"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je dois vous confier que les pavés ne sont pas ma tasse de thé. Et quel tort m’aurait pris de passer à côté de celui-ci !
« J’ai relu. Moi Noé Stéphan, né le 27 avril 1985 à Brest (29), habitant au 66 rue des Grands-Moulins, Paris 13e, je suis placé en garde à vue. La grande écluse, mon éducation, qui m’a toujours protégé, vient de céder, et toute l’eau retenue dans le ciel s’abat sur ma vie. "
Les Innocents est un de ces textes que l’on lit naturellement, sans difficulté. On se sent proche de lui. Peut-on aller jusqu’à dire qu’il nous ressemble ? Je ne sais pas. La langue de l’auteur permet un réalisme intéressant. Tous les ingrédients sont là : l’ambiance, les senteurs, les codes, le phrasé. 100% d’immersion. L’humain est au centre et le reste du début à la fin.
Un roman très riche de par ses thèmes et les émotions qu’il procure. C’est beau à lire.
« À nous, les perdants, les naïfs, les perdus, les mal habillés, les mal fagotés, les sans scooter, les gars aux ourlets salis par les chaînes de vélo, les enfants de chômeurs, les manifestants, les cabossés, les professionnels de la branlette, les amoureux des pages lingerie de La Redoute.
À nous, les grands rêveurs, ils nous forcent à mordre les lignes pour accéder au grand monde.
Nous forcent à se rendre coupables.
Les innocents, c’est nous. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/11/05/39695360.html
Accusé du meurtre de son ami, Noé Stéphan revit dans sa cellule toute son enfance, une histoire d'enfant sans père, à qui on cache des vérités dérangeantes pour le protéger. Beaucoup d'amour derrière ces non dits, de la violence, une vie difficile. On se plonge dans la lecture de ce roman bien écrit avec un intérêt croissant, reste l'espoir qui permet de revivre et de continuer. Belle découverte.
" La vie est trop courte pour s'enfermer à vingt-cinq ans dans une blouse, dans un hôpital à Paris. Je voulais l'aventure, la vraie. Dieu me tendait la main, à moi de la saisir."
Excellent.
Roman social et psychologique déroutant, percutant, bluffant, Grand frère est un premier roman sacrément maîtrisé.
Déroutant pour moi en raison du vocabulaire employé, un mélange d'argot, d'arabe, de sabir des cités donnant naissance à une langue brute et râpeuse, violente et imagée. Heureusement qu'il y a un glossaire en fin de livre !
Percutant car il donne à voir sans masques ni faux semblants une réalité qu'il est beaucoup plus confortable d'ignorer, celle de tous ces émigrés arrivés en France dans l'espoir d'une vie meilleure et à qui la société ne laisse pas vraiment de chance, de toute ces générations nées en France mais coincées entre deux cultures et qui ne trouvent pas plus leur place.
Bluffant dans sa construction et la tension psychologique croissante qui accompagne l'histoire. Bluffant aussi par cette fin que je n'ai pas vue venir et que j'ai trouvée excellente.
Grand frère raconte sa vie depuis sa voiture (il est chauffeur Uber), son quotidien, ses galères, son père chauffeur de taxi syrien jamais remis de la mort trop précoce de sa femme bretonne, qui cuisine pour son fils pour lui transmettre un peu de sa culture, sa grand-mère rapatriée d'Alep installée dans une maison de retraite, son frère plus jeune, plus intellectuel, infirmier, parti depuis trois ans en Syrie, dont ils sont sans nouvelles. En écho et en alternance de chapitre, Petit frère raconte son quotidien à lui, très crédible et plutôt terrifiant de mon point de vue...
Personnellement, en raison du vocabulaire utilisé, j'ai trouvé ce roman difficile à lire, question de génération sans doute, bien qu'il soit terriblement efficace et d'une finesse psychologique remarquable ! J'avoue que la fin m'a bluffée et que du coup j'en ai oublié mes réticences ou les pauses qui m'ont été nécessaires au cours de ma lecture... Un auteur à suivre...
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