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Pour Robert Simon, jeune journalier d’un marché de Vienne, ouvrir un café est un rêve, un objectif pour lequel il économise sou à sou de son maigre salaire. Alors quand un jour de 1966, une gérance se libère à deux pas du marché c’est un signe, une opportunité à ne pas manquer pour cet orphelin peu épargné par la vie.
Mais quel nom lui donner ? « Peut-être que ça n’a pas d’importance finalement […] Tout compte fait, le Danube existait avant que quelqu’un l’appelle Danube. Alors ton café restera sans nom. Et c’est très bien comme ça »
Et c’est ainsi que le café ouvrira, sans nom. Très vite il devient l’épicentre du quartier, point de rendez-vous des ouvriers, des retraités, des commerçants du marché ou des gens de passage. Et derrière son comptoir, Simon sera le témoin d’un monde en train de changer ?
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Ce roman est d’une grande douceur et d’une touchante simplicité. Il ne se passe pas grand-chose dans ce café, mais on est happé par l’atmosphère chaleureuse et enveloppante qui s’en dégage. Témoins silencieux, on observe la foule des habitués. On capte les confidences du boucher à Simon, son ami. On s’attache à Mila la serveuse, dévouée et travailleuse. On finit par se prendre d’affection pour la veuve, la logeuse de Simon, austère et un peu acariâtre. Et bien sûr, on s’attache à lui, toujours vaillant, toujours serviable, un homme intègre qui hélas s’oublie trop souvent. On écoute les récits des souvenirs, on assiste aux colères, attisées par trop d’alcool, mais on assiste surtout à la bascule d’une époque. Les supermarchés qui détournent les clients des commerces de proximité, la ville qui se densifie, qui étouffe sous les constructions toujours plus nombreuses.
Mais finalement on se sent bien dans ce café sans nom, où bières et punchs accompagnent en toute simplicité tartines au lard et cornichons salés. La vie y coule paisible, presque immuable, comme dans une bulle un peu hors du temps. Et on le quitte à regret le jour où la devanture se ferme, en repensant aux « derniers feux d’un temps révolu, [aux] dernières braises dont les lueurs claires perçaient encore le brouillard du passé ».
Il vient de sortir en Folio et il serait dommage de passer à côté.
2 solutions : soit je suis totalement passée à côté de cette lecture, soit je ne suis absolument pas sensible à l'écriture de l'auteur.
A travers le résumé de la 4eme de couv, je m'attendais à énormément d'émotions pendant cette lecture.. Et je suis fortement déçue. On me promettait "des personnages attachants et des images saisissantes", je n'ai trouvé aucun des 2. J'ai trouvé les personnages limites barbant parfois et même insipides pour certains. Alors bien sûr le contexte de l'après-guerre fut difficile et certains pays ont mis beaucoup de temps à se relever mais je n'ai pas ressenti d'émotions ou de passions.
Dommage pour moi mais ce livre fera sans doute d'autres heureux et c'est tant mieux.
Ce roman choral nous entraîne dans la partie ancienne du cimetière de Paulstadt appelée le Champ, là où sont enterrés des morts dont l'auteur nous conte l'existence dans cette petite ville imaginaire. Un vieil homme croit entendre les voix des morts :
« Il s'imaginait ce que ça donnerait si chacune de ces voix avait l'occasion d'être entendue encore une fois. Évidemment, elles parleraient de la vie »
On entre dans l'intimité de ces gens, comme celle du curé qui « se sent libre et léger » mais qui, sous un coup de folie, va devenir incendiaire. D'autres destins sont plus ordinaires comme celui de l'institutrice ou celle d'Annelie la centenaire.
Certaines existences sont racontées en quelques pages lapidaires, comme celle de Sonja, mais d'autres demandent un développement plus important comme celle d'Hannes le chroniqueur de la ville qui a relaté tous les évènements de sa petite bourgade sans s'intéresser au reste du monde.
Chacun de ces chapitres dont le titre porte le nom d'une personne, introduit une histoire différente avec des corrélations avec les autres. Cela ressemble un peu à un recueil de nouvelles
Tous ces personnages ont passé leur vie dans la même bourgade, vécu les mêmes événements et, parfois se sont croisés. Mais tous ont le même besoin de se confier sur leurs regrets, leurs joies et leurs espérances.
Le thème ne fait pas de ce roman un livre triste, bien au contraire, et on se délecte de certains récits. Par contre, j'ai trouvé l'ensemble assez inégal, et certaines m'ont ennuyées.
Ce roman a été pour moi l'occasion de découvrir l'univers de Robert Seethaler, un auteur beaucoup lu dans son pays, l'Autriche, ainsi qu'en Allemagne.
150 pages pour une vie entière, celle d’Andreas Egger, né aux alentours de 1898, mort à l’âge de 79 ans. Orphelin à 4 ans, il est confié à un parent éloigné, fermier dans un village des Alpes autrichiennes. Celui-ci n’accepte de recueillir l’enfant que moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes, et à condition que le gamin soit corvéable à merci. Cet homme brutal ne se privera pas non plus de battre Andreas à la moindre occasion, au point de le rendre boiteux.
A 18 ans, Andreas quitte la ferme et loue sa force de travail à qui en voudra. Dur à la tâche, se contentant de peu, il économise, s’achète un bout de terrain et retape la ruine qui s’y trouve.
Dans les années 30, Andreas se fait embaucher sur le chantier du téléphérique qui va ouvrir sa vallée sur le monde, ou l’inverse. A la même époque, il rencontre Marie, serveuse à l’auberge, et ils tombent amoureux.
Un toit, un travail, une femme qu’il aime et qui l’aime, une vue imprenable sur les montagnes, Andreas n’a besoin de rien de plus pour être heureux.
Puis il y aura un drame, puis la guerre. Andreas est envoyé sur le front dans le Caucase, avant d’être déporté en URSS (ses seuls voyages), où il restera prisonnier de longues années.
A son retour au village, il tentera de reprendre le cours de sa vie, mais les choses ont changé dans la vallée : l’agriculture et l’élevage ont été remplacés par le tourisme et l’hôtellerie, les flancs de sa montagne ont été défigurés par des pistes de ski. Mais Andreas va de l’avant : un homme doit « élever son regard, pour voir plus loin que son petit bout de terre, le plus loin possible ».
150 pages pour une vie entière, ç’aurait été peu pour raconter une vie riche d’exploits et d’aventures extraordinaires. Mais, sa vie entière, Andreas aura été un homme ordinaire et humble, pris comme tant d’autres dans les tourments de la Grande Histoire et dans les tragédies personnelles, et qui n’en fait pas tout un fromage. Simplicité, ténacité, dignité, l’amour d’une femme, du travail bien fait et de la montagne, c’est tout (mais c’est tellement) ce qui caractérise Andreas, qui vit, discret et solitaire, au rythme de la Nature, et qui observe avec perplexité les changements que celle-ci subit au nom du progrès et de la modernité.
A l’image de cette vie, l’écriture de R. Seethaler est faite de simplicité et de sobriété, d’intériorité entre les silences, de mélancolie et de tendresse. Une de ces écritures, poignante parce que dépouillée, qui s’efface devant la richesse des émotions qu’elle suscite.
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