"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un petit livre formidable dans lequel Pasolini nous raconte son Italie de bord de mer. Un road trip le long d'une Adriatique lumineuse et fascinante. A chaque étape l'auteur nous narre ses rencontres et nous décrit par le menu des personnages tour à tour truculents, élégants mais aussi une jeunesse éprise de liberté et de fêtes.
En lisant cette " longue route de sable" j'ai pensé aux images de Plein soleil ou du " Talentueux Mr Ripley".
Originaire du Frioul comme Pasolini, je me faisais une joie de lire ce livre qui parlerai à la fois d'une région que j'aime tant et d'une certaine Italie rurale aujourd'hui disparue.... à l'ennui c'est bientôt mêlé une déception qui m'ont tout deux empêché de finir ce roman.
Un rendez-vous raté.
Totalement insensible au style, aux personnages et à cette écriture ampoulé.
En 1961, invité à la commémoration du poète Tagore, Pasolini se rend en Inde en compagnie des écrivains Alberto Moravia et Elsa Morante. Pendant que ses « collègues » rentrent sagement à l’hôtel le soir, lui, appelé par « l’odeur de l’Inde », déambule dans la nuit à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui, par milliers, dorment à même les trottoirs et le long des plages.
Ses rencontres furtives avec la misère, limitées par l’incompréhension de la langue, le fascinent autant qu’elles l’épouvantent. Alors, tandis que, ne connaissant rien ou presque de la société indienne, il s’accroche désespérément à ses références européennes pour ne pas perdre tout à fait pied face au choc, submergé malgré tout par un tsunami d’impressions et d’émotions où surnagent révolte et compassion, il tente tant bien que mal, non sans naïveté et parfois même à l’emporte-pièce, d’analyser ce qu’il perçoit des mœurs du pays.
Il s’interroge ainsi sur les raisons du système de castes, s’étonne de ce qu’il croit voir de tolérance à la diversité religieuse, s’insurge contre le snobisme de la bourgeoisie montante locale, enfin égratigne ce qui lui semble d’immobilisme chez Nehru tout en se félicitant des initiatives de Soeur Teresa. Et si clairement l’Inde l’impressionne et l’envoûte, sa quête d’explications ne se départit jamais d’une certaine forme de refus critique. S’y reflète sans doute l’esprit d’un écrivain qui ne donna jamais dans la tiédeur ni dans la résignation, mais s’engagea toujours résolument dans un combat semé de polémiques, liées à la radicalité de ses idées.
Moravia, qui relata ce même voyage dans Une certaine idée de l’Inde, déclara : « C'est un pays d'une originalité extrême, un pays qui contraint le voyageur à prendre position. Pour ma part, cela consiste à accepter sans m'identifier ; pour Pasolini - et on peut le dire de toute sa vie - il s'agissait de s'identifier sans accepter vraiment. » Dans la confrontation à ce sous-continent dont on dit que personne ne revient indemne, c’est donc tout autant un certain visage du grand écrivain italien, qu’une vision particulière de l’Inde, que nous fait découvrir son récit de voyage.
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