un long parcours de concours que certains repassent même plusieurs fois dans l’espoir d’intégrer cette école à un rang meilleur, cependant l’échec existe dans cette école ou d’autres. « En 1901, ils sont ainsi huit cent cinquante-huit à être reçus ni à Polytechnique, ni à l’alternative limitée que constitue normale supérieure » p.49. Mais quoi qu’il en soit, la chose n’est pas impossible à atteindre pour les élèves issus d’un milieu modeste ou de la petite bourgeoisie. Mais pour les milieux modestes cela se fait sans doute au prix de sacrifice...
Cependant, le Graal atteint, c’est avec surprise que nous allons découvrir que la démission existe
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