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Youssef Daoudi s’empare de la vie d’ourson Welles en faisant du sujet le metteur en scène de sa vie. Ainsi c’est Orson qui nous raconte Welles ou le contraire. Et avec des couleurs restreintes (noir et jaune), l’auteur de BD réalise un biographie dynamique et loin des schémas classiques et attendus, ce qui fait du bien. La chronologie reste mais ponctuellement, c’est la voix du cinéaste (via des entretiens et autres sources) qui prend le dessus et permet de comprendre la complexité de l’homme.
Toujours animé par un désir créatif, il bouscule les codes industriels et se confronte à la réalité d’un monde qui le dépasse. On comprend à quel point le système n’était pas fait pour lui (et la réciproque est également vraie). Cela montre autant la tragédie du parcours que le courage et la détermination d’un artiste prêt à tout pour créer. Les films, les projets théâtraux passent en revue et c’est une foule de facettes qui se dévoile à nous. Orson Welles s’amuse, écrase, virevolte, hypnotise, se masque ou montre son vrai visage. Youssef Daoudi rend un bel hommage à l’artiste et à son combat.
Orson Welles, l'Artiste et son ombre par Youssef Daoudi, Éditions Delcourt
Orson Welles excelle au théâtre et à la radio. Son premier film hollywoodien Citizen Kane est un véritable succès et reste un chef d'œuvre encore aujourd'hui. Mais il va vite tomber de son piédestal...
En 280 pages, Youssef Daoudi nous plonge dans la vie du géant Orson Welles. En de courts chapitres , le scénario et la mise en page ressemblent à un script d'un film.
Très documenté, cet album m'a beaucoup appris sur les deboires d'Orson Welles, ses difficultés à réaliser d'autres films après son chef d'œuvre " Citizen Kane ".
La lecture de cette bande dessinée m'a énormément intéressée. Car ma connaissance de ce géant du cinéma américain se limitait à son film Citizen Kane et son émission de radio "La guerre des mondes ".
Orson Welles ne devait pas être un homme facile. Youssef Daoudi a réussi à nous le montrer plus que sympathique malgré son caractère bien marqué. J'ai adoré cet homme à travers les dessins et le récit.
Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions du groupe Delcourt pour l’acceptation de ma demande de lecture.
"Depuis que j'étais môme, on me disait que j'allais faire de grandes choses, que j'allais exceller dans n'importe quelle discipline. J'ai choisi d'être metteur en scène, pour le meilleur et pour le pire. Ils ont tout essayé pour me planter.
On m'a dit aussi que l'enfant gâté que j'étais allait le payer un jour. Adieu Hollywood."
Après le formidable "Le dernier debout" (avec Adrian Matjeka, Futuropolis), Youssef Daoudi revient sur la vie d'Orson Welles. Dans une narration très cinématographique, il oppose Orson à Welles, l'homme et son égo, le créateur et ses démons. De son enfance à son rejet, de la chasse aux sorcières à Citizen Kane, du théâtre à la radio, des dettes au racolage (pubs, commandes, acteur dans des mauvais films) pour les combler et pouvoir faire des films comme il l'entendait...
J'avais été emballé par le travail graphique de Youssef Daoudi dans Le dernier debout. On retrouve son style aérien, son noir et blanc accompagné d'une couleur marquante (ici le jaune). Et cette ombre qui plane tout au long de l'album, une ombre autour de laquelle plane la fumée des cigares que le cinéaste fumait à longueur de journée.
Ce très bel album permet de mieux découvrir le metteur en scène célèbre mais aussi et surtout l'homme complexe et torturé qu'il était. Génie incompris, qui honnissait Hollywood (qui lui rendait bien), Orson Welles est un personnage à découvrir !
Ne vous attendez surtout pas en ouvrant Le dernier debout à assister à un combat de boxe qui se lirait sur 328 pages. Aussi fameux soit-il, ce combat du siècle opposant Johnson à Jeffries, qui s’est tenu à Reno le 4 juillet 1910, sert de trame pour nous raconter l’histoire d’un homme, noir, fils d’esclave et champion du monde. Ou plutôt premier Noir champion du monde de boxe poids-lourd. Parce que jusqu’à présent, le racisme et la color line empêchaient l’affrontement entre un Noir et un Blanc. Mais évitait surtout qu’un homme noir puisse prendre le dessus sur un homme blanc dans le domaine sportif.
C’est donc à travers 15 rounds, décrivant ce combat mythique, que Youssef Daoudi (dessin et couleur) et Adrian Matejka (poète et scénariste) nous présentent la vie du colosse Jack Arthur Johnson. Quinze chapitres pour mieux comprendre l’état de la société américaine en ce début de 20e siècle. Un pays où la Guerre de Sécession et Abraham Lincoln ont permis de briser les chaînes de ceux qui, en raison de leur couleur de peau, avaient perdu leur liberté. Mais cette abolition ne signifie pas pour autant un retour à une réelle liberté, surtout quand celle-ci s’accompagne de ségrégation raciale.
Une vie. Ce titre emprunté à Guy de Maupassant aurait pu prendre place sur la couverture de cet album. Une vie qu’il faut se construire à la force des poings pour enfin espérer être reconnu. La reconnaissance, une chimère poursuivie par Jack Johnson qui ne rêve que d’être enfin à sa place dans son propre pays.
Tout n’est pas parfait et idyllique dans le parcours de cet homme. Celui-ci avait aussi le poing lourd face à Etta, la femme blanche qu’il avait épousée. Les auteurs ont essayé d’être justes en parlant du boxeur, mais surtout de l’homme qu’il était, une fois descendu du ring. Et c’est en noir, couleur de la peau de Jack Johnson, en blanc couleur de la peau de Jim Jeffries son adversaire et en rouge couleur du sang versé lors de ce combat de boxe, mais surtout lors de combats pour la liberté, que Youssef Daoudi a mis en image la poésie ô combien puissante d’Adrian Matejka.
Un magnifique album et un très beau plaidoyer pour le droit à l'égalité.
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