"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paternité au ventre
Aymeric n’était pas un jeune homme capable d’être où il était, toujours ailleurs, toujours entre-deux ; jusqu’à Jim.
Passé les premiers temps où cet enfant dont il n’était pas le géniteur le fit père à plein temps, à plein cœur.
Aymeric a rencontré Florence, plus âgée que lui et enceinte d’un autre. Ils vivent leur histoire jusqu’au jour où le géniteur de Jim refait surface.
« Il passait ses journées à nous attendre à la maison, pour qu’on l’emmène s’aérer. Il avait pris la place du chien. »
Nous sommes de plain-pied dans le monde de la France des petits boulots d’intérim, des fins de mois difficile, une vie sans projection. C’est le monde de ce couple.
Lorsque l’enfant parait la famille s’agrandit et l’attachement à l’enfant hors des liens du sang est là, en phrases simples Pierre Bailly nous frappe en plein cœur.
La linéarité n’existe pas dans la vie de couple.
Lorsque le géniteur revient que deviendra ce lien fort entre Aymeric et Jim.
« Sans Jim notre histoire n’aurait pas duré aussi longtemps. Jim en était le centre, la structure tout autant que le ciment, et si on avait été encore amoureux avec Florence, on n’aurait pas accepté aussi facilement le retour de Christophe. »
C’est une histoire que nous vivons de l’intérieur car Pierre Bailly trace la sociologie d’une certaine France et dresse des portraits d’hommes et de femme avec une grande justesse.
Si vous voulez savoir ce que devient Jim dans cette histoire lisez, allez voir le film.
Sur un sujet très important une prose comme une empreinte de la simplicité, du grand art.
Poignant.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/09/26/le-roman-de-jim/
John est berger dans le Haut-Jura. Du printemps à l'automne il garde les brebis dans la vallée de la Valserine en cie de ses chiens de travail et deux patous. C'est une vie simple, solitaire et rudimentaire qu'il affectionne beaucoup.Sa petite amie Héloïse le rejoint de temps en temps . L'hiver il travaille comme moniteur de ski ou serveur dans le restaurant de son oncle.
Il n'ambitionne rien de plus. Il est heureux en pleine nature avec ses bêtes.
Il tombe par hasard sur un vieil article de journal parlant d'un homme ayant été arrêté pour meutre. Celui-ci porte le même nom qu'un ancien camarade d'internat Alexandre avec qui il partageait sa chambre . S'agit-il de la même personne?
Il contacte Nadia qui lui confirme qu'il s'agit bien de lui et qu'elle est en couple avec celui-ci. Elle lui raconte les circonstances du drame . Il est profondément bouleversé et décide de la soutenir dans cette épreuve le temps du procès.
Sa vie va en être complètement chamboulée.
J'ai adoré cette histoire. L'auteur connaît bien la région et les descriptions sont magnifiques Que ce soit les montagnes, la nature, les animaux et leur protection, la flore, la faune, les orages, les rapports humains, les sentiments, tout est juste.et parfaitement décrit.
Un beau récit, un régal.
Un véritable coup de foudre !
Le narrateur, Aymeric, a joué au petit couple rangé à 15 ans, au voyou à 25 et maintenant au futur père de famille d’un enfant qui n’est pas le sien mais qu’il va aimer comme si.
Il rencontre Flo à un concert, elle est enceinte de 6 mois d’un homme en couple.
Aymeric va élever Jim, il va l’aimer, le chérir, prendre soin de lui, l’accompagner dans ces premières années. Comme il n’est pas le père on lui donne le statut de parrain.
Et puis plus rien, le mensonge des adultes, le silence…l’abandon du cœur quand il n’y a pas de lien du sang !
C’est un roman sur l’abandon, le mensonge, l’idiotie des adultes, la paternité.
Qui est véritablement le père d’un enfant ?
Celui qui l’a conçut ou celui qui se lève la nuit, qui l’accompagne au sport, surveille sa fièvre, et l’accompagne dans les apprentissages de la vie ?
Plein d’humanité, de grands espaces, tellement délicat, d’aimer sans conditions en essayant de trouver sa place.
« La vie c’est pas un talk-show » page 85
Julien est berger. Trentenaire, il vit de façon plutôt solitaire dans le Jura. Un jour, il lit un fait divers dans le journal qui lui remémore son adolescence. Un homme du nom d’Alexandre Perrin a tué avec une planche un jeune homme. Julien partageait une chambre avec Alexandre Perrin à l’internat au lycée. D’abord incrédule, il pense que c’est un homonyme qui a commis cet acte violent. Et puis il se rend compte qu’il s’agit bien de celui qui l’a fortement influencé durant son adolescence, que ce soit dans son rire ou dans ses choix. Il prend contact avec Nadia, la femme d’Alexandre, qui était également au lycée avec eux. Ce SMS va changer sa vie.
Alexandre est vétérinaire et militant écologiste. Il est végétarien, contre la chasse. Julien se rend au procès d’Alexandre. Il décrit très bien l’ambiance et les scènes au tribunal.
Il raconte aussi par bribes son enfance, son adolescence, les amitiés, le passage à l’âge adulte. Son grand-père, John, est un personnage marquant de son enfance. D’ailleurs les gens surnomment Julien « John » ou « petit John » quand son grand-père était encore vivant.
La nature est très présente. Le roman alterne entre montagne et forêts. Les animaux sont également des personnages à part entières. Julien a deux chiens qui l’accompagnent dans la gestion du troupeau de brebis.
Ce roman foisonne de sujets à la fois actuels et intemporels. Julien est le narrateur. Il nous plonge dans son intimité, ses pensées, l’ambivalence de ses sentiments. Il parle de ce qu’il ressent et vit, de sa passion amoureuse, de la jalousie.
J’avais beaucoup aimé les précédents romans de Pierric Bailly et son écriture. Celui-ci a donc rapidement rejoint la liste des livres que je voulais absolument lire de la rentrée littéraire 2023. 457 pages qui ont défilées sans que je ne m’en aperçoive, c’est bien le signe d’un coup de cœur ! Décidément j’aime toujours autant me balader dans le Jura en compagnie des personnages de Pierric Bailly.
A lire si vous aimez les romans intimistes, au rythme lent, la nature et le Jura !
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