"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai lu ce roman il y a quelques semaines. Qu'en dire à présent ?
J'ai aimé beaucoup de choses, les regards d'Amy et Lydia sur la situation catastrophique, beaucoup moins les apartés concernant Jackson.
Sans doute parce que, mal dans sa peau, il n'a peut-être pas été à la hauteur, parce qu'il a trahi sa mère battue, parce que je l'ai trouvé faible de se réfugier auprès du père maltraitant.
Pourtant dans la seconde moitié du roman, quand il apprend à ne compter que sur lui-même, j'ai failli le trouver touchant : ça tourne presque au roman d'apprentissage, il grandit loin de ses repères et sans nouvelles de sa mère et de sa soeur...
mais...
Sans être prude, ça m'a agacée de lire tant de scènes avec ce pauvre garçon, la bite à la main, et ses remords, et ses regrets...
J'aurais pu trouver l'histoire intéressante mais j'ai considéré que la rupture entre "trop de violence conjugale" dans la première moitié (qui finalement, a suscité mon intérêt), et "on oublie tout, on ne parle plus que de l'homosexualité" de la suite du roman, manquait un peu de lien.
Voila ce qui m'en reste. Je me trompe peut-être, et j'aimerais, si vous l'avez lu, que vous me disiez ce que vous en avez pensé.
Il s’agit d’un récit à trois voix. Il y a celle d’Amy, la mère de famille, de Lydia, sa fille, et celle de Jackson, son fils. Le roman aborde les violences familiales ainsi que la lente reconstruction qui suit quand on décide de partir.
C’est un roman psychologique lent. On suit l’évolution des personnages. Tous trois sont perturbés. L’histoire est sombre, mais pleine d’espoir. Certains chapitres se déroulent quelques années auparavant, mais la plupart couvrent quelques mois de 2010. Il y a un langage cru concernant la sexualité de Jackson. Ce n’est pas rédhibitoire, mais gênant. Je n’ai pas réussi à définir pourquoi l’auteur a fait ce choix. Ce langage a-t-il été utilisé parce que le garçon a juste dix-huit ans ou pour un autre motif ? Mystère. Malgré son comportement au début du roman, c’est le personnage que j’ai préféré, car il se reconstruit seul.
Lydia a treize ans. Elle se retrouve complètement déracinée. Elle essaie de comprendre qui sont ses parents et pourquoi sont père est ainsi. De plus, elle ne peut vivre sans son frère.
Amy vit avec la peur au ventre. Elle va faire une introspection pour comprendre comment elle a pu en arriver là.
Gary est quelqu’un d’assez malsain. Et les bribes d’informations données par l’auteur n’ont fait que confirmer mon opinion.
Lors de ma lecture, j’ai eu l’impression qu’il n’y avait aucun avenir pour les trois personnages. L’auteur décrit des lieux, des paysages, parfois magnifiques, mais où il n’y a rien. Cela ressemble à des déserts ruraux où la pauvreté est omniprésente et les habitants n’ont pas d’avenir au-delà des limites de la ville. Dans un sens, cela m’a fait penser à « Là où les lumières se perdent », de David Joy.
Les thèmes de la violence, de l’alcool, de la drogue, de l’homosexualité et de son acceptation sont abordés. Le roman pourra sembler long à certains, car il n’y a pas d’action, mais moi, j’ai bien aimé.
À découvrir !
http://www.aupresdeslivres.fr/De-beaux-jours-a-venir-de-Megan-Kruse
Megan Kruse, 34 ans, enseigne la littérature dans l'Oregon. De beaux jours à venir est son premier roman. Malgré son jeune âge, l'auteure a choisi un sujet grave. La maltraitance conjugale, un sujet malheureusement toujours d'actualité.
Depuis des années, Amy subit la violence de Gary. Jusqu’au jour où elle reçoit le coup de trop et décide de s’enfuir avec ses deux enfants, Jackson, dix-huit ans, et Lydia, treize ans. Premier arrêt au Starlight, motel crasseux qui va leur servir de refuge. Tous les trois s'endorment sereins et soulagés, mais au petit matin Jackson a disparu. Croyant gagner l’amour d’un père qui le rejette, il est retourné chez eux et a trahi sa mère et sa sœur en lui révélant l’adresse du motel. Amy se rend alors à l’évidence : si elle veut assurer sa sécurité et celle de Lydia, elle va devoir abandonner son fils. Cette séparation brise le cœur de la petite fille, très attachée à ce frère doux et différent. Jackson, de son côté, doit désormais se débrouiller seul, tiraillé entre la recherche désespérée de l’amour paternel, sa culpabilité et sa difficulté à gérer son homosexualité naissante.
