Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Un récit étrange, comme le sont les pensées et la logique de la narratrice, qui dit l’amour inconditionnel pour son enfant mais va commettre l’irréparable.
Les explications qu’elle donne lorsqu’elle est confrontée à son geste, nous entraine dans les méandres de la folie humaine, vers un vertige amer et une profonde compassion pour cette femme qui, dans un seul magma de réflexion, mêle Eros et Thanatos.
La langue a la beauté de la folie, et exerce une attraction bousculée par l’inconfort et le malaise ressenti.
Des mots très durs sur la maternité, la parentalité, sans tenir compte de la bienséance.
Le propos est si clivant que l’on peut parfois s’en protéger en lisant derrière les phrases un exercice de style qui atténue le mal-être.
Un premier roman perturbant.
Elle parle, à celui qui lui pose des questions qu'elle ne comprend pas vraiment.
Elle dit l'amour infini pour son bébé, l'attachement, la beauté de l'enfant, les craintes sur la fin de cet amour, peut-être un jour, plus tard qui sait,
Elle dit la peur de le voir souffrir, de le voir partir, de n'être plus celle qu'il aime tant, son indispensable mère,
Elle dit les gestes de ce jour-là, de cette dernière soirée, de ce petit matin,
Elle dit la plage, le sable, l'eau, les vagues,
Elle dit le silence, le regard,
elle ne parle jamais de mort, de doute, d'hésitation,
elle dit l'amour absolu, celui qui doit finir brutalement pour ne pas s'étioler, l'absence de préférence au silence, à l’indifférence,
elle dit la difficulté à être mère, et pourtant le bonheur de l'être devenue,
Un roman, fort, dense, court, puissant et totalement déstabilisant, violent et pourtant sans aucune scène de violence, et qui retourne au plus profond de soi.
Alors oui, on a tous en tête ce fait divers, un soir sur une page du nord de la France, mais qui sait, qui peut comprendre, entendre, la folie d'une mère, la perte d'un enfant, et toutes les implications de cette relation parfois fusionnelle.
Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui laisse des traces, c'est certain.
https://domiclire.wordpress.com/2024/09/28/toujours-laimer-matthieu-gounelle/
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