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Robert Seethaler

Robert Seethaler

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Avis sur cet auteur (43)

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    Couverture du livre « Le café sans nom » de Robert Seethaler aux éditions Sabine Wespieser

    Sarah W sur Le café sans nom de Robert Seethaler

    2 solutions : soit je suis totalement passée à côté de cette lecture, soit je ne suis absolument pas sensible à l'écriture de l'auteur.
    A travers le résumé de la 4eme de couv, je m'attendais à énormément d'émotions pendant cette lecture.. Et je suis fortement déçue. On me promettait "des...
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    2 solutions : soit je suis totalement passée à côté de cette lecture, soit je ne suis absolument pas sensible à l'écriture de l'auteur.
    A travers le résumé de la 4eme de couv, je m'attendais à énormément d'émotions pendant cette lecture.. Et je suis fortement déçue. On me promettait "des personnages attachants et des images saisissantes", je n'ai trouvé aucun des 2. J'ai trouvé les personnages limites barbant parfois et même insipides pour certains. Alors bien sûr le contexte de l'après-guerre fut difficile et certains pays ont mis beaucoup de temps à se relever mais je n'ai pas ressenti d'émotions ou de passions.
    Dommage pour moi mais ce livre fera sans doute d'autres heureux et c'est tant mieux.

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    Couverture du livre « Le champ » de Robert Seethaler aux éditions Sabine Wespieser

    Cellekili sur Le champ de Robert Seethaler

    Ce roman choral nous entraîne dans la partie ancienne du cimetière de Paulstadt appelée le Champ, là où sont enterrés des morts dont l'auteur nous conte l'existence dans cette petite ville imaginaire. Un vieil homme croit entendre les voix des morts :
    « Il s'imaginait ce que ça donnerait si...
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    Ce roman choral nous entraîne dans la partie ancienne du cimetière de Paulstadt appelée le Champ, là où sont enterrés des morts dont l'auteur nous conte l'existence dans cette petite ville imaginaire. Un vieil homme croit entendre les voix des morts :
    « Il s'imaginait ce que ça donnerait si chacune de ces voix avait l'occasion d'être entendue encore une fois. Évidemment, elles parleraient de la vie »
    On entre dans l'intimité de ces gens, comme celle du curé qui « se sent libre et léger » mais qui, sous un coup de folie, va devenir incendiaire. D'autres destins sont plus ordinaires comme celui de l'institutrice ou celle d'Annelie la centenaire.
    Certaines existences sont racontées en quelques pages lapidaires, comme celle de Sonja, mais d'autres demandent un développement plus important comme celle d'Hannes le chroniqueur de la ville qui a relaté tous les évènements de sa petite bourgade sans s'intéresser au reste du monde.
    Chacun de ces chapitres dont le titre porte le nom d'une personne, introduit une histoire différente avec des corrélations avec les autres. Cela ressemble un peu à un recueil de nouvelles
    Tous ces personnages ont passé leur vie dans la même bourgade, vécu les mêmes événements et, parfois se sont croisés. Mais tous ont le même besoin de se confier sur leurs regrets, leurs joies et leurs espérances.
    Le thème ne fait pas de ce roman un livre triste, bien au contraire, et on se délecte de certains récits. Par contre, j'ai trouvé l'ensemble assez inégal, et certaines m'ont ennuyées.
    Ce roman a été pour moi l'occasion de découvrir l'univers de Robert Seethaler, un auteur beaucoup lu dans son pays, l'Autriche, ainsi qu'en Allemagne.

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    Couverture du livre « Une vie entière » de Robert Seethaler aux éditions Sabine Wespieser

    voyages au fil des pages sur Une vie entière de Robert Seethaler

    150 pages pour une vie entière, celle d’Andreas Egger, né aux alentours de 1898, mort à l’âge de 79 ans. Orphelin à 4 ans, il est confié à un parent éloigné, fermier dans un village des Alpes autrichiennes. Celui-ci n’accepte de recueillir l’enfant que moyennant quelques espèces sonnantes et...
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    150 pages pour une vie entière, celle d’Andreas Egger, né aux alentours de 1898, mort à l’âge de 79 ans. Orphelin à 4 ans, il est confié à un parent éloigné, fermier dans un village des Alpes autrichiennes. Celui-ci n’accepte de recueillir l’enfant que moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes, et à condition que le gamin soit corvéable à merci. Cet homme brutal ne se privera pas non plus de battre Andreas à la moindre occasion, au point de le rendre boiteux.

    A 18 ans, Andreas quitte la ferme et loue sa force de travail à qui en voudra. Dur à la tâche, se contentant de peu, il économise, s’achète un bout de terrain et retape la ruine qui s’y trouve.

    Dans les années 30, Andreas se fait embaucher sur le chantier du téléphérique qui va ouvrir sa vallée sur le monde, ou l’inverse. A la même époque, il rencontre Marie, serveuse à l’auberge, et ils tombent amoureux.

    Un toit, un travail, une femme qu’il aime et qui l’aime, une vue imprenable sur les montagnes, Andreas n’a besoin de rien de plus pour être heureux.

    Puis il y aura un drame, puis la guerre. Andreas est envoyé sur le front dans le Caucase, avant d’être déporté en URSS (ses seuls voyages), où il restera prisonnier de longues années.

