"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un beau titre, un début plutôt chouette mais je n'ai finalement pas accroché à cette famille qui retourne au Maroc pour comprendre quel bruit perturbe tant la grand-mère. A priori ce serait le bruit des absents, une métaphore un tantinet longue pour moi. Une belle écriture cependant, juste pas le moment pour moi mais un roman qui peut plaire à ceux qui aiment les histoires de famille...
Il est à Marrakech un quartier, le Guéliz, dans le Mellah, la vieille ville. Un quartier qui a connu un grand exode de sa communauté juive après la guerre des 6 jours en 1967 et de la guerre de Kipour en 1973. Il reste peu de monde dans ce quartier, une dame âgée qui souffre d'un bruit qu'elle entend perpétuellement, qui l'empêche de dormir.
Intrigués et inquiets, sa fille et son petit-fils vont faire le voyage de Paris jusqu'à elle. Ensemble il vont chercher ce bruit, qu'elle seule entend. Le bruit des ombres du passé, celui de la mémoire, de l'oubli.
Ensemble ils vont péleriner à travers le Mellah, aller au cimetière des oubliés, vers la vallée de l'Ourika. Son petit-fils ne parle pas l'arabe, il va découvrir les traditions et rituels de sa grand-mère, les fleurs d'oranger pour le thé, les oreilles géantes confectionnées pour la fête du Pourim, les couverts des morts que sa grand-mère dresse pour le repas de Shabbat, l'encens pour exorciser le bruit qu'elle seule entend.
Serait-ce celui de l'absence, de la mémoire par peur de l'oubli ?
Un premier roman touchant, rempli de tendresse, un bel hommage à sa grand-mère, à la recherche de ses racines, du passé.
Un portrait tendre et affectueux, une écriture touchante, poétique, ciselée.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Comme le départ, la souffrance est inacceptable pour celle qui prend le mal, mais n'a jamais appris à accueillir le sien.
Il n'y avait pour elle de chose plus importante, de devoir intime et valable que ce grand pélerinage. C'était pour elle d'autant plus vrai que son fils était là, pour voir et comprendre, et récolter le précieux legs de ces lieux de mémoire, de ces traditions centenaires, avant qu'elles ne s'effacent, ensevelies par les mains de l'oubli.
Un bruit qui bourdonne dans ses oreilles et crie à son coeur de céder. D'arrêter. A son tour, de tout abandonner. de partir. Mais elle ne part pas.
Le bruit condamne l’homme à l’oubli. Mais parfois il arrive qu’il le sauve de l’oubli. Il ne tient qu’à nous de l’entendre.
Le vide ne peut plus exister. Le silence non plus, d'égale considération. Tout doit être. Être là.
Ma grand-mère garde tout près d'elle. En un bruit. Si le bruit devait dire quelque chose, il dirait : C'est la fin. Puisque tu m'entends, tout disparait maintenant.
Je compris alors, en le voyant, pourquoi les choses s'étaient passées ainsi avec les enfants du Mellah. C'étaient des juifs comme cet homme qu'ils avaient l'habitude d'accueillir et de guider dans les ruelles du vieux quartier. des étrangers qui, par ici, cherchaient leur chemin. Car les juifs sont des gens qui ne savent pas où aller. Et c'est à ça qu'on les reconnaît.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/10/tout-le-bruit-du-gueliz-ruben-barrouk.html
Nous sommes en 2022, le narrateur et sa mère retournent à Marrakech pour élucider le bruit qui perturbe la vie de la grand-mère.
Ce bruit qui n’existe que dans la tête de la vieille dame n’est qu’un prétexte pour Ruben Barrouk. À travers le portrait et les souvenirs de cette grand-mère c’est l’histoire des juifs du Maroc qu’il nous raconte, l’histoire d’un exode.
Une grande fresque du passé qu’il recompose peu à peu. Il fait revivre le Mellah le quartier juif de Marrakech et ses habitants. Avec un grand talent descriptif, il nous immerge dans les couleurs,les odeurs, les plats, les traditions, les fêtes,les pèlerinages.
Un premier roman émouvant rempli de tendresse et de nostalgie.
Le premier roman de l'auteur, une véritable réussite. Une histoire de résilience ,une histoire de quête de ses origines, de l'exode, et d'amour. Grâce à ses mots, l'auteur met en évidence et nous prouve que la cohabitation entre musulmans et juifs marocains peuvent vivre en paix, une existence fusionnelle de paix, loin des conflits de notre actualité,
L'auteur use d'une plume poétique, sensible, subtile Il m’a envoûté avec une grande dextérité dans cette histoire touchante, émouvante. Une histoire qui mélange fiction et réalité, à nous de trouver notre place,
Un coup de cœur
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