"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En compagnie de Yeshua, un Juif qui prétend avoir été le Christ et de sa compagne Bithniah, Tom Mix a réussi à échapper aux hommes du terrible Kramer surnommé « Tapedur », cruel potentat qui les avait réduits en esclavage. Ils se réfugient dans la Nouvelle-Albion, auprès de son chef Stafford, lequel envisage d’organiser bientôt une attaque du Doucevolents, histoire de prendre Kramer de vitesse et de l’empêcher d’étendre sa dictature sur toutes les principautés environnantes. Malheureusement, les Albionais sont battus. Tom Mix et Yeshua sont capturés. Kramer leur réserve une mort cruelle : ils seront brûlés vifs !… Huit ressuscités sous les ordres de Burton se sont rendus maîtres de la Tour des Ethiques après la mort de Loga. Ils commencent à se faire obéir des ordinateurs qui gèrent toute la logistique de la planète. Ils veulent reprendre à leur compte le processus de résurrection. Mais cela pose divers problèmes…
« Les dieux du fleuve » est le cinquième et dernier tome de la saga de science-fiction « Le fleuve de l’éternité ». Composé de deux parties (« Ainsi meurt toute chair » et « Les dieux du fleuve »), sa lecture est un peu moins laborieuse que celle des trois précédents. Philip José Farmer a voulu creuser un peu plus la biographie et la personnalité de certains de ses personnages, non sans avoir rappelé toute leur histoire en fin de volume. Le lecteur pourra éprouver un certain plaisir à découvrir le personnage hors normes d'Aphra Behn, première femme de lettres ayant vécu de sa plume en Grande-Bretagne. Il découvrira également une thèse historique intéressante sur Jack l’éventreur et pourra s’étonner de l’évolution paradoxale de Yeshua qui ne croit plus en Dieu et préférerait disparaître définitivement plutôt que d’aller au paradis ! Le pauvre est devenu dépressif, athée et totalement matérialiste ! Nul doute que Farmer a profité de ces « bonus » pour nous glisser quelques-unes de ses idées personnelles. On n’est pas forcé de partager toutes ces théories très à la mode dans les années 60/70, mais qui ont quand même pris un léger coup de vieux !
Ressuscité dans le monde du Fleuve Eternité, Hermann Goering ressent le besoin de se racheter de son passé nazi. Il s’est converti dans l’Eglise de la Seconde Chance. Il est même devenu missionnaire pour le compte de son fondateur, La Viro ou Gillot de son véritable nom. C’est un métis de père canadien francophone et de mère peau-rouge. Lui aussi a pu rencontrer un Ethique qui l’a un peu initié aux mystères de la planète. Tout serait parti de la volonté d’extra-terrestres disposant de moyens techniques et de connaissances scientifiques sans commune mesure avec celles des humains. « L’aménagement de ce monde et votre rappel à la vie ont exigé à eux seuls, la mise en œuvre de moyens qui dépassent votre imagination », lui a-t-il dit. Mais quel est le but véritable de cette expérimentation ? Les humains s’inquiètent d’autant plus que tous les champignons distributeurs de nourriture d’une des rives du fleuve ne fonctionnent plus et que les résurrections successives ou à répétition semblent avoir cessé. Pour eux, il est grand temps d’agir…
« Le labyrinthe magique » est le quatrième et avant-dernier tome de la saga de science-fiction historico-philosophique « Le Fleuve de l’Eternité ». La lassitude et même une certaine forme d’ennui peuvent gagner le lecteur qui a patienté jusque-là pour avoir la clé de l’énigme. Le premier tiers du livre n’est qu’un long rappel des épisodes précédents. Puis l’action reprend avec une nouvelle bataille navale, de nouveaux combats aériens et une troisième prise d’assaut de la fameuse Tour des Ethiques. Pour ne pas déflorer la chute de cette histoire qui aurait très bien pu ne comporter qu’un seul et unique volume, nous nous contenterons de dire qu’elle est fort décevante et qu’elle n’a rien de magique et encore moins de mystique ou de philosophique. Farmer n’a pas su s’extraire d’un matérialisme plat avec une histoire controuvée de dissidence au sein des Ethiques doublée d’une affaire d’ordinateur aussi mourant que capricieux, histoire de ménager un relatif suspens. Il va falloir pas mal de patience et même une certaine forme de masochisme pour s’infliger le 5ᵉ et dernier tome !
