"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Roman fleuve " : à éliminer de suite la notion de fresque ou de saga à la manière de Proust mais se concentrer sur celle de fleuve, à savoir cours d'eau qui se jette dans la mer. En l'occurrence, la Seine.
Quant au roman, il s'agit d'un "petit reportage au fil de l'eau", roman d'amitié, épopée fluviale de 3 amis trentenaires qui , à bord d'un petit canot pompeusement baptisé "Bateau", décident de descendre la Seine jusqu'à son embouchure.
Toute ressemblance avec des personnages existants n'est pas du tout fortuite car Philibert, auteur-capitaine du roman, Waquet, l'intello promu major pour l'occasion et Adrian le khâgneux malheureux et écopier sur un malentendu sont de bien réelles personnes. du genre sympathiques pieds nickelés.
Et le lecteur de découvrir au gré de leur flottaison et/ou déconvenues aquatiques, toutes les petites îles jalonnant le parcours, ainsi que toute une galerie de personnages atypiques mais bien souvent authentiques.
Voilà donc un petit roman sans prétention, sans intentions particulières si ce n'est de raconter une histoire vécue entre potes.
Peu de préparation pour le voyage, de même pas de mise en scène alambiquée ni de suspense insoutenable... il suffit de se laisser emporter par nos 3 compères dans la décontraction et la joie simple des rencontres.
Oubliez le roman d'aventure à la Walter Scott ou Alexandre Dumas.
Et à chaque occasion, de petites anecdotes historiques, géographiques, botaniques, culinaires, architecturales et j'en passe, souvent pittoresques et...vérifiées !!
C'est frais, primesautier, gouleyant...vous y piocherez plein de subjonctifs imparfaits, des aphorismes, des syllogismes, des raisonnements approximatifs, du péremptoire discutable, de l'à-peu-près rigolo et du "parler pour ne rien dire" qui fait souvent sourire.
Mais reste qu'au bout d'un moment, ça tourne en rond, le rythme s'essouffle et l'on est soulagé de les voir atteindre leur but...
Après Roman fleuve il y a deux ans, récit humoristique d’une descente de la Seine en canoë multipliant les références à Trois hommes dans un bateau, le journaliste écrivain Philippe Humm poursuit dans la même veine en se faisant cette fois vagabond du rail, en clin d’oeil à Jack London, pour un nouveau roman de pseudo-aventure jouant la dérision jusque dans son titre : Roman de gare.
Tout part d’une idée lancée entre quelques verres, au bar où les habitués, mi-sérieux mi-moqueurs, l’enjoignent à renouer avec sa vie d’aventurier du dimanche. Ce défi s’ajoutant aux reproches de son banquier, inquiet de la nouvelle persistance des comptes de son client à sombrer dans le rouge, voilà notre homme qui aussitôt relève le gant : avec son complice et ami Simon, ils se feront « hobos », comme ces vagabonds d’autrefois sautant clandestinement d’un train de marchandises à l’autre en quête de petits boulots à travers les Etats-Unis et devenus des figures mythiques de l’imaginaire américain.
Sitôt dit, sitôt fait. Rebaptisés pour l’occasion Buck et Callaghan en hommage à London et Kerouac, les deux compères s’élancent, sac au dos et rêve en tête, dans une épopée dont la moindre difficulté ne sera clairement pas d’accéder aux trains de fret, entre grillages et barbelés, dispositifs de surveillance et maréchaussée. Ponctué des commentaires ironiques, des dessins et des notes de bas de page déjantées accompagnant l’affèterie feinte par le narrateur, le récit s’évertue à faire fi des obstacles et de l’empreinte permanente de notre époque sur les paysages – particulièrement peu avenante le long des voies ferrées où se dévoilent « toutes choses qu’on n’est pas censés voir. La face cachée de la lune. Le cul du pays. » – pour tenter de se couler dans l’insouciance et la rêverie promises, comme en témoignent les multiples références littéraires auquel il se raccroche, par ce retour à la liberté.
Pas facile donc l’évasion en terre « civilisée », même si « le monde est si haut de plafond quand on décide que dehors c’est dedans. » Vite confrontés à leurs limites, Buck et Callaghan verront avant minuit leurs trains se transformer en citrouilles. Mais l’humour pince-sans-rire, les remarques corrosives et les digressions pleines de sel de ce roman enlevé à l’écriture aussi soignée que succulente en font, même si l’effet de surprise ne joue plus comme la première fois, un nouveau moment de pur plaisir, irrésistible de malice et de cocasserie.
Après "Roman fleuve", voilà l’aventure à nouveau avec "Roman de gare". “Le titre est légèrement différent mais, à peu de choses près, vous verrez, c’est une resucée du livre précédent.” En réalité, dans ce deuxième roman, n’en déplaise à l’éditeur et l’avertissement de sa note introductive, nul canoë pour barboter sur la Seine. Philibert Humm prend de la vitesse et des risques en choisissant de vivre le grand frisson clandestin en train, galvanisé par une suggestion des habitués du bar qu’il fréquente : “T’as qu’à devenir hobo.” Un vagabond du rail, comme à l’époque, aux Amériques !
Fort de son expérience de baroudeur aguerri, Philibert choisit pour compagnon de voyage son ami Simon aux qualités précieuses - quelle aubaine : “un certain courage physique, un sens aigu de l’aventure, un haut degré d’inconscience et une altération du sens moral.” Ensemble, ils se faufilent dans une gare de marchandises et se lancent dans un périple qui les mènera jusqu’en Provence.
Avec Philibert Humm, l’humour est partout. Dans le décalage entre le sérieux de l’entreprise, le vocabulaire désuet, et les digressions sans queue ni tête - de train. Dans la métaphore ferroviaire qui est filée, fort. Dans les assonances et les allitérations en pagaille. Dans les dessins et les croquis, tous inutiles. Dans les titres de chapitre franchouillards - "Le cul du pays" - et dans les notes de bas de page - “À supposer que Dieu existe et qu'Il lise les notes de bas de page, j'aurais deux ou trois suggestions à Lui faire afin d'améliorer sa Création que je trouve assez réussie dans l'ensemble mais bâclée par endroits, ce qui est dommage et laisse à l'usager une impression mitigée.” Dans la conjugaison : “N’y eussions-nous abouti la veille, plus-que-parfait du subjonctif de l’auxiliaire avoir à la forme négative, on aurait pu croire la gare abandonnée.” Dans les répétitions, avec des phrases qui commencent par “finalement” et qui se terminent par “au bout du compte, à la fin des fins et au terme de tout cela.” Dans les ellipses assumées comme jamais, où quelques pages laissées blanches viennent compenser l’absence de l’auteur, tout occupé à s'arsouiller d’un aligot.
Bien plus qu’un exercice de style, Philibert Humm propose un style de vie. Avec lui, on éprouve “l’extrême vanité des entreprises humaines” : on chemine, on avance, on recule, on prend de la hauteur, et on arrive pile là où il faut.
Vite lu, vite oublié.
Il semblerait que ce roman se veut drôle et entraînant. Franchement, je n’ai même pas vraiment souri à sa lecture et ne me suis pas sentie transportée !
Dommage, car l’idée d’avoir des hobos en France était intéressante, mais cette aventure n’en est pas une pour moi.
En plus, c’est épreuve non corrigée comporte plein de pages blanches laissées pour des dessins de l’auteur (semble t’il) et pour … je ne sais pas quoi d’autre.
Heureusement que c’était court, car je pense que je l’aurai abandonné.
Je ne suis clairement pas le public concerné par cette lecture.
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