De beaux jours à venir est un roman grave, d'une infinie justesse. Sans jamais nous faire sombrer dans le pathos, l'auteure nous plonge dans un drame familial, celui d'une femme qui a tout quitté pour un homme qui se révèlera être un véritable tyran. Violence psychologique et physique sont présentes et palpables. Pour en finir et se libérer de l'emprise maritale, il est parfois nécessaire de faire des sacrifices. C'est son propre fils que cette mère sacrifiera. Ce fils qui a besoin de son père pour se construire, de se faire aimer de lui pour aimer à son tour. A travers le personnage de Jackson, Megan Kruse aborde avec délicatesse la question de l'identité sexuelle et plus particulièrement de l'homosexualité. Elle aborde cette quête avec beaucoup de subtilité et d'amour. De beaux jours à venir évoque également l'amour fraternel, ce lien si particulier et si fort qui unit les enfants entre eux.
Servi par une belle plume, subtilement construit, alternant les narrations, mêlant présent et passé, De beaux jours à venir brosse le portrait intime d'une famille bancale, déterminée à s'en sortir et pour laquelle, on pressent au bout du compte, de beaux jours à venir. Les personnages sont attachants, notamment celui de Jackson, et guidés non pas par la haine, mais par l'amour.
De beaux jours à venir est un roman à découvrir qui vous offrira de beaux jours de lecture !
http://the-fab-blog.blogspot.fr/2016/12/mon-avis-sur-de-beaux-jours-venir-de.html
Le livre de Megan Kruse aborde avec un réalisme saisissant le sujet de la construction de chaque individu, sur fond de drame familial dans le Nord Ouest américain, région réputée pauvre, isolée, et sans avenir.
Le décor
La mère, Amy, après des années à subir les coups de son mari, finit par fuir pour sauver ses enfants, et leur permettre de se construire. L’image de la mère est forte, avec un sens aigu du sacrifice : une vraie mère courage.
Le fils, Jackson, 18 ans, ne parvient pas à affirmer son identité. Il rejette sa mère quand elle n’ose pas s’imposer face au père violent. Dans le même temps, il recherche l’amour de son père à qui il ne peut pas dévoiler ses penchants homosexuels. Il s’agit du personnage que Megan Kruse a creusé le plus en profondeur, que ce soit ses peurs ou ses errances, celui pour lequel la construction sera la plus difficile.
Enfin, la fille Lydia, 13 ans, très discrète dans le livre, très attachée à son grand frère, culpabilise d’exister car les problèmes familiaux sont apparus depuis sa naissance. Elle est certes touchante mais le profil psychologique m’a semblé moins fourni que celui des deux autres personnages.
Chacun des trois personnages est à la fois très seul et intimement lié à la famille. Le père, grand absent de ce livre, n’a pas droit à la parole.
Par ailleurs, la nature est très présente : dans une région réputée pour son austérité, l’auteur nous décrit des paysages où l’eau et la forêt, sources de vie, apportent de la lumière et de la douceur au roman.
La forme
Chaque chapitre fait parler les trois protagonistes à tour de rôle, et chacun alterne les flashbacks entre présent et passé. Un processus plutôt efficace : chaque chapitre étant daté, cela apporte une certaine structure et permet d’aborder en profondeur la psychologie chaque personnage. Megan Kruse construit l'histoire de chaque protagoniste séparément.
Le fond
Au fur et à mesure du roman on se demande si chacun parviendra à se construire : le titre, De beaux jours à venir, m'a permis de garder espoir! C'est un beau roman sur le sacrifice, l'amour familial, mais aussi un hymne à la vie, et remplit d’espoir sur la possibilité pour chacun de se construire quelque soit l’endroit où on vit et les conditions dans lesquelles on grandit. Enfin, de la rencontre avec Megan Kruse dans les locaux de Babelio, je suis ressortie sous le charme de cet auteur qui dégage beaucoup d’enthousiasme, de volonté : la profondeur de l’analyse psychologique des personnages peut surprendre au regard de la jeunesse de l’auteur. Megan Kruse nous a confié avoir eu un attachement particulier pour le rôle de Jakson mais elle ne porte aucun jugement sur aucun des personnages.
Si j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, je me suis progressivement attachée aux personnages, et suis curieuse de lire le second livre de Megan Kruse. Il est pour l’instant en cours d’écriture !
https://accrochelivres.wordpress.com/2016/10/30/de-beaux-jours-a-venir-megan-kruse/
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