"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Recouvert de symboles grecs faisant référence à Hadès, un corps mutilé et désormais inidentifiable, est retrouvé dans une cave à New York.
Jeune flic fraichement sorti de l'école de police, Mike Sullivan se retrouve chargé de cette affaire qui le mènera jusqu'au pied du World Trade Center, ce terrible jour du 11 septembre 2001.
Une fois son bras vengeur lancé et bien que la faucheuse soit belle à couper le souffle, rien ne peut la stopper.
Instrument du Destin ou de la Mort elle-même, il devra résoudre cette affaire en empruntant des sentiers dont personne ne revient jamais.
J’avais déjà eu l’occasion de lire certains titres de Sandra Triname et j’avoue que l’idée de la retrouver dans un contexte plus sombre et plus adulte m’intriguait tout particulièrement. Étonnamment, je m’étais fait une idée de ce que j’allais y trouver bien précise, et il s’est avéré que j’étais complètement à côté de mes pompes, car l’auteur a su me surprendre plus d’une fois…
Harvey, vieux flic sur le point de prendre sa retraite, et son collègue et bleu Sullivan, se retrouvent en charge d’une affaire pour le moins étrange. Le corps d’une femme a été retrouvé dans une cave d’immeuble. Méconnaissable, chaque centimètre de sa peau est recouvert de symboles grecs faisant référence au dieu Hadès. Commence alors une investigation complexe que les deux enquêteurs vont tenter de mener à bien. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils travaillent sur une affaire qui les dépasse complètement, car il se pourrait bien que des puissances bien supérieures soient à l’œuvre.
Sandra Triname donne déjà le ton avec un prologue des plus énigmatiques qui m’a glacée d’effroi. S’ensuit une première partie uniquement centrée sur l’enquête en cours, très immersive et intéressante à mesure que les recherches de Harvey et Sullivan progressent.
La seconde partie a été la confirmation que j’allais beaucoup aimer cette histoire. L’enquête me tenait déjà bien en haleine, mais vient alors un élément fantastique plus que bienvenu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas du tout à un tel changement de décor ! Les recherches au poste de police sont mises de côté, au profit d’un autre monde, celui des Faucheuses. On fait alors la connaissance d’Ambre, une jeune recrue sur le point d’abattre un travail de titan puisqu’elle se trouve près des tours du World Trade Center, au moment des attentats.
J’ai été agréablement surprise par cette « humanisation » des Faucheuses et par ce monde alternatif qui existe en parallèle. L’univers d’Ambre évolue clairement comme une entreprise et les Faucheuses signent un contrat qui les relie à leur employeur. Ça a quelque chose de très original. L’histoire désacralisent la mort et lèvent le voile sur les questions fondamentales de l’être humain.
Lorsqu’Ambre rencontre Sullivan au cœur du chaos en ce 11 septembre, elle se refuse à faucher son âme et décide à la place de le sauver. La question est de savoir pourquoi. Ne vous attendez pas à recevoir toutes les réponses sans faire un peu d’effort. Le chemin est long pour en arriver à la vérité, et Sandra Triname nous sert là une histoire complexe, où tous les personnages sont liés. Leurs histoires et leur destin forment comme une grande toile de soie maniée par l’auteur avec une certaine dextérité.
J’ai été très impressionnée par les recherches qu’une intrigue pareille a dû demander. Je lis peu de thrillers, mais j’ai trouvé Sandra Triname très à l’aise dans l’exercice. Elle a un style qui colle bien à ce genre d’ambiance, un côté punchline qui prête à sourire, ainsi qu’un humour pince-sans-rire que j’aime beaucoup. Le tempérament de l’auteur semble ressortir de chaque mot et de chaque phrase. Il n’y a rien de forcé ou de surjoué, ça coule de source. La plume n’est pas dénuée d’un certain panache et d’une grande assurance. Le seul bémol de l’histoire, ça reste les nombreuses fautes qui subsistent dans le corpus et qui avaient tendance à me sortir de l’action.
