"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le commandant de police Pierre Choulot prend sa retraite après de longues années au service de la BRI puis de la Brigade Financière. Ce policier méticuleux et opiniâtre n’est pas enchanté par cette nouvelle vie qui s’offre à lui. Comme cadeau de départ, ses collègues lui offrent un billet d’avion pour Tokyo, le pays d’origine de son épouse, un billet dans un A380 Air France pour un vol long courrier. Après quelques heures de vol tranquille, Pierre remarque une étrange agitation autour de la porte du cockpit : le commandant de bord, momentanément seul aux commandes, refuse d’ouvrir la porte. Lorsqu’enfin elle se déverrouille, il est mort égorgé. Voilà une scène de crime inhabituelle pour le tout nouveau retraité.
C’est presque un hommage à Agatha Christie que Nils Barrellon nous propose avec « Vol AF 747 pour Tokyo » : un meurtre en lieu clos (car rapidement la thèse du suicide façon « Germanwings » fait long feu…) et pas n’importe quel lieu : le cockpit d’un A 380 lors d’un vol long courrier. Le fait que ce soit un long courrier permet d’évacuer le suspens de « Qui va faire atterrir cet avion ?» car dans ce cas, il y a au moins trois pilotes dans l’appareil. Non, l’intérêt de ce petit roman se situe essentiellement dans le « Qui ? », éventuellement le « Pourquoi ?» mais surtout dans le « Comment ? ». Comment un pilote seul dans un cockpit inviolable a pu être assassiné et retrouvé parfaitement seul, l’arme à ses pieds ? Les petites cellules grises de Choulot sont mises à rude épreuve. Et tel un Hercule Poirot, il interroge les uns et les autres mine de rien, ménage ses effets, reste flegmatique et au final réunit tout le monde dans un seul endroit pour confondre brillamment le coupable. Le roman est court, suffisamment intriguant pour que l’on arrive vite à la fin sans s’en rendre compte. Visiblement très documenté sur les A380 et les protocoles d’Air France (nombre d’équipe en vol, rotations, protocoles d’urgence…), le roman garde tout son intérêt jusqu’au dénouement. Ce dénouement est, disons-le tout net, assez tarabiscoté ! Franchement, il faut faire un petit effort pour croire à ce stratagème criminel aussi ingénieux que risqué, à ce mobile incertain, à ce coup de théâtre un peu tiré par les cheveux, ou plutôt tiré par les poils de moustache ! Mais le roman est court, suffisamment intéressant pour que l‘on soit indulgent avec une enquête policière « à l’ancienne » (que n‘auraient pas renié un Rouletabille ou un Sherlock Holmes) dans un contexte hyper moderne.
Quatrième roman de Nils Barrellon et quatrième changement d'univers et de style. D'un historique La lettre et le peigne, à un scientifique Le neutrino de Majorana, en passant par un huis-clos en avion Vol AF 747 pour Tokyo, le romancier tente et marque à chaque fois.
Cette fois-ci, avec de nouveaux enquêteurs -que personnellement, j'aimerais bien retrouver dans d'autres aventures, je demande, on ne sait jamais-, Nils Barrellon s'inquiète -à juste titre- de l'état de la Terre et place son intrigue au coeur d'un des thèmes majeurs de notre avenir. Celui qui devrait être numéro 1 dans les têtes et les actes de tous les dirigeants, par lequel toutes leurs décisions, leur politique devraient passer : la préservation de la planète.
Contrairement à d'autres polars, l'auteur ne s'attarde pas sur les vies de ses flics dont on ne sait pas grand chose en dehors de leur travail -d'où ma demande de les revoir, histoire d'en apprendre un peu plus. En revanche, on en sait davantage sur les suspects, leurs motivations, leurs cheminements jusqu'à leur entrée dans la liste des policiers. Roman policier classique au contexte moderne -nouveau commissariat au 36 dur du Bastion en lieu et place du 36 quai des orfèvres- où les flics creusent chaque piste, convoquent, interrogent, interpellent, croient avoir trouver le coupable puis déchantent, croisent avec le désormais inévitable geek qui sait trouver les bonnes caméras de surveillance, craquer les mots de passe des PC et téléphones. Tout cela est très bien fait et la patte de Nils Barrellon est dans un style direct aux phrases assez courtes qui parfois font sourire : "Un collègue, qui porte jaune fluo, m'aborde. Il a la trentaine et un petit air d'Alain Delon, en plus petit et en plus moche." (p.19), dans des flics bosseurs, opiniâtres qui ne cèdent jamais à la facilité et, Julien Bonfils en tête, ne s'arrêtent pas tant qu'ils n'ont pas l'intime conviction qu'ils ont le coupable. Et Nils Barrellon de nous balader, de nous surprendre. Les dialogues sont aux petits oignons, des formules qui font mouche, qui donnent un réalisme certain au roman.