    A son retour au village, il tentera de reprendre le cours de sa vie, mais les choses ont changé dans la vallée : l’agriculture et l’élevage ont été remplacés par le tourisme et l’hôtellerie, les flancs de sa montagne ont été défigurés par des pistes de ski. Mais Andreas va de l’avant : un homme doit « élever son regard, pour voir plus loin que son petit bout de terre, le plus loin possible ».

    150 pages pour une vie entière, ç’aurait été peu pour raconter une vie riche d’exploits et d’aventures extraordinaires. Mais, sa vie entière, Andreas aura été un homme ordinaire et humble, pris comme tant d’autres dans les tourments de la Grande Histoire et dans les tragédies personnelles, et qui n’en fait pas tout un fromage. Simplicité, ténacité, dignité, l’amour d’une femme, du travail bien fait et de la montagne, c’est tout (mais c’est tellement) ce qui caractérise Andreas, qui vit, discret et solitaire, au rythme de la Nature, et qui observe avec perplexité les changements que celle-ci subit au nom du progrès et de la modernité.

    A l’image de cette vie, l’écriture de R. Seethaler est faite de simplicité et de sobriété, d’intériorité entre les silences, de mélancolie et de tendresse. Une de ces écritures, poignante parce que dépouillée, qui s’efface devant la richesse des émotions qu’elle suscite.

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    Couverture du livre « Le café sans nom » de Robert Seethaler aux éditions Sabine Wespieser

    Les Lectures de Cannetille sur Le café sans nom de Robert Seethaler

    Robert Seethaler aime les gens ordinaires, ces ombres de tous les jours qui ne laisseront ni traces ni souvenirs mais qui n’en sont pas moins la chair et l’âme de leur époque. Déjà, son roman Le champ se faisait l’écho de la rumeur de leur vie en laissant les morts d’un petit cimetière raconter...
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    Robert Seethaler aime les gens ordinaires, ces ombres de tous les jours qui ne laisseront ni traces ni souvenirs mais qui n’en sont pas moins la chair et l’âme de leur époque. Déjà, son roman Le champ se faisait l’écho de la rumeur de leur vie en laissant les morts d’un petit cimetière raconter leurs existences oubliées et raviver un temps le souffle d’un passé éteint. Cette fois, il convoque les modestes habitués qui, en 1966 – l’année de sa naissance –, fréquentaient un petit bistrot de quartier, à Vienne, sa ville natale, pour évoquer en transparence les prémices d’un temps nouveau hésitant à fleurir sur les ruines encore visibles de la guerre et sur le souvenir d’un glorieux passé impérial.

    Journalier au marché des Carmélites, un faubourg populaire proche du Prater et de son emblématique Grande Roue, le trentenaire Robert Simon réalise un vieux rêve en reprenant la gérance d’un vieux café abandonné. L’établissement qui, récuré à l’huile de coude, a fait peau neuve sans que le nouveau maître des lieux ne trouve à le baptiser – « Tout compte fait, le Danube existait avant que quelqu’un l’appelle Danube. Alors, ton café restera sans nom et c’est très bien comme ça », déclare tranquillement un ami boucher –, devient bientôt le point de ralliement du quartier, un havre où il fait bon s’attarder pour bavarder ou simplement se taire, boire un verre, et surtout partager un peu de chaleur humaine.

    Croquant en quelques traits saillants les silhouettes attablées, restituant le bourdon sonore de leurs menus propos, c’est une peinture du rien et de l’ordinaire qui, par mille détails choisis, restitue peu à peu l’atmosphère et la trame, sans grand rêve et souvent pleine d’accrocs, de la vie des petites gens de ce quartier. Une vie insignifiante qui ne pèse pas lourd mais les écrase parfois, ne leur laissant plus guère que leur dignité fière et leur indéfectible magnanimité les uns envers les autres. Mais, îlot assiégé par la transformation de la ville – « Les temps présents n’étaient qu’une tumeur qui proliférait sur le terreau d’un passé pourri, dévoyé, et finirait forcément par attaquer l’avenir et mener à la perte irrémédiable de tout ce qui rendait la vie encore un peu supportable. » –, le café sans nom ne pourra empêcher bien longtemps la vie de quartier de s’éteindre. Avec lui disparaîtra un de ces « dernier[s] endroit[s] auquel se raccrocher », où l’« on peut parler quand on en a besoin et se taire quand on en a envie ».

    « Maintenant vous allez peut-être vous dire : ils n’ont qu’à aller ailleurs, ces pauvres bougres, le changement ça fait mal, rien n’est éternel, etc. Et bien sûr vous avez raison. Mais je connais des gens pour qui le bout de la rue, c’est déjà trop loin. Ceux-là, ce n’est pas le changement qui leur fait mal, mais tout le corps, parce qu’ils passent leur journée à crapahuter sur un chantier ou à se courber devant une machine, ou simplement parce qu’ils sont trop vieux ou trop abîmés ou les deux à la fois. »

    De sa plume aisément reconnaissable, l’écrivain autrichien signe un nouveau roman tout en retenue et douce mélancolie, une ode d’une extrême humanité à la Vienne des années soixante.

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