L’histoire : Casablanca , l’amitié entre Kenza et Fatiha , une amitié qui date de leur enfance
Une amitié forte malgré leur différence de milieu
Kenza appartenant à une grande famille de Casablanca
Fatiha étant la fille d’une employée des grands parents de Kenza
Leurs parcours seront différents :
Lycée français, maitrise du français, études supérieures en France. Chemin tout tracé , presqu’une évidence pour Kenza.
Fatiha restera au Maroc. Pays « où l’on peut parler de tout sauf du Roi , de la politique et de la religion » comme dit un vieil adage marocain.
Être une jeune femme marocaine en France s’avèrera plus compliqué que prévu
Être une jeune femme marocaine au Maroc s’avèrera tout aussi compliqué
J’ai aimé la vision que Zineb Mekouar nous montre de cette jeunesse marocaine, qu’elle soit au Maroc ou en France. Le roman lui est d’ailleurs dédié.
Dans ce beau roman il est question :
- du poids de la tradition et de la religion
- du regard et du jugement sur l’autre, parce que l’autre , c’est l’étranger.
- d’émancipation
- des relations entre le Maroc et la France
J’ai beaucoup aimé ce premier roman engagé , ses personnages attachants, ses thématiques.
Est-il utile de vous rappeler que j’avais adoré « Souviens-toi des abeilles » ?
Alors , à quand le 3°?
Quel joli roman ! Il s’en dégage une douceur, une émotion qui m’a portée tout au long de ma lecture.
Avec une plume sensible et poétique, l’autrice évoque un monde qui refuse de mourir. Un monde dans lequel la nature bien que respectée et admirée, est menacée.
Dans le village d’Inzerki au Maroc, les villageois vivent au plus près du rucher sacré.
Anir à 10 ans, il vit auprès de son grand-père et profite de ses connaissances pour apprendre, la vie des abeilles, la nature, le potager !
Mais tout est de plus en plus difficile : les abeilles se font plus rares, l’eau s’épuise, la chaleur augmente.
Le grand-père peine à trouver les mots pour expliquer à son petit-fils ce qui menace leur terre, leur village, leur survie.
Devront-ils se résoudre à partir à la ville ? Le père d’Anir y vit déjà, tentant de s’y faire une place avant la venue de sa famille.
Anir s’occupe aussi de sa mère, emmurée dans une étrange folie. Un mystère familial que ni le grand-père ni le père d’Anir ne veulent évoquer mais qui pèse sur tous.
Avec cette histoire simple mais grave, pleine d’humilité et d’amour, l’autrice m’a touchée et émue.
Une lecture à ne pas manquer, un moment à prendre pour ne pas oublier le réchauffement climatique qui nous menace et le combat quotidien qu’il représente dans certains endroits du monde.
Dans ce court roman, on découvre l’histoire du Rucher du Saint, le plus ancien rucher collectif du monde, « perché sur un flanc de montagne du Haut Atlas », à Inzerki dans le sud du Maroc. A travers la très belle relation intergénérationnelle entre un grand-père et son petit-fils, Jeddi et Anir, on apprend tout de l’apiculture et des traditions autour du rucher. Il est de coutume notamment de partager une partie de sa récolte. Tous les deux ont une passion pour les abeilles qui est communicative.
Mais à Inzerki, les villageois partent les uns après les autres, abandonnant les ruches. Ils espèrent trouver une vie meilleure en ville. La sécheresse les pousse à l’exode rural.
Anir a 10 ans. Il ne joue pas avec les autres enfants. Tous les matins, il s’échappe avec sa mère pour se promener. Elle s’arrête toujours à l’entrée du rucher, à droite, devant la ruche des abeilles noires, mais il ne sait pas pourquoi. Il ne comprend pas pourquoi sa mère a les « yeux métalliques ».
Son père, Omar, et son grand-père lui cachent un secret de famille. Sa mère, Aïcha, vient d’un autre village. Elle est considérée comme une étrangère, mais surtout comme une « possédée » depuis l’événement tragique qui l’a plongée dans un état dépressif.
Omar est parti travailler à la ville, dans la supérette de son cousin Hamid. Il espère gagner de l’argent pour soigner sa femme. Mais la vie citadine n’est pas la vie rêvée pour cet homme de la campagne.
La chaleur est écrasante. L’eau vient à manquer pour les hommes et les abeilles. L’autrice convoque et éveille tous nos sens. On entend la terre craquer, les abeilles bourdonner. C’est une véritable ode à la nature. Cette histoire aux allures de conte est habitée de personnages attachants. J’ai été sensible à l’écriture de Zineb Mekouar, poétique, qui m’a happée. Le livre se termine un peu rapidement à mon goût. J’ai aimé l’entremêlement du destin des abeilles et des hommes. Ce petit insecte annonce la catastrophe écologique à venir… Souviens-toi des abeilles.
Inzerki, un petit village marocain où chaque famille possède une ou plusieurs ruches et où le miel est parfois la seule source de revenu, qui remplit le temps et l'espace des habitants qui les chouchoutent jour et nuit pour eux mais aussi pour elles, ces abeilles si fragiles et si fortes à la fois.
Un petit roman magnifique porté par une poésie douce et par une histoire de secret de famille pour protéger un enfant, intense et bouleversante. Un livre enivrant, plein de senteurs et de sons du Maroc , un roman musical et beau, très beau dans lequel les personnages semblent vivants, humains et plein de fragilités. Un beau message également sur les abeilles si petites que certains les considèrent quantité négligeable et qui se révèlent si indispensables à la vie sur Terre. Un immense coup de coeur!
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