"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman épistolaire post mortem.
Maman est morte ! tels sont les mots de Margaux en remettant une enveloppe à Mathieu, avocat, bel homme, séducteur et ex-amant de sa mère.
Clémence, sachant qu’elle avait un cancer incurable et que ses jours sont comptés, a rédigé une lettre pour son ex-amant Mathieu et la deuxième, une confession à sa fille.
Ce roman tourne autour de ces deux lettres, on y découvre Clémence mais aussi Mathieu, leurs amours secrètes, leurs rencontres clandestines. On ne doute pas de l’amour de Clémence mais Mathieu est plutôt cœur d’artichaut ! Ils sont mariés tous les deux et ont une famille, Clémence, malgré tout aime son mari.
Et puis il y a Tom son fils, Tom qui lui, est victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Tom qui meurt !
Non ce n’est pas joyeux cette ambiance, mais les belles phrases, tellement bien tournées de Pascale Joye entraînent le lecteur dans une ronde infernale, Clémence- Mathieu, Mathieu – Clémence et puis, le vide, la séparation ; et enfin la maladie, celle qui ne laisse pas place à l’espoir ….
Elle sait écrire Pascale Joye elle est inscrite dans mon petit répertoire des magiciennes des mots. J’avais déjà lu « la gravité des étoiles » qui m’avait déjà séduite, et maintenant ce roman. Et au risque de me répéter mais où sont les éditeurs ? Il y a des pépites sur le marché et ils ne sont pas là au bon moment !
Un livre que je recommande vivement, pour ma part, je l’ai dévoré.
J’aurais voulu commencer ce retour en titrant ma chronique mais pour une fois je me trouve sans idée vu l’intensité de cette lecture et l’émotion qu’elle m’a procurée ; un vrai coup de cœur.
Un roman choral, Constance et Rosalie en sont les principales narratrices. Elles ont un point commun et pas des moindres : ce sont des femmes maltraitées par leur conjoint.
Quand Constance rencontre Richard, un écrivain de renom, elle en tombe amoureuse et il paraît, lui aussi épris de sa femme. Mais cette homme est un dominateur, il abaisse constamment son épouse, la reprend en public si elle commet une erreur, on se rend vite compte que c’est un tyran. En avançant dans le roman, on découvre même un monstre.
Constance attire l’empathie et devient vite sympathique aux yeux des lecteurs. Comment va-t-elle réussir à se sortir des griffes de ce malade ?
Et puis il y a Rosalie, plus modeste, femme de ménage qui subvient seule aux besoins de son ménage car Tony, son compagnon n’a plus d’emploi, c’est un alcoolique, il rentre du café fortement alcoolisé et tout est bon pour taper sur sa compagne qu’il bat régulièrement. C’est une brute !
Le hasard fait que Rosalie se fait embaucher par Constance, devenue veuve et cette dernière la prend sous son aile et lui prodigue des conseils pour se sortir des griffes de son bourreau. Mais va-t-elle réussir son entreprise ?
Je m’arrête là, peut-être en ai-je trop dit ?
Elle a une belle écriture Pascale Joye, j’en suis scotchée, ce livre est une pépite ! Et encore une fois je m’étonne de voir que ce livre n’a pas séduit un éditeur. Mais où sont-ils et que font-ils pour ignorer de tels écrits ?
Un très bon roman que je conseille, c’est plein d’émotion, et tellement réel.
Constance, Rosalie, Nadège. Ces trois femmes subissent des violences de la part de leur conjoint, qu'elles soient psychologiques ou physiques. Elles sont piégées par une emprise qui les empêche de partir malgré les coups et les humiliations. Arriveront-elles à échapper à leur bourreau?
Pascale Joye décrit avec beaucoup de justesse et d'empathie le processus d'emprise sur des jeunes femmes fragilisées par un manque de confiance en soi, l'absence d'amour parental, la solitude. Très vite leurs compagnons qui les ont séduites juste en s'intéressant un minimum à elles, les isolent, décident de leur vie à leur place, les trompent, les humilient, les rabaissent, les violent.
