"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« L’air du Queens a une odeur particulière. On ne peut pas l’imaginer si on ne l’a jamais sentie, si on n’est jamais venu ici. Une odeur de fruit tropical trop mûr, de marijuana, d’ammoniac, de kérosène et de marée. C’est une odeur unique. »
Voici le nouveau titre de la collection « New York Made In France » par Rivages/Noir. Direction le Queen. C’est là que dans les années 80 deux gamins de South Jamaica vont monter un empire de la drogue. Kenneth (dit « Preme » pour « Supreme ») et son neveu Gerald Miller (dit « Prince ») ont à peine la vingtaine quand nait dans leur cerveau la Supreme Team. Partis de rien et sans l’aide d’aucune mafia ils vont monter un gang organisé autour de la vente de cocaïne et surtout du crack. Excessivement malins, Preme et Prince inventent de nouvelles façons de communiquer avec leurs équipes, de nouvelles manières pour échapper à la police et font trembler tout le monde. À son apogée en 1987, les recettes du gang dépassaient 200 000 dollars par jour.
Au rythme des avions qui décollent et atterrissent à l'aéroport JFK, l’histoire de la Supreme Team est une histoire vraie qui nous transporte dans les ghettos à l’ère de la politique Reagan.
L’auteur, Karim Madani, dont j’ai déjà lu l’excellent Jewish Gansta, est journaliste mais surtout spécialiste reconnu de la culture alternative américaine et des musiques urbaines. Ces deux facettes se ressentent dans son écriture. A la fois hyper documentée et brute. Pas de fioritures. Il n’édulcore rien, il appelle les choses par leur nom.
Queens Gansta est un roman noir, percutant et immersif. Ça transpire la pauvreté et le bitume dans une atmosphère de champ de bataille mais qu’est-ce que c’est bon.
Quand on parle gangs américains et rap US, immédiatement le frenchie pense aux communautés noires et latinos.
Dans Jewish Gangsta, Karim Madani, écrivain et journaliste nous fait découvrir le mouvement goon .
Un mouvement de voyous juifs, né à New York à la fin des années 80 et qui s’est petit à petit propagé aux blancs déclassés, les « white trash ».
Un mouvement où se mêlent trafic de stups, violence, et musique.
Ill Bill, Necro, J.J. et Ethan Horowitz : deux rappeurs, la fondatrice d’un gang féminin et un as du vol de voiture.
4 parcours que nous raconte Karim Madani sans complaisance et sans jugement ; des tranches de vies dans l’enfer des ghettos new-yorkais.
Passionnant…On se retrouve immergé dans la culture urbaine, dans le bruit et la fureur, au milieu des barres d’immeubles, au cœur des guerres de bandes et de la drogue. Une atmosphère de champ de bataille avec du rap pour BO.
Un docu-fiction qui permet de découvrir un New York différent et de réviser les bases de la culture hip-hop.
https://animallecteur.wordpress.com/2018/02/21/jewish-gangsta-karim-madani/
Je me souviens qu'au lycée ma prof de français me disait de ne pas séparer le fond et la forme dans une explication de texte. Je ne vais pas vous faire une dissertation sur cette oeuvre mais pour moi il était important de parler du travail de la maison d'édition en plus du texte. J'ai un faible pour les jolis livre et je ne m'en cache pas et quand je suis tombée sur celui-ci à la librairie je n'ai pas hésité longtemps avant de l'acheter. La mise en page et les typographies sont originales ce qui en fait une lecture très plaisante. Ceux qui me suivent sur instagram ont peut-être vu ma story lors de la lecture... Pour les autres je vous laisse le plaisir d'aller voir par vous-même en librairie !
Bon, passons aux choses sérieuses ! En plus d'être beau ce livre est très bien. Jewish Gangsta retrace le parcours de 4 ados blancs, juifs, vivant à New-York qui tentent de survivre coûte que coûte dans un Brooklyn des années 90 en pleine guerre de gangs. Il y a Ill Bill, leader du groupe Non-Phixion qui avec son frère Necro, se spécialisent dans le vol de sappes Ralph Lauren et les battles de hip-hop. Ethan Horowitz a une réputation à tenir, celle de meilleur voleur de (belles) voitures qui après un accident va devenir handicapé. Et puis il y a J.J, la fondatrice d'un gang de filles qui dépouillent des voyous. Le milieu dans lequel ces jeunes grandissent est impitoyable, ils en sont conscients et tentent de survivre comme ils le peuvent.
Les chapitres sont courts, nerveux, et très cinématographique. Cela ne m'étonnerais même pas que l'on retrouve ces quatre personnages sur grand écran! Entre prison, flingues, violence, argent facile, sexe et mort on découvre le "cauchemar américain" sur fond de musique comme Wu tang clan, Slayer, les Ramones ou encore les Beastie boys.
on passe un très bon moment, si on aime le son, la rue, New York et les années 80/90.
Anecdotes et vies de quatre blancs-new-yorkais: une fille, un gars et deux frères.
Leur point commun: être juif,blanc et pauvre en banlieue new-yorkaise.
La drogue,la violence,la musique, la taule,,les lois de la rue,Karim Madani retranscrit les histoires qu'on lui a raconté,ça sonne authentique...on y est!
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