Du reste, j’ai été scotchée du début à la fin. La complexité de l’histoire ne m’a pas empêchée de la savourer de bout en bout et j’ai tout particulièrement apprécié le dénouement et ce qui en a découlé. Ça a réveillé une certaine satisfaction malsaine chez moi, ainsi qu’un sentiment de victoire pas désagréable. La toute fin reste douce et positive, ce qui est une bonne chose après les obstacles et les horreurs dont l’auteur nous a rendu témoins.
En résumé, À ma vie à ta mort n’est pas un livre tout à fait comme les autres puisqu’il allie l’art subtil du thriller à celui du monde des morts. Sandra Triname signe ici un roman recherché, à l’intrigue bien élaborée, et nous entraîne au cœur d’un complot de grande envergure dont les mortels – simples pions interchangeables – ne sont pas sûrs de revenir indemnes.
Ma chronique : https://april-the-seven.weebly.com/thriller---polar/a-ma-vie-a-ta-mort-sandra-triname
Imaginez-vous mener votre vie comme des milliards d’autres personnes quand soudain, le destin semble vous prendre pour cible et vous plonge, sans aucun avertissement, dans un monde d’horreur et de douleurs. Sans savoir pourquoi ni comment vous avez pu vous retrouver dans une telle situation, vous vivez alors de longues et abominables séances de torture jusqu’à ce qu’il ne reste de votre corps qu’un amas ensanglanté de tissus. Injuste, révoltant, cruel ? C’est exactement ce qu’a ressenti Ambre dont la vie a été soudainement fauchée par un monstre de la pire espèce. Difficile alors de ne pas comprendre sa colère et son désir aveugle de vengeance ; sentiments qui la conduiront à signer un pacte : en échange de la promesse de s’occuper elle-même de son bourreau le moment venu, elle accepte de devenir une Faucheuse. Mais si, finalement, ce pacte n’était que la partie émergée d’un complot qui dépasse largement tout ce qu’Ambre aurait pu imaginer ? Les voies des dieux sont impénétrables…
Dès le début de l’histoire, l’autrice nous plonge dans l’horreur avec une scène de torture particulièrement écœurante dont elle n’épargne aucun détail. Celle-ci nous donne paradoxalement envie d’en apprendre plus sur la victime, son passé, les circonstances qui l’ont amenée à vivre un tel calvaire, mais également les raisons qui peuvent pousser un autre humain à infliger de tels sévices à une autre personne. De prime abord, on serait tenté de penser que le tortionnaire n’est qu’un malade mental, mais la maîtrise dont il fait preuve tout comme la froideur avec laquelle il s’attelle à la tâche nous détrompe très vite sur ce point. Plus qu’un malade, nous sommes bien face à un monstre que rien ne pourrait détourner de son « art ».
Cet « artiste » macabre va nous donner des sueurs froides tout au long du livre d’autant que l’autrice joue avec les nerfs de ses lecteurs faisant durer le suspense et le mystère autour de celui-ci. En absence de réponses à nos interrogations, nous nous retrouvons donc dans la même situation d’incrédulité et d’écœurement que les deux policiers en charge de l’enquête, Harvey et Sullivan. J’ai d’ailleurs apprécié de suivre de très près leur avancement, leur raisonnement, leurs questionnements, leurs doutes, leur frustration… Le lecteur a le sentiment de faire partie intégrante de l’équipe au point de presque s’imaginer partager un verre avec Harvey pour décharger la tension accumulée durant la journée ou vomir son repas avec Sullivan lors des excursions à la morgue.
