"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Engagée en 1887 au New York World du célèbre Joseph Pulitzer, Nellie Bly a pour mission de se faire passer pour folle et d'intégrer un asile d'aliénés, le Blackwell's Island Hospital à New York. Elle y reste dix jours et en tire un brûlot. Dans ce reportage « undercover », elle met en lumière les conditions épouvantables d'internement des patientes ainsi que les méthodes criminelles du personnel.
Elizabeth Jane Cochrane, dite Nellie Bly, est née le 5 mai 1864 en Pennsylvanie et morte le 27 janvier 1922 à New York. Figure légendaire de la presse américaine, pionnière intrépide du reportage clandestin, elle a fait de l'infiltration sa marque de fabrique.
En 1887, Nellie Bly, alors jeune journaliste de 23 ans au New York World de Joseph Pulitzer, se voit confier comme mission d’infiltrer l’asile de Blackwell Island Hospital à New York. Elle doit se faire passer pour folle devant un jury de médecins. Après une nuit de répétition devant son miroir, elle réussit, un peu trop facilement à convaincre ces doctes hommes et se retrouve internée pendant 10 jours à Blackwell.
Elle va y découvrir les conditions de vie épouvantables et la maltraitance du personnel envers les patientes qui sont affamées, battues, et qui subissent la froidure de l’hiver dans des locaux non chauffés ouverts à tous vents. Elle côtoie des femmes saines d’esprit que les privations et les mauvais traitements physiques et psychologiques poussent à la folie et à la mort.
Son reportage publié en feuilletons fit bouger les choses. Un million de Dollars fût alloué aux hôpitaux psychiatriques et une réforme des asiles fût lancée.
Son œuvre marque la naissance du journalisme dit « infiltré ».
Cet édifiant reportage de 125 pages se lit d’une traite .Ce témoignage sur les conditions d’internement des femmes au XIX éme siècle résonne avec les romans français, tels « La part des flammes » et « Le bal des folles » qui traitent également de l’internement arbitraire des femmes dans une société patriarcale, où, sous le joug des hommes, elles n’ont absolument aucun droit.
Journaliste au New York World, journal de Joseph Pulitzer, Nellie Bly se voit confier la mission d’intégrer un asile d’aliénées pour y enquêter et faire un article. La jeune femme parvient à se faire interner, il faut dire qu’en cette fin de XIXème siècle il n’en faut pas beaucoup pour qu’une femme soit déclarée folle, et restera 10 jours au Blackwell’s Island Hospital. Elle y découvrira, et témoignera, des conditions terribles dans lesquelles sont maintenues les patientes, des maltraitances et des abus dont elles sont victimes et de la cruauté des infirmières qui ont la charge de ces femmes. Son article participera à faire en sorte qu’une réforme des asiles soit lancée.
Passionnant. Cet article se lit d’une traite tant Nellie Bly a su décrire avec une grande justesse, une profonde humanité et beaucoup de vie les dix jours d’enfer qu’elle a vécu auprès de ses compagnes d’infortune.
On sent chez la journaliste une grande intelligence, soutenue par un humour dont elle ne se départit jamais, notamment face aux médecins dont le diagnostic est bien vite posé.
Elle dresse ainsi des portraits saisissants de vie des médecins et des infirmières auxquels elle est confrontée et dont la plupart sont plus des tortionnaires que des soignants. Mais aussi des portraits remplis d’empathie de toutes ces femmes qui ont été internées là, le plus souvent sous contrainte, et dont certaines ne sont pas plus folles que n’importe qui.
L’article permet en effet aussi de dénoncer la condition des femmes qui sont alors déclarées folles pour n’importe quelle raison et parfois simplement parce qu’elles ont eu des velléités de liberté.
Un livre édifiant, preuve d’une grande indépendance et d’une véritable modernité de la part d’une pionnière de l’enquête sous-couverture.
Immersion en eaux troubles
*
Intéressée par ce roman-reportage suite à de nombreux articles parus relatant la difficulté de journalistes undercover (sous couverture) notamment dans le milieu carcéral.