L'auteure ne juge pas ces femmes; elle montre comment elles sont écrasées par la peur, la honte qui les empêchent de parler; parfois, elles ont encore des sentiments pour leur compagnon et se rendent elle-mêmes responsables de leur comportement violent. Elles s'éteignent progressivement, persuadées qu'elles ne valent rien. Toute courte accalmie dans la violence représente des miettes d'espoir et de bonheur à laquelle elles se raccrochent pour supporter l'enfer. Et elles restent parfois jusqu'à la mort.
En revanche, l'auteure juge avec mépris les voisins qui augmentent le son de la radio ou branchent l'aspirateur pour ne pas entendre les cris, les policiers qui minimisent les faits et refusent de prendre une plainte, la famille qui ferme les yeux sur les bleus.
Les mots sont importants; alors quand on ne peut pas parler, quand on ne peut dire la vérité, quand ils sont bloqués au fond de la gorge, ils deviennent des compagnons réconfortants à travers la lecture (pour Rosalie) ou l'écriture (pour Constance).
Ce roman poignant saisit les tripes et le cœur par les émotions qu'il sait déclencher face au destin des trois personnages féminins; on a envie de hurler face à la violence, la barbarie des compagnons qui considèrent leur femme comme un objet qui leur appartient, qui les chosifient. On a envie d'intervenir face à une telle injustice, face au calvaire qu'endurent ces femmes mais aussi très souvent les enfants. Mais "La gravité des étoiles" est aussi un roman très réussi avec une tension psychologique qui tient en haleine, une fin surprenante, des personnages crédibles à la psychologie fouillée.
Un magnifique roman qui est un immense coup de cœur pour moi.
C’est une lettre d’outre-tombe que Mathieu reçoit ce soir-là. Une lettre d’un amour passé mais peut-être encore présent malgré tout, écrite par Clémence, lorsqu’elle a appris qu’un cancer ne lui laissait que quelques mois à vivre. Clémence s’adresse à son premier et seul grand amour, Mathieu le séducteur, qui l’avait lâchement laissée tomber lorsqu’il avait compris que les choses allaient prendre un tour trop sérieux pour lui. Dans sa lettre, Clémence lui raconte, sans rancœur, avec tendresse et humour parfois, et surtout avec beaucoup d’amour, comment elle a vécu leur histoire, comment elle a ensuite construit sa vie avec son mari puis deux enfants, et comment, malgré ce bonheur ordinaire, elle a gardé en mémoire le souvenir de cet amour hors du commun. En contrepoint, d’autres voix se joignent à ce monologue épistolaire: celle de Mathieu, principalement, dont on découvre les réactions pendant sa lecture, entre surprise, nostalgie, amour et regrets, peut-être. Celle de Tom, le fils de Clémence, et celle de Clémence, à nouveau, qui s’adresse à sa fille Margaux. Chaque voix tisse un fil qui se joint aux autres pour assembler les différents pans d’une même histoire, et le lecteur mesure alors l’impact des mots et des faits sur le ressenti de chacun des protagonistes, pour le meilleur et pour le pire.
Imprégné de musique et de références littéraires, « Ce qu’il restera de nous » est un roman touchant sur l’amour, la vie, la mort. L’histoire aurait pu être banale (« Je nous ai crus exceptionnels, nous n’étions que des êtres imparfaits pris dans des faisceaux de circonstances ordinaires« ), mais la plume de l’auteure la transcende par sa finesse psychologique, sa sensibilité, sa fluidité, sa beauté simple et lumineuse. Les mots sont maîtrisés et les émotions affleurent, entre nostalgie et désir de vivre.
Un grand merci à l’auteure pour m’avoir contactée et proposé la lecture de son beau premier roman. J’espère que d’autres suivront.
#LisezVousLeBelge
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