"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
https://animallecteur.wordpress.com/2016/12/29/ca-menerve-marie-ange-guillaume/
Bon ok ce n’est pas la première fois que je fais ça mais comment voulez-vous résister à une ci jolie couverture ?! En plus d’une artiste, Edith Carron que je suis depuis un peu plus d’un an sur les réseaux sociaux…
Ce petit livre n’est ni un roman ni un recueil de nouvelles mais plutôt un état des lieux de plein de petites nuisances qui encombrent nos vies quotidiennement. C’est un livre défouloir pour tout ceux qui n’arrive pas à mettre des mots (dans le bon ordre ou avec la plume de Marie-Ange Guillaume) sur tout ce qui agace sans arrêt, prenons pour exemple la famille, les voisins, l’administration, les journaux télévisés, le home-staging, les télécommandes, la fibre maternelle, le changement de vocabulaire, les annonces immobilières, les émissions de relooking extrême, les cavistes et leur jargon, les animaux abandonnés, la mode, la variation des prix des abonnements à des magazines, les valises à roulettes, le fait de devoir faire des choix, les parents qui mentent à leurs enfants … bref tout un tas de trucs qui nous énervent!
Ce recueil a un effet cathartique et est adepte de la non violence puisque les chroniques sont très drôles et tendres, elles font sourire beaucoup plus que le fait en question nous énerve. Et puis finalement on se rend compte qu’on perd beaucoup de temps et d’énergie à s’énerver contre des choses qui ne le méritent même pas.
Accompagnée de deux amis, Marie-Ange disperse dans la Loire les cendres de sa mère décédée... "La copine murmure "y a plus moche comme sépulture". On rit, on pleure, serrées l'une contre l'autre sur ce pont de l'Europe. Ma mère, c'est fini."
Marie-Ange Guillaume va alors revenir sur l'histoire de ses parents, tous deux désormais disparus et sur sa propre histoire. C'est en découvrant des cahiers dans lesquels sa mère (et parfois même son père) a consigné plus ou moins régulièrement les faits marquants de sa vie que Marie-Ange se pique d'écrire à son tour l'histoire de cette famille atypique dans laquelle elle a grandit. Et c'est avec une sincérité touchante qu'elle livre sans fards l'histoire tout à fait personnelle de la relation de ses parents, de son enfance, son adolescence, saupoudrant le tout de ses propres souvenirs et plus particulièrement de la fin de vie de sa mère dont elle semble paradoxalement lointaine et pourtant si proche et aimante.
Ce livre émouvant nous plonge dans une étude quasi sociologique du milieu de l'auteure et aborde les relations mère-fille de manière extrêmement touchante. J'ai beaucoup aimé la construction du récit qui démarre et se termine par le décès de la maman... Un je ne sais quoi d'Annie Ernaux entre ces pages profondes et vives, une écriture tranchée et drôle malgré le sérieux du sujet... Une belle lecture !
Récit intimiste, teinté de désespoir mais également d'humour, ce roman ouvre la porte à nos propres souvenirs, à l’affection que l’on porte à sa mère disparue et aux regrets qui font pleurer, en cachette, les soirs de brume. Accepter l’absence, c’est grandir un peu, certes. Mais, c’est également tourner une page définitivement. On peut tenter de renouer le dialogue en feuilletant l’album de photos, en écoutant la mélodie du passé, mais rien ne fera revenir celle qui est partie à jamais. Un très beau roman qui dit les mots et ne se contente pas d’une approche mais creuse au plus profond du deuil.
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