Ici c'est le récit de la première femme journaliste a avoir osé s'infiltrer dans un endroit réputé dangereux. Chapeau!
Un reportage bien documenté et riche d'une expérience humaine qu'un ouvrage de fiction n'aurait pû égaler.
Une immersion totale dans une institution psychiatrique respectable selon l'entourage new-yorkais.
*
Dix jours intenses relatés de manière très froide et clinique , sous forme de feuilleton, pour alerter l'opinion publique, tirer la sonnette, lever des fonds. Pour dénoncer les conditions effroyables des patientes, pour stopper cette folie de comportement des soignants. (qui est fou? le soignant ou la patiente?).
*
J'ai moi-même travaillé en tant qu'infirmière en hôpital psychiatrique, je connais donc un peu le milieu. Et je peux vous certifier que les avancées sociales, humaines et sanitaires ont fait un immense bond en avant (et c'est tant mieux!!).
*
Je trouve que Nellie Bly a été très courageuse et audacieuse pour oser franchir la ligne d'un établissement aux portes vite fermées (et en 1887, difficile de sortir vivante et saine d'esprit!).
*
Dommage que ce témoignage soit si court. Il y a également deux autres expériences d'infiltration dans ce livre. Mais beaucoup moins détaillées.
*
Je suis très admirative devant ces journalistes "undercover" d'hier et d'aujourd'hui qui prennent autant de risques pour pouvoir faire éclater la vérité.
Après ma lecture de son tour du monde en 72 jours , j’avais une envie folle de me plonger dans un autre de ses récits.
Une fois encore nous avons affaire à du journalisme infiltré, en l’espèce dans un asile.
L’écrivain, toujours très déterminée, n’hésite pas un seul instant malgré quelques appréhensions légitimes à se faire passer pour folle dans le but de se faire interner afin de pouvoir parler des conditions d’enfermement.
Et elle ne sera pas déçue par ce qu’elle va découvrir…
L’enquête des plus détaillée s’avèrera tellement honteusement factuelle (bain glacé, brimades, insultes, excès de pouvoir en tout genre, coups, nourriture exécrable, punitions, privations de sorties…) qu’elle engendrera des réformes importantes au niveau de la politique en matière de santé du pays.
Cette investigation est suivie de deux autres : une concerne les bureaux de placement et l’autre une usine.
Toutes aussi édifiantes…
Replacez-vous dans le contexte de l’époque et vous comprendrez pourquoi Nellie Bly a été une pionnière dans l’émancipation des femmes.
Mon billet sur https://arthemiss.com/10-jours-dans-un-asile-de-nellie-bly/
https://animallecteur.wordpress.com/2017/08/12/10-jours-dans-un-asile-nellie-bly/
Alors même que Nellie Bly est une toute jeune femme travaillant dans un journal très réputé, elle réussie sans trop de mal à s’infiltrer dans un asile psychiatrique pour en révéler les conditions de vie.
A la lecture de ce texte nous entrons dans un lieu maintenu fermé et secret où des femmes se font enfermer pour infidélité, manque d’argent ou encore rébellion contre l’humiliation qui leur est infligée, des femmes qui ont encore toute leur tête. On y découvre alors la maltraitance physique et morale qu’elles subissent comme le froid, la sous alimentation, le manque d’activité et même le manque de compétences du corps médical.
Grâce à ce texte qui s’apparente au journalisme d’investigation, Nellie Bly a permis aux hôpitaux psychiatrique de la ville de New York l’augmente de leurs moyens financiers pour améliorer les conditions de vie des patientes. Un récit qui fait froid dans le dos mais qui a permis le progrès.
Livre reportage, nous sommes en 1887, une journaliste du New York World décide de se faire interner dans un asile d’aliénés le Blackwell’s Island Hospital de New York. Elle va y passer 10 jours et relève toutes les atrocités pratiquées auprès des malades. C’est une époque où l’on est facilement interné, des femmes se retrouvent face à un personnel aux méthodes dures, sans aucune humanité. Grâce à son intervention le sort de toutes ces femmes sera amélioré et des subventions conséquentes seront données par la municipalité.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !