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Richard Ford

Richard Ford
Richard Ford, né en 1944 à Jackson (Mississippi), est considéré comme l’un des chefs de file de la littérature américaine. Ses livres, Indépendance, prix Faulkner et prix Pulitzer 1996, Un week-end dans le Michigan, Péchés innombrables et Une saison ardente, sont disponibles en Points. Voir plus
Richard Ford, né en 1944 à Jackson (Mississippi), est considéré comme l’un des chefs de file de la littérature américaine. Ses livres, Indépendance, prix Faulkner et prix Pulitzer 1996, Un week-end dans le Michigan, Péchés innombrables et Une saison ardente, sont disponibles en Points.

Avis sur cet auteur (22)

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    Couverture du livre « Canada » de Richard Ford aux éditions Editions De L'olivier

    Marie-Laure VANIER sur Canada de Richard Ford

    Dans l’émission radiophonique de France Culture « La bibliothèque de... » consacrée à Josée Kamoun, celle-ci se dit « hantée » par une œuvre qui l’a beaucoup marquée : « Canada » de Richard Ford, texte publié en juin 2012 aux États-Unis. Josée Kamoun explique qu’elle relit régulièrement ce roman...
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    Dans l’émission radiophonique de France Culture « La bibliothèque de... » consacrée à Josée Kamoun, celle-ci se dit « hantée » par une œuvre qui l’a beaucoup marquée : « Canada » de Richard Ford, texte publié en juin 2012 aux États-Unis. Josée Kamoun explique qu’elle relit régulièrement ce roman (qu’elle a traduit) sans jamais en épuiser totalement le sens.
    « Canada » est en effet une œuvre étrange, énigmatique et qui donne l’impression qu’un mystère se cache dans ce qui est dit, dans ce qui est là devant nos yeux mais que nous ne parvenons pas à saisir. Comme le dit la traductrice qui l’a relu plus d’une fois : à la fin, le mystère reste complet. À moins qu’il n’y ait pas de mystère. Seulement du vide et du silence.
    Le narrateur, Dell Parsons, professeur à la veille de la retraite, raconte comment, alors qu’il avait quinze ans, ses parents, des gens banals et sans histoires, des gens ordinaires et tout à fait respectables, ont été amenés à dévaliser une banque, eux qui n’étaient absolument pas prédisposés à accomplir ce genre d’acte. Il évoque donc son enfance, interrompue brutalement par le hold-up et ses terribles conséquences à savoir l’éclatement de la structure familiale au moment même où il était un adolescent en train de se construire.
    Il tente de cerner la personnalité de ses parents et de sa sœur jumelle. Le regard distancié du jeune homme devenu adulte donne l’impression qu’un destin terrible s’est abattu sur lui sans qu’il ait pu faire quoi que ce soit, le privant de toute liberté. Il ne fut en effet que le témoin en retrait d’événements qui se sont imposés à lui sans qu’il puisse avoir la moindre prise sur eux.
    Qui est coupable ? Comment ses parents ont-ils pu en arriver là ? N’ont-ils pas, eux aussi, été piégés par la vie ? Comment survit-on, adolescent, balancé seul dans le monde, comme abandonné ? Le narrateur est sans cesse à la recherche d’un sens à donner à tout ce qu’il vit, à la terrible violence qu’il a subie. Il est extrêmement touchant dans sa volonté de comprendre, d’analyser le réel, de « reconstituer sa vie », lui qui, adolescent, voulut croire le plus longtemps possible qu’il allait pouvoir vivre normalement au sein de sa famille, aller au lycée comme les autres et se vouer à ses passions : les échecs (où l’on se déplace avec méthode et calcul) et l’apiculture (il est fasciné par l’organisation parfaite d’une ruche.) Mais le destin en a décidé autrement. Quel a été le sens de tout ce qui lui est arrivé ? Y avait-il, au moins, un sens à tout cela ?
    Ford est un romancier brillant : ses personnages, incarnés grâce à des portraits extrêmement fouillés et ses descriptions de paysages, remarquables de précision et de nuance, créent un univers à la Hopper. Tout est là, sous nos yeux et pourtant, l’inconnu demeure. Josée Kamoun ajoute que « Canada » est un roman de l’espace, dans lequel les personnages se déplacent constamment, et de la frontière, du passage. Les descriptions des grandes étendues de blé sous un ciel immense sont fabuleuses de beauté et de mystère. Mais pour autant, aller ailleurs ne signifie pas « aller mieux ». Partir ne veut pas toujours dire « se reconstruire » ou « revenir ».
    Par ailleurs, la capacité d’invention de Ford est étonnante : il surprend constamment son lecteur en plaçant ses personnages dans des situations inattendues, les rendant par là-même étrangers à ce qu’ils vivent et peut-être aussi à eux-mêmes.
    « Canada » est un fabuleux roman d’apprentissage qui montre comment l’on se construit quand tout se détruit autour de nous. Il dit ce qu’est la vie. Brutale, cruelle, sans pitié. Absurde aussi. Absurde surtout. Et qu’il est inutile de chercher un sens caché. Il faut faire avec et essayer. Tant bien que mal.
    Incontestablement, « Canada » est un très grand roman.