Sur une planète aménagée par Les Ethiques pour accueillir une quarantaine de milliards d’humains ressuscités, quelques personnages venus d’époques diverses comme Richard Burton (l’explorateur, pas l’acteur), Sam Clemens (Mark Twain) ou Cyrano de Bergerac cherchent par tous les moyens à connaître le fin mot de cette étrangeté. Après l’échec du bateau à aubes qui devait remonter tout le fleuve pour atteindre la Tour Noire, cœur apparent de l’énigme, les hommes décident de changer de moyen de transport et de se reporter sur un dirigeable géant qui sera placé sous le commandement de Firebrass. Et voilà qu’un nouveau personnage apparaît. Une certaine Jill Gulbirra, demi-sang aborigène australienne, après un long périple en pirogue sur le fleuve, finit par accoster à Parolando et veut se faire engager comme pilote de l’engin volant. Elle est reçue par Schwartz qui lui annonce tout de go que, quelles que soient ses brillantes qualifications, jamais elle ne pourra prendre la place de Firebrass. Jill s’estime discriminée en tant que femme…
« Le noir dessein » est le troisième tome de la saga « Le Fleuve de l’éternité » qui en compte cinq au total. Dans son avant-propos, Farmer annonce à son lecteur impatient de comprendre enfin de quoi il retourne dans cette histoire interminable que tout ne sera révélé que dans le tome quatre et que dans le dernier, il développera certains aspects secondaires ou parallèles de son affaire. Un peu comme les bonus de DVD en quelque sorte. Ainsi sommes-nous prévenus que l’intrigue n'avancera pas d’un millimètre malgré deux tentatives ratées de pénétration dans la fameuse tour de métal. Nous aurons cependant droit aux habituels combats, trahisons, escarmouches, batailles et tueries diverses et variées plus quelques nouveaux personnages à rajouter à une liste déjà longue. Chacun a droit à sa petite biographie. Quelques développements sur le féminisme, le soufisme, les religions, le psychédélisme et autres effets des drogues permettent de remplir les 544 pages de ce pavé qui se lit relativement agréablement si l’on ne s’agace pas trop de cette histoire qui tourne en rond comme le serpent qui se mord la queue et comme ce fleuve qui fait de même. Vivement le tome quatre qu'on en finisse !
À bord du Dreyrugr, Sam Clemens, alias Mark Twain, remonte le Fleuve de l’Eternité en compagnie d’une bande de Vikings commandée par Erik la Hache quand il croit apercevoir sur la rive son ancienne épouse Livy. Il donne l’ordre au timonier d’accoster immédiatement. L’autre refuse. Ce n’est pas la première fois que Sam est victime de ce genre d’hallucination ! Alors Sam appelle à la rescousse son ami, le géant Joe Miller qui était en train de dormir dans l’entrepont. Mais voilà que trente galères, en formation de combat, fortes d’une soixantaine de rameurs chacune, descendent le courant pour venir attaquer les Vikings. Les assaillants disposent de fusils, de feux grégeois, de bombes, de fusées et de planeurs. Très vite, la bataille navale fait rage. Sam Clemens n’aura la vie sauve que grâce à une vague géante générée par la violente et subite émersion d’un monstre marin réveillé par une chute de météorite.
« Le bateau fabuleux » est le deuxième tome de la saga du « Fleuve de l’Eternité » qui en compte cinq au total. Richard Burton y cède peu à peu la vedette à Sam Clemens, plus connu sous le nom de Mark Twain, lequel veut construire un énorme bateau électrique à roues à aubes pour remonter cet interminable fleuve qui part du pôle nord de la planète pour y remonter après en avoir réalisé le tour complet. Le but final étant de découvrir le secret de ce phénomène de résurrection perpétuelle. Présentée comme « chef-d’œuvre » par l’éditeur, ce deuxième volet peut sembler un brin plus poussif que le premier en dépit de la présence sympathique de Mark Twain et surtout de son ami titanesque affublé d’un amusant cheveu sur la langue. L’ennui, c’est que l’effet de surprise passé, Farmer ne semble plus en mesure de se renouveler vraiment. Il rajoute de nouveaux personnages tel le roi Jean sans terre dans le rôle du méchant, tel Cyrano de Bergerac dans celui du bretteur imbattable ou tel Mozart un peu perdu au milieu de tous ces énergumènes. L’intrigue se calque un peu trop sur la trame du premier tome : batailles rangées, tueries, trahisons et accumulations de tentatives pour remonter le fleuve. Et pour ne rien arranger, une impression de remplissage avec toutes sortes de développements sur le féminisme, le racisme, la fierté noire et la nouvelle liberté sexuelle « baba cool », thème un brin daté. Au total, tout cela n’a pas trop bien vieilli. Dommage.
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