Cette capacité à immerger le lecteur dans l’histoire n’est pas le seul atout du roman, le duo Harvey/Sullivan participant également au plaisir de la lecture. En effet, ces deux policiers, bien que très différents autant en termes d’âge que de personnalité, sont totalement complémentaires. C’est donc un véritable plaisir de voir leur relation évoluer au fil de l’intrigue et des coups durs, car l’autrice n’est pas du genre maman poule avec ses personnages ; l’un d’entre eux va en faire cruellement les frais. Heureusement, il pourra compter sur les liens profonds et indéfectibles qui l’unissent à son camarade. Je dis camarade, mais vous découvrirez que la relation entre les deux policiers va bien au-delà de la simple camaraderie ou même de l’amitié… D’aucuns reprocheront peut-être à l’autrice d’avoir utilisé le schéma classique du vieux flic bourru au gros cœur et du jeune bleu plein d’enthousiasme et d’idéaux, mais pour ma part, cela ne m’a pas dérangée. L’émotion que l’on ressent à les voir évoluer côte à côte dans les coups durs comme dans les moments plus heureux balayant toute réserve que l’on pourrait ressentir vis-à-vis d’eux. J’ai d’ailleurs tellement apprécié les deux personnages que je serais ravie de les retrouver dans une nouvelle enquête.
Quant à Ambre, j’ai un peu regretté de n’apprendre à la connaître que relativement tard dans le livre. Si l’enquête tourne bien autour de son meurtre, l’autrice prend le temps, avant de s’attarder sur la jeune femme, de mettre en place les différentes pièces du puzzle et de développer la psyché de ses autres personnages. Si je comprends aisément le procédé qui se révèle très efficace pour vous faire garder le nez sur votre livre, il m’a parfois frustrée. Les détours que prend l’autrice pourront d’ailleurs créer un sentiment de longueur chez les personnes amatrices d’histoires menées tambour battant. En d’autres mots, nous sommes clairement ici plus dans une course de fond que dans un sprint.
Mais comme « tout vient à point à qui sait attendre », nous finissons néanmoins par découvrir Ambre, son passé, sa colère, sa haine autant de son bourreau que de sa nouvelle profession, sa nouvelle vie de Faucheuse, ses amis, son désir de vengeance, sa pugnacité, son courage, son sens de la répartie et son humour... Il m’a fallu un peu de temps pour m’attacher à elle, les épreuves qu’elle a endurées l’ayant rendue peu chaleureuse. A mesure que l’on découvre son histoire et la manière dont elle a été éhontément trompée que ce soit sur terre ou dans l’Entre-deux, on ne peut cependant que finir par la soutenir de manière inconditionnelle.
Le lecteur n’est pas le seul à éprouver le besoin de l’aider. Elle sera ainsi secondée par deux alliés afin de faire la lumière sur la nature du complot dont elle est victime. Elle se découvrira également un allié des plus inattendus en la personne d’Hadès qui n’apprécie guère qu’un fou, de surcroît humain, se fasse passer pour lui. Et puis, avouons que l’intelligence et la personnalité plutôt vive de notre jeune faucheuse ne pourront qu’attiser sa curiosité et éveiller son intérêt. Je ne vous en dirai pas plus sur ce point, mais j’ai regretté que l’autrice tombe dans une certaine facilité quant à l’évolution de la relation entre Ambre et Hadès… Cela ne m’a néanmoins pas empêchée d’apprécier grandement de retrouver ce fascinant personnage de la mythologie grecque que l’autrice a su parfaitement s’approprier. J’ai aimé le voir tirer les ficelles dans l’ombre avant de le voir se dévoiler aux yeux de ses alliés. Cela crée un petit effet dramatique qui sied à merveille à la personnalité hors norme du personnage…
De la même manière, ce fut un plaisir de découvrir les différentes allusions à la mythologie grecque et à ses différentes figures emblématiques. L’histoire fait d’ailleurs, dans une certaine mesure, écho aux mythes grecs avec son lot de trahisons, de complots, de rebondissements… On retrouve également cette vision de dieux tout-puissants qui n’ont que peu de considération pour les êtres humains. Dans cette histoire, le libre arbitre n’existe donc pas pour le plus grand malheur des hommes dont les divinités n’hésitent pas à jouer avec la vie comme des marionnettistes tireraient les ficelles de leurs pantins. Une prise de conscience douloureuse qui sera un motif supplémentaire de révolte de la part d’Ambre.
