Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Trente-huit débuts de roman
Olivier Cadiot a inventé un nouveau genre littéraire, assez déconcertant. Dans cet hybride entre poésie, journal intime et roman, il évoque la perte de sa sœur. Un traumatisme fort qu'il tente d'exorciser.
Si vous vous attendez à lire un roman, vous allez être décontenancés. Si vous êtes amateurs de poésie, vous le serez tout autant. Enfin si le journal a votre faveur, ne pensez pas être comblés. En fait, Olivier Cadiot se lance dans une manœuvre expérimentale. D'abord au niveau de la forme, en nous proposant de courts chapitres qui ne sont pas forcément liés entre eux - surtout pas chronologiquement - avec des retours à la ligne très fréquents, comme pour de la poésie ou de la prose poétique. Comme dans un journal intime, il note des dates et des impressions, essaie de trouver du sens à sa vie. On peut résumer cet ouvrage hybride entre roman, journal et recueil de poésie, en disant qu'il nous propose un large panorama de possibilités pour dire les émotions, à commencer par le mal de l'absence, la peine que peut engendrer la solitude.
On peut aussi essayer d'en dégager quelques thèmes.
En tête de liste figure le deuil. La sœur du narrateur est morte. Un décès dont il a énormément de peine à se remettre et qu'il essaie, à plusieurs moments d'ordonnancer, envahi par un maelstrom de sentiments. Mais il ne peut nous livrer que des esquisses, des débuts de textes.
Le climat et la nature y jouent également un grand rôle. De ces départs de feu qui provoquent de gigantesques incendies aux ressources naturelles pillées. Les jardiniers, en particulier, trouveront ici des pages réconfortantes.
Enfin les rêves ont aussi toute leur place dans ce recueil, à la fois comme espace de création et comme soupape permettant d'échapper à une trop dure réalité.
« Ça nous en fait des chapitres possibles.
On a tout bon pour la saga de mille pages.
Mais c’est une histoire que je ne raconterai pas. »
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
https://urlr.me/npMqTD
Je ne connaissais pas cet auteur et autant dire tout de suite que "ça décoiffe"!
Ce texte n'est ni un roman, ni un récit, et il me faudrait ma méthode Dewey pour le classer .On y trouve quatre étranges histoires: un bonhomme en papier qui échappe à son créateur pour l'une et qui se révolte, une autre intitulée :"Comment expliquer la peinture à un lièvre mort", là je ne suis pas certaine d'avoir tout compris. Puis viennent "Illusions perdues " et "Providence", deux textes plus construits, plus calmes , de belles réflexions sur la littérature, la mort. Mais tout de même, un texte comme cela, sans confort de lecture, ne semble pas destiné à un grand public. C'est peut-être une découverte à faire pendant les études de littérature, mais après ..;
Dans le contexte hyper-tragique des thèmes des romans français depuis le début de cette année, il est certain que cet opus signé Olivier Cadiot a tout d'un bol d'air frais venant renouveler l'atmosphère. Surréaliste, poétique, le délire de Providence nous rappelle un peu de vieilles lectures qui ont souvent alimenté notre imaginaire, Crevel, Vian, Calvino où les personnages font ce que l'on attend pas et que l'auteur lui même ne peut plus contrôler. Une littérature nécessaire.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Des idées de lecture pour ce début d'année !