"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour passer les frontières sans difficulté, quoi de mieux qu’une anthologie poétique ! Ce recueil, façonné par Thierry Renard et Bruno Doucey, « nous invite à lire les lignes de partage du monde comme on regarde les lignes d’une main. Avec un souci de ne pas séparer l’âme et le corps Une liberté d’interprétation. Une attention chiromancienne. »
Comme le dit la poétesse et chanteuse Sapho, « le monde est vaste » et ce recueil nous en offre un échantillonnage d’une grande richesse et variété.
On y suit les frontières tracées par l’homme, celles rendues mouvantes par la guerre. On croise des exilés, des maquisards et des passeurs, On oscille sur la ligne fragile entre vie et mort. Les frontières dressent aussi leurs murs dans l’imaginaire. On y rencontre l’autre et on y trouve aussi la liberté.
Chez Ange Alexandre Oho Bambe, « à l’intersection du réel et du rêve se trouve l’horizon, simple et délicieux »
Huh Su-kyung, poète coréen, nous parle de la tragédie de la guerre
« La guerre a éclaté
Des gens passent la frontière
Des tanks creusent des routes et des avions barrent les routes »
L’Ukraine, bien-sûr, est dans les poèmes et l’on ne peut être qu’ému en lisant les poétes ukrainiens comme Elia Yevtouchenko qui murmure : « Toute l’Ukraine est maison, et là pour chacun sa propre demeure est le cœur de la maison. »
La frontière peut-être aussi en nous, comme le clame Laura Lutard :
« Je suis une frontière et cela me plait
De me savoir abolie par les lois de l’attraction
Et leur indépendance. »
Bien pratique en fin d’ouvrage, une notice biographique de tous les auteurs cités.
Pas besoin de passeport pour franchir ces frontières-là, alors, mettez vos pas dans ceux des cent douze poètes de cette anthologie et … passez la ligne de partage en poésie.
N’y a-t-il pas meilleur moment que la Saint-Valentin pour lire de la poésie et en déclamer à l’être aimé ?
Si vous manquez d’idées quant aux poèmes en question, je vous recommande cette anthologie « Le désir aux couleurs du poème » publiée aux éditions Bruno Doucey.
Vous y trouverez une alchimie réussie de poèmes parlant d’amour et de désir sous toutes ses formes et couleurs <3
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/02/courage-dix-variations-sur-le-courage.html
Le courage, c’est résister à tout ce qui va trahir nos idées signait Edgar Morin.
Qu’il est rude de résister, heureusement certains se lancent, gardent le cap, parfois ils en meurent parfois ils surprennent et triomphent.
L’important n’est-il pas toujours d’essayer, affronter la peur, vaincre le gouffre du collectif bien-pensant ?
Courage de dire, de faire, de s’opposer.
Que vaut l’hardiesse face à l’insondable moquerie du monde, qui n’entend pas, ne voit pas, ne dis plus rien ?
Ce recueil est composé de 10 variations autour d’un thème aussi vaste que les individus qui compose ce monde. Une grande diversité d’auteurs et de plumes. Un recueil inspirant et éclectique. Un étendard poétique à la résilience, un hymne à la vie.
Beaucoup de poèmes de cet ouvrage m’ont animé et séduite et puisqu’il ne m’était pas possible d’en choisir un pour illustrer ce billet, voici le mien :
Je ne suis pas conforme, je ne me soumets pas, je ne me tais pas, mais je brûle de dire, de voir, et de résister.
Ils souhaitent l’obéissance,
Réponses automatisées, travail lisse et sans accro,
une soumission volontaire.
Peu importe les valeurs et l’éthique, il faut obtempérer,
même sans rationalité,
même sans cohérence,
être un soldat servile et fidèle.
Une opposition,
et la hiérarchie s’ébranle,
échange de faveurs légales,
traitement bienveillant contre acquiescement normé.
Système aliénant et dominateur.
Les réprimandes,
toujours en public
Dénoncer le rebelle,
lui signifier qu’il doit apprendre à se taire sous peine de quarantaine.
Ils font peur les récalcitrants, on les préfère muselés.
Nous sommes des automates désarticulés aux prises d’un pouvoir que nous ne maîtrisons pas et qui nous emprisonne.
L’épilogue résidera dans la fuite ou la sujétion,
peu importe le prix, pour soi ou les autres.
Partir et survivre, ou rester enseveli sous la colère et l’inertie ?
L’échappé est-il faible ou sage ?
Valeureux ou tremblant ?
Dois-t-on choisir ?
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