"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Au fond, tous les gens dans cette pièce ont les mêmes objectifs. Vous, vous voulez toutes les informations que je peux vous donner. Moi, je veux vous donner toutes les informations que je peux rationnellement vous donner. Vous voulez que je sois punit, et je veux être puni. Notre but est le même. On n’est simplement pas d’accord sur les moyens d’y arriver. "
Grand prix de la littérature policière 2022 pour une intrigue basé sur histoire vrai sur d’Israel Kayes. Une histoire passionnante, addictive mais aussi terrible et glaçant.
Avis aux âmes sensibles, ne lisez pas ce livre. Maureen Callahan nous plonge dans le processus de l’enquête et la confrontation. Une véritable immersion.
Après m’être promis en entrant dans cette FNAC que je n’y allais QUE pour regarder les nouvelles sorties poche et promis, juré, craché, je repartirai sans rien, me voilà donc à vous présenter American Predator (les autres livres achetés ce jour-là seront chroniqués plus tard…).
Il faut dire que ce roman-là me faisait de l’œil et je n’ai pas été déçue. Une histoire vraie, un tueur en série, une enquête policière à travers tous les Etats-Unis, je ne pouvais pas passer à côté.
Ce fut en effet passionnant de bout en bout. Ce livre a été écrit par une journaliste et nous raconte l’arrestation de ce qui semblait être un « simple » tueur mais qui se révéla être un tueur en série.
Et il y a de quoi être passionné par ce livre : on a les retranscriptions des auditions avec le FBI et la police et ce tueur. On peut d’ailleurs en voir (en anglais) sur Youtube. C’est assez glaçant de voir son attitude lorsqu’il explique ce qu’il a fait, mais aussi l’attitude des enquêteurs à son égard, le temps d’entrer dans le jeu du tueur pour qu’il avoue tous ses meurtres. Son comportement est également surprenant lorsqu’il enlève ses victimes. Persuadé qu’il est insoupçonnable, il s’affiche clairement face à des badauds en pleine ville.
La particularité de cette histoire est que rien ne s’est passé comme prévu. La procédure d’interrogatoire de ce genre de personne veut que les enquêteurs trouvent une stratégie d’approche particulière, aux fins d’obtenir le plus de renseignements possibles en ne braquant pas le suspect. Oui, mais voilà, le procureur en charge de l’affaire va intervenir dans ces auditions et va être à plusieurs reprises très maladroit. Il ne suit pas les règles des interrogatoires et finit par braquer le tueur. D’ailleurs, le suspect demande plusieurs faveurs qu’il va finir par obtenir en partie en compensation de ses aveux.
J’ai beaucoup aimé ce livre parce qu’il y a des rebondissements en pleine audition : on est vraiment en immersion dans cette enquête et on est autant surpris que les enquêteurs par les différentes révélations. C’est le gros point positif de ce livre.
Je glissera un hic dans toutes ces éloges : il est dommage que la carte des Etats-Unis situés au début du roman spoile le nom du tueur en série. Si vous souhaitez lire ce livre, ne regardez pas cette carte avant de savoir qui est le tueur.
Attention aussi car certains passages sont difficiles à lire : c’est absolument glaçant, effroyable, inimaginable.
On ne saura jamais toute l’histoire mais on prend du plaisir à découvrir les détails de l’organisation de l’enquête. J’ai dévoré ce livre : on ne peut pas le lâcher facilement avant de l’avoir terminé.
Un document qui retrace le parcours d'un tueur en série, " Israel Keyes " ; qui serait l'auteur de plus d'une dizaine de meurtres et de viols en Amérique du Nord. Une enquête menée par " Maureen Callahan ", journaliste au New York Post, qui sera tournée plus sur l'aspect psychologique du tueur, que sur les détails des viols et des meurtres. Ainsi les différents interrogatoires réalisés par le FBI parsèment ce récit pour nous imprégner des faits et nous permettre de cerner ce personnage atypique.
Un enlèvement a lieu à Anchorage – Alaska – dans la nuit du 1er février 2012. Il s'agit de Samantha Koenig, 18 ans, qui tenait, seule, un baraquement pour vendre des boissons. Dans un premier temps l'enlèvement se confirme d'autant que plus tard une rançon de trente mille dollars est demandée. Plusieurs équipes se réunissent pour la chasse à l'homme afin d'appréhender le ravisseur ; qui sera finalement arrêté sans anicroche dans un autre état.
Alors débute les vraies investigations sur le statut de délinquant qui deviendra vite un tueur en série. Un combat oratoire aura lieu pendant des mois – sans compter des conflits larvés entre les services de police – sur les actes pervers commis par ce tueur. Keyes arrive à manipuler la justice et la police en lâchant quand il en a envie des possibles meurtres qu'il aurait commis ! Au fil de la lecture, outre l'horreur des faits, le nombre des agressions, viols et meurtres semblent incommensurables. Keyes, un tueur silencieux qui prépare, et agit sans cible spécifique, dans des périodes et des lieux toujours différents : bref il passe inaperçu, et laisse derrière lui d'innombrables affaires non classées. Il aurait commis une douzaine de victimes, mais la lecture de ce document et surtout des réponses de Keyes, suggère qu'il devrait y en avoir beaucoup plus.