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    Couverture du livre « Rien à déclarer » de Richard Ford aux éditions Editions De L'olivier

    Cellekili sur Rien à déclarer de Richard Ford

    En parcourant ces dix nouvelles de Richard Ford, on découvre les coulisses de la vie d'hommes et de femmes au mitan de leur vie. Crises, regrets et nostalgie, mauvais choix, tristesse, c'est un kaléidoscope de sentiments le tout raconté avec une écriture intime qui fouille chacun de ses...
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    En parcourant ces dix nouvelles de Richard Ford, on découvre les coulisses de la vie d'hommes et de femmes au mitan de leur vie. Crises, regrets et nostalgie, mauvais choix, tristesse, c'est un kaléidoscope de sentiments le tout raconté avec une écriture intime qui fouille chacun de ses personnages.
    A un carrefour d e leur vie, les hommes, les femmes de ces récits sont face à un choix.
    "La vie, ce sera ça, désormais, pensa-t-il. Peut-être même pendant longtemps: un catalogue". (Savoir se tenir)
    Parfois, c'est le hasard qui fait irruption dans le train train quotidien avec cette impression que tout peut changer. Comme cet homme dans "rien à déclarer" qui retrouve la femme qu'il a aimée trente ans auparavant.
    On lit avec un plaisir curieux ces petits instants de vie , cet entre-deux éphémère où tout peut basculer.

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    Couverture du livre « Entre eux » de Richard Ford aux éditions Editions De L'olivier

    HEIM sur Entre eux de Richard Ford

    Deux livres en un avec ce double récit, l'un sur le père, l'autre sur la mère. 30 ans séparent l'écriture des deux récits, l'un dès 1981 à la mort de la mère de l'auteur, l'autre plus récemment, 55 ans après la mort du père.
    Cette différence se ressent dans l'écriture. Le récit sur le père, la...
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    Deux livres en un avec ce double récit, l'un sur le père, l'autre sur la mère. 30 ans séparent l'écriture des deux récits, l'un dès 1981 à la mort de la mère de l'auteur, l'autre plus récemment, 55 ans après la mort du père.
    Cette différence se ressent dans l'écriture. Le récit sur le père, la première partie, semble mobiliser des souvenirs plus anciens avec davantage de questionnement. Cette partie montre aussi une proximité très forte entre les deux parents et un incroyable amour, un "être ensemble". de ce fait, la venue au monde de l'auteur est jugée de son point de vue comme une sorte de "bifurcation" dans cette vie de couple. Richard Ford retient également davantage "les absences continuelles" du père dans le cadre de son métier de voyageur de commerce que sa "présence intermittente".
    On ressent beaucoup de pudeur dans les rapports père-fils, des souvenirs plus lointains, des absences et donc moins de proximité mais tout de même beaucoup d'amour.

    La partie sur la mère est davantage fusionnelle, avec un auteur qui a eu des rapports avec elle d'adulte à adulte. L'ouvrage cite une très belle phrase de Michael Ondaatje qui dit :" Ce que je regrette le plus concernant mon père, c'est de n'avoir pas eu le temps de lui parler en adulte." Certains passages sont très beaux et montre un réel attachement à la mère : "En moi je la vois, et même j'entends son rire dans le mien".

    Ce livre est une belle lecture qui nous montre qu'on peut écrire à tout moment sur des êtres chers, soit directement après leur départ ou beaucoup plus loin dans le temps, tant que les souvenirs sont là.

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    Couverture du livre « Canada » de Richard Ford aux éditions Editions De L'olivier

    Toranja sur Canada de Richard Ford

    « Mais de leur écart et survenu le nôtre. »
    Quand des parents agissent de manière insouciante et entraînent leurs enfants Berner et Dell dans la chute. Ce dernier revient sur cet événement : l'avant, le pendant et l'après drame. Chacun voit sa vie bouleversée. Malgré des passages un peu longs,...
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    « Mais de leur écart et survenu le nôtre. »
    Quand des parents agissent de manière insouciante et entraînent leurs enfants Berner et Dell dans la chute. Ce dernier revient sur cet événement : l'avant, le pendant et l'après drame. Chacun voit sa vie bouleversée. Malgré des passages un peu longs, j'ai passé un bon moment de lecture. Laissez-vous transporter de l'autre côté de l'Atlantique. L'écriture de Richard Ford est intéressante : tel un photographe, il saisit chaque instant avec du recul et sans jugement.