En conclusion, l’autrice prend le temps de poser les bases afin de nous offrir une intrigue complexe dont la lecture se révèle aussi angoissante que prenante. Amateurs d’enquêtes policières, de sensations fortes ou tout simplement d’histoires où se mêlent émotions, suspense et personnages à la psychologie développée, vous devriez être conquis par A ma vie A ta mort. Les références à la mythologie grecque devraient, quant à elles, ravir les personnes intéressées par ce domaine.
http://plusieursvies.eklablog.com/a-ma-vie-a-ta-mort-de-sandra-triname-a128210742
Le moins que je puisse dire sur cette lecture, c'est qu'elle m'a complètement ÉPOUSTOUFLÉE!!
Honnêtement, je ne m'attendais pas du tout à ça !
Dès le début, Sandra Triname m'en a mis plein la tronche, et j'avoue que j'étais autant scotchée qu'apeurée!
En faite je ne lis jamais de genre policier, et ce livre est juste un "polar/ thriller sous fond de fantastique" ... un mélange de fou, parfaitement mené!!
Il va falloir que je m'organise pour cet article parce que je pourrais vite partir dans tous les sens tellement il y aurait de choses à dire! Même si évidement, encore une fois, je ne dirai rien en trop, pour ne pas vous gâcher le suspense!
Mais waouh!!!
Ce roman ce compose de 3 grandes parties :
Dès la première ligne, on a mal! on se retrouve avec une victime, la victime d'un criminel complètement malade .. mais pas le petit malade! Non .. le vrai, celui que rien ne pourrait ramener à la raison, car il n'a tout simplement aucune raison!!
On se retrouve alors en compagnie de sa victime, qui est entrain d'être torturée!
Ce livre est classé dans la collection Plume noire et ce n'est pas pour rien! Franchement, si je l'avais lu à l'adolescence, je pense que j'aurai été traumatisée!
Les scènes de tortures sont détaillées et très explicites ..
Et Sandra à une plume vraiment merveilleuse, qui fait que nous sommes totalement plongé dans l'action .. et s'en est que plus vivant (et perturbant ..)
Bref .. passé ces scènes, on se retrouve donc en compagnie des inspecteurs, qui sont des personnages vraiment attachants!
On rencontre donc Harvey, flic sur le départ, il part à la retraite dans quelques mois et Mike Sullivan dit "Le bleu" !
Les échanges sont vraiment bien fait! Honnêtement, je me croyais devant ma télé! Les personnages étaient tellement bien décrit et le ton, le rythme, leurs mots, tellement bien choisis, que je les voyais devant moi .. ou plutôt je me voyais parfaitement là où ils étaient!
J'ai tout de suite adoré les personnages!
Harvey et Mike vont donc mener l'enquête jusqu'à ce que le FBI s'empare gentiment de celle ci.
Au premier abord, je me suis vraiment demandé quand allait entrer en jeux le côté "imaginaire"! Pas que je m'ennuyais, ou que je n'aimais pas, mais comme je le sais, les Editions Plume Blanche n'ont que des romans qui sont sur fond d'imaginaire, et cette première partie est très polar ..
Mais ça arrive .. doucement, mais sûrement!
Voilà pour un 1er point!
Concernant les personnages, comme je l'ai dis, chacun autant qu'ils sont, sont superbement décrit, ont un ton, une voix, qui sonne parfaitement dans le texte. L'écriture fluide de l'auteur nous fait tourner les pages sans qu'on ne s'en rende compte!
Bien sûre il y a d'autre personnages que les inspecteurs dont je ne parlerai pas beaucoup mais que j'ai adoré!
Comme Ambre, Wesley, "Le Doc", ou le vrai personnage dont je tairai le nom..
Pour résumé, ce fût une lecture assez impressionnante, tant par son pouvoir addictif, que par son côté obscure et rayonnant à la fois!
J'ai adoré la façon dont Sandra Triname nous amène à voir le mal ...
L'apparence, est encore une fois, bien trompeuse!
Merci aux Editions Plume Blanche pour m'avoir permis de connaître en avant première ce roman qui fût un gros coup de coeur!
A lire de toute urgence ( mais je précise tout de même, âmes sensible s'abstenir!)
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