L'auteure nous fait vivre la lutte de la justice pour connaître tous les crimes de Keyes ; mais celui-ci distille au compte-gouttes les éléments potentiels de crimes non connus : il se sent tout-puissant face à elle. Un dialogue du chat et de la souris ! Et il sera considéré comme un parfait psychopathe sadique. L'origine de ce dévoiement de la personnalité ; Peut-être un drame de l'enfance ? Car il dira ne pas avoir reçu toute l'affection et l'attention requises pendant cette période.
Une approche intéressante de ce prédateur par " Maureen Callahan ", qui montre que dans tout les cas, l'habit ne fait pas le moine, et que la perversité demeure un leitmotiv infini de l'être humain.
Samantha Koenig, 18 ans travaillait en 2012 dans un petit coffee shop d’Anchorage, elle était seule à la caisse de sa petite cahute, elle servait des cafés aux clients frigorifiés. Samantha Koenig a disparu sans laisser de trace un soir de février. Après une longue enquête de la police locale, puis du FBI, après bien des fausses pistes et des bisbilles entre service, un suspect est arrêté au Texas. Il s’appelle Israël Keyes, c’est un père de famille bien sous tout rapport, et il est en possession de la carte de crédit de Samantha. Les enquêteurs d’Alaska ignorent alors qu’ils viennent d’arrêter un tueur en série qui sévit en toute impunité depuis 14 ans dans tout le pays.
Maureen Callahan propose, avec « American Predator », un roman « true crime » aussi passionnant que terrifiant. Elle narre à la manière d’un documentaire l’histoire bien réelle d’Israël Keyes, tueur en série arrêté en 2012 au Texas, presque par hasard. La construction chronologique du roman est très intelligente. A la place d’un récit bêtement chronologique, elle commence son récit par le dernier crime, celui de Samantha Koenig. Dans la première des 4 parties du livre, elle raconte par le menu l’enquête qui mènera à Israël Keyes. C’est une enquête difficile, marquée par la malchance et les rivalités entre la police locale et le FBI. Au final, l’arrestation de Keyes est certes le fruit de l’obstination de quelques enquêteurs mais surtout le résultat d’une grande part de chance. Une fois Keyes arrêté, il s’agit de le faire parler, d’abord du cas Koenig, puis des autres cas précédents. Et Israël Keyes n’est pas un imbécile, pour donner au compte goutte des bribes de pistes, ils jouent avec les enquêteurs et un procureur ambitieux et incompétent, il marchande, il négocie, il mène en bateau. Comme il faut absolument qu’il parle, les enquêteurs cèdent à beaucoup de ses exigences, ce qui met quand même très mal à l’aise le lecteur lambda. Keyes a tué dans l’indifférence générale pendant 14 ans car il était intelligent, prudent, qu’il n’avait pas de victimes types, qu’il change régulièrement de méthode, qu’il tue dans un Etat et abandonne les corps dans un autre, se jouant des polices locales et des problèmes de juridictions. Au milieu du roman, un long chapitre nous apprend des choses totalement édifiantes sur son enfance et sa famille, une famille totalement marginale qui ne déclare pas les enfants à l’Etat-Civil, ne les envoie pas à l’école, les fait vivre dans des maisons sans eau ni électricité, le genre de famille survivaliste paranoïaque qui flirte avec le suprématisme blanc. Même si cela n’explique pas tout, cela pose clairement les fondations de ce que deviendra Keyes. Le récit peut paraître confus parfois tant il est foisonnant. C’est une enquête « à rebours », chronologiquement très éclatée, au fil des confessions distillées par Keyes, dans un désordre voulu par lui et pour garder la main sur les interrogatoires. Le côté désordonné du récit est donc parfaitement normal, le roman suit l’enquête du FBI qui est elle-même désordonnées par la force des choses et la volonté du criminel. Le roman, qui est un roman sans réellement en être un, est écrit dans un style journalistique percutant et efficace. On en apprend beaucoup sur les techniques d’interrogatoire, ce qu’il faut faire et dire, et ce qu’il ne faut pas faire ni dire (Cf le procureur, souvent à deux doigts de faire capoter l’enquête). On est clairement ici dans un entre-deux entre le polar et le documentaire : la réalité est racontée comme un roman, on est happé dés les premières pages par la disparition de Samantha et on est scotché jusqu’à la fin, une fin forcément frustrante, minée par l’incurie d’un système pénitentiaire américain déplorable. Le pire est bien entendu de savoir d’emblée que tout cela n’est que la cruelle réalité d’un psychopathe arrêté trop tard. Pourquoi son nom n’est pas entré au Panthéon des serials killer malgré son pedigree ? Peut-être parce qu’il était plus rusé que spectaculaire ou parce que l’étendu de ses crimes reste encore à découvrir. Mais pour un criminel narcissique de son acabit, plein de morgue et de suffisance, peut-être que c’est très bien ainsi...
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