Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Petit livre instructif mais pas passionnant. Si je trouve majestueux le saut des baleines, je n’ai jamais éprouvé le besoin (sans doute à tort) de savoir pourquoi elles sautent.
Arctique, noire, grise, bleue, à bosse, rorqual... les cétacés se projettent soudain hors des flots et y retombent lourdement dans un immense jaillissement d'écume. Comme Icare attiré par la brillance du soleil, comme une tentative d'exil de leur élément vers un autre qui leur est aussi nécessaire que fatal, comme la réminiscence d'un passé d'oiseau, comme le besoin d'éprouver la masse de l'air et d'en comparer les effets avec celle de l'eau, comme une pulsion absurde qui contraint le corps à se confronter à l'inconnu...
Nicolas Cavaillès a beaucoup observé de nombreuses baleines ou s'est sérieusement documenté pour proposer cet essai aussi poétique que scientifique. Il décortique les sauts selon les espèces, en mesure la durée, la fréquence, les variations et explore ensuite de nombreuses hypothèses, toutes plus insatisfaisantes les unes que les autres.
Loin de tout anthropomorphisme, ce court ouvrage (64 pages) s'aventure dans les profondeurs abyssales des questions sans réponse (voire des réponses sans question) sur un ton subtilement parodique qui m'a parfois rappelé Monsieur Cyclopède et ses réjouissantes minutes nécessaires.
Sans m'enthousiasmer outre mesure, j'ai bien aimé ce petit bouquin qui surfe entre sciences, métaphysique et philosophie, à l'écriture espiègle et gorgée d'une poésie onirique. Il a eu sur moi un pouvoir un peu hypnotique, comme s'il me donnait à voir au ralenti des baleines bondissant indéfiniment hors de l'eau.
Pourquoi le saut des baleines ? Parce que.
La question est : pourquoi Pourquoi le saut des baleines? Non ce n’est pas une erreur de frappe!
Dans ce court essai aussi philosophique qu’écologique, le scientifique n’est pas oublié ; Il y a fort à parier que la lecture constituera pour nombre de lecteurs une découverte du monde des cétacés, grâce à l’érudition de son auteur. Mais derrière ces déclinaisons qui cataloguent toutes les espèces de baleines et des supputations concernant leur conduite spectaculaire qui nous permet de les apercevoir hors de l’eau, selon des figures caractéristiques de l’espèce, se cache un autre propos.
Le pourquoi semble bien reprendre ce tic enfantin qui représente une étape dans le développement. Question qui attend à peine une réponse. L’anthropomorphisme assumé de l’auteur lui permet de reprendre à son compte les questions fondamentales. Qu’est-ce que le bonheur? La vie vaut-elle la peine d’être vécue?
Alors le saut des baleines? Hasard ou nécessité.
72 pages que je n'ai pas voulu lire d’une traite ou, plutôt, d’une nageoire. Pour essayer de percer le mystère du saut des baleines, Nicolas Cavaillès ne convoque pas moins que Nietzche, Glen Gould, Dostoïevski ! J’ai appris, de façon très ludique et drôle,beaucoup de choses sur les cétacés… mes connaissances en ce domaine sont voisines de zéro. Dans tous les cas, notons-le bien, "les bonds s’offrent comme l’image d’une quête angoissée de liberté" ; j’aime la théorie de la liberté. Quelques questions « métaphysiques » comme celle des limites des océans « Réclusion d’autant plus redoutable qu’elle est abstraite, ne se heurte-t-on pas constamment à l’impossibilité de se cogner contre quoi que ce soit ? » De temps à autre, j’ai côtoyé l’absurde comme l’explication de « la poussée d’Archimède exaspérée ». Un grand moment au pays de l’Absurdie.
Alors, pourquoi le saut des baleines ? Pour un grand moment de liberté, pour déglutir, pour séduire, chasser, s’amuser…. ? Toutes les théories se défendent. Mais chut, pourquoi tout analyser, rationaliser, expliquer. Laissons les baleines sauter pour leur plus grand plaisir et celui des privilégiés qui assistent à ces spectacles.
Nicolas Cavaillès qui dédie ce livre à Gennadi Gor, poète russe, utilise le nous et une écriture un brin surannée, quelque fois savante, toujours maîtrisée qui donne à cet essai un second degré très agréable, oui j'y ai vu de second degré.
Un livre surprenant, une lecture sautillante (c’est la moindre des choses puisqu’il y est question de sauts), brillante.
Déjà lu des éditions du Sonneur, dont j’aime la couverture sobre : « Comment lutter contre le terrorisme islamiste dans la position du missionnaire» et « Mousseline et ses doubles » de très bons moments de lecture.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...