Bref, tout est bon chez Barrellon.
Un polar dans l'air du temps où les préoccupations écolos sont à l'honneur. Le corps pendu d'un grand patron d'une entreprise participant à la déforestation du Congo est retrouvé, se balançant sous un pont du périphérique à Paris. Une vidéo de revendication est diffusée par le Djihad vert, un groupe écolo inconnu. L'enquête est confiée au commissaire Bonfils de la Brigade criminelle du 36 rue du Bastion dans le XVIIe arrondissement.
Le prologue nous met directement dans l'ambiance des opérations effectuées en sous-marins par les militants écologistes. Rapidement l'action se concentre sur l'enquête menée par le groupe Da Silva dont Bonfils fait partie. J'ai aimé suivre l'intelligence de ce flic pour lequel on développe rapidement un attachement. Il va remonter la piste des criminels en suivant son instinct mais aussi en étant aidés par les talents de chacun de ses collaborateurs. Parmi eux,Tran un pro de l'informatique à qui aucun rien ne résiste longtemps mais aussi la belle et compétente légiste Sarah qui ne laisse pas notre commissaire indifférent. Je me suis surprise à sourire à de nombreuses reprises, en notant les références de Julien Bonfils à Michèle Morgan, à La petite maison dans la prairie où encore à Alain Delon, on est en directe dans ses pensées et il ne manque pas d'un humour bienvenu. Des chapitres courts toujours précédés d'épigraphes sympathiques, nous emportent entre événement et retournement imprévus. C'est tendu et rapide, il ne faut pas traîner si l'on veut éviter la multiplication des victimes. J'ai aimé la façon de gérer la mise en tension de l'histoire avec une belle progression qui nous met les nerfs en pelote. Je ne sais toujours pas si j'ai aimé la fin ou pas, en tout cas elle n'était pas celle que j'imaginais. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/03/05/39373123.html
Un polar que j’ai dévoré avec voracité, tout d’abord parce qu’il est court et se lit vite mais surtout parce qu’il m’a rappelé les enquêtes de ces grands détectives comme Hercule Poirot. Nous assistons au dernier jour de travail du commandant Pierre Choulot qui quitte avec regret la Brigade de recherche et d’investigation financière de Paris. Pour fêter son départ à la retraire toute l’équipe lui offre un voyage au Japon pour lui et sa femme Okiko, originaire du pays du soleil levant. Le voyage se transforme en cauchemar lorsque le commandant de bord ne répond plus à l’intérieur du cockpit désespérément fermé. Les sens de l’enquêteur Choulot se réveille et il va mener son enquête en catimini pour comprendre s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre. Un postulat de départ qui rendrait n’importe qui fébrile avec 500 passagers à bord sans compter les membres d’équipages. Les traits de caractères du Commandant Choulot sont certes un peu forcés mais je me suis régaler à suivre son raisonnement. Heureusement il va pouvoir compter sur quelques personnes sures et en tout premier lieu sa femme qui lui sera d’un soutient sans faille. Le lecteur suit la progression de l’enquête et découvre les indices en même temps que notre héros. On peut ainsi extrapoler et tirer des plans sur la comète mais pour ma part aucun n’a aboutit et j’ai dû me ranger à la déduction implacable de Choulot. Un roman policier construit à l’ancienne qui reprend point par point toutes nos interrogations et y répond haut la main. La scène finale n’est pas sans rappeler la scène du crime de l’Orient Express ou Poirot réunit tous les suspects dans un wagon pour dévoiler le coupable. La lecture de la révélation finale est superbe d’intelligence et la confrontation redoutable. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/05/19/38879659.html
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