"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Laure Limongi raconte la Corse, son pays, son âme, son cœur à travers son Histoire et celle de ses habitants : passé, présent et préjugés !
Elle parle des événements d’août 1975, l’occupation de la Cave Depeille à Aléria par Edmond Simeoni et une douzaine de militants de l'ARC (Action régionaliste corse) pour protester contre l’image donnée à la Corse par l'affaire des vins trafiqués et le mépris manifeste du gouvernement et de l’état vis-à-vis de l’île. Occupation symbolique qui tourne au drame ! Et qui semble aussi être le fondement du nationalisme corse.
Elle raconte la Corse économique, démographique, d’origine multiculturelle mais aussi de l’attachement que tous les corses ont vis-à-vis d’elle ! L’état français qui a cherché à faire disparaître la culture, la langue et transformer le pays en lieux dédiés au tourisme.
Elle a interviewé des corses exilés, des itinérants et chacun parle de son rapport personnel à l’île, le poids qu’elle fait peser sur leurs épaules ou les rêves qu’elle suscitent. Elle tente de remettre les pendules à l’heure et tordre le cou aux à priori, clichés et autres préjugés sur le corse et la Corse !
L’île a beau être près de la métropole elle n’est malgré tout pas mieux traitée par les différents gouvernements que comme les îles lointaines aux cultures différentes !
Divers sujets très intéressants et qui mériteraient d’être approfondis, tant il y a à raconter et j’ai trouvé un déséquilibre entre les différents récits, parfois un peu brouillons.
#Toncoeuralaformeduneîle #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
On ne peut pas tenir la mer entre ses mains.
De Laure Limongi
Grasset
Premières phrases : »L’eau est clair, animée de vaguelettes. Tout est nimbé de bleu. Bouées, mosaïques, signalétiques. »
Un coup de cœur pour moi, les pages tournaient m’offrant les unes après les autres ce que je cherchais… Le plaisir de lire.
Je plante le décor : La Corse, île de beauté, ses plages, ses pics rocheux, ses sentiers qui se perdent entre les châtaigniers… Je serai direct oubliez la carte postale que je viens de vous envoyer, imaginez plutôt une Corse bercée par la naissance du FLNC, par une recrudescence de la violence et des tensions.
Suivez maintenant Laure Limongi, elle vous transporte au sein de la famille Pietri/Benedetti dans leur maison « L’Alcyon » sentez-vous les secrets derrière les regards fuyants, les non-dits derrière les silences ? Sentez-vous la violence familiale, la montée du nationalisme ?
Croyez-moi, vous aussi vous baisserez les yeux en croisant Marie à l’Alcyon et tout comme de nombreux hommes vous vous perdrez dans le sillage d’Alice.
Alors vous regarderez Huma, se débattre entre sa grand-mère malveillante, sa mère ininteréssée par son rôle de maman, et un père absent.
Huma qui tente de grandir et de trouver une place dans cette famille qui comme la Corse vit une période de violence et de tensions.
Alors vous réaliserez que tout comme moi au fil des pages vous lisez avec l’accent corse.
Emma aime :
-Après Pagnol ; lire à nouveau avec l’accent.
-L’écriture moderne et soignée
-La famille et ses histoires.
Un roman qui a pour thème de départ la migraine. De quoi vous donner mal à la tête...mais c'est le contraire. "Anomalie..." est un roman du troisième type, un voyage au centre de la tête qui suit de multiples canaux comme le sang se faufile dans les artères et devient plus passionnant à chaque page tournée. On finit sur les champignons avec théorie et démonstration. C'est lumineux d'intelligence. Facile, pertinent. Plus qu'original, naturel, poétique et émouvant.
Voilà un livre singulier et pas seulement pour son sujet annoncé, l’algie vasculaire de la face, autrement dit une super migraine, la « migraine du suicide » même, tellement ça vous fiche en l’air. Pourtant, Anomalie des zones profondes du cerveau est très loin du roman geignard et déprimant ; au contraire, il est animé d’une force vitale étonnante.
« Il s’agit de vivre la maladie comme une aventure… »
Ce roman est en effet une aventure aussi bien sur le fond que sur la forme, une épopée inédite qui enchante et transporte en dépit d’un sujet douloureux.
Bien sûr l’auteur évoque les questions communes autour de la maladie, une maladie qui plus est « invisible » pour les autres qui ne comprennent pas, pensent que vous exagérez, vous conseillent de prendre un antalgique quelconque et de passer à autre chose.
« se cartographier comme un continent tout juste découvert. »
Mais Laure Limongi dépasse cette approche restreinte et nous propose une exploration originale qui, à partir d’une maladie peu commune, digresse progressivement comme on fait des arpèges Les récits s’entremêlent, dessinent une cartographie de l’humain soumis à la violence, celle de la maladie certes mais pas seulement, la violence des traitements, de la médecine sans imagination, celle que l’on fait à ceux qui sont différents quoi que désigne ce terme, celle des hommes qui s’arrogent une supériorité sur le reste de la création (qui n’est pourtant pas leur fait). L’humain jusqu’aux origines. C’est tout sauf nombriliste.
« … se réapproprier son corps dans sa magnifique imperfection. Et si, à la suite d’un Montaigne, nous redéfinissions la santé comme acceptation souveraine de la maladie ? »
La présentation des informations fait penser à un réseau neuronal qui relierait dans un désordre factice des bribes de récits d’une malade, de données scientifiques, géographiques, historiques, littéraires, de citations, etc. le tout présenté avec originalité mais surtout une énergie qui vous fait tourner les pages : j’aurais pu lire le roman d’une traite. L’auteur alterne les moments émotionnels et ceux qui relèvent plus du reportage ou de l’enquête : c’est efficace et passionnant, stimulant aussi, une « hache qui brise la mer gelée en nous » ; ce texte renouvelle notre approche de la littérature en réinventant la forme.
L’auteur réussit le pari de marier l’analytique au poétique car ce livre, c’est aussi un univers, un regard, une voix.
Ce roman a dépassé toutes mes attentes ; c’est une perle, mon coup de cœur de cette rentrée littéraire, le livre que je voudrais faire lire à tout le monde. Il sort des sentiers battus et nous fait vivre une autre expérience de la littérature. Il vaut vraiment le détour : foncez !
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