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Justine Niogret

Justine Niogret
Justine Niogret est l'auteur de plusieurs romans primés (Chien du Heaume, Mordre le Bouclier, le Syndrome du Varan...) Elle est aussi traductrice, travaille dans le jeu de rôle (Vermine, 7eme Mer, Cthulhu, L'Anneau Unique...), dans le jeu de plateau (Mythic Battle Ragnarök) et le jeu vidéo... Voir plus
Justine Niogret est l'auteur de plusieurs romans primés (Chien du Heaume, Mordre le Bouclier, le Syndrome du Varan...) Elle est aussi traductrice, travaille dans le jeu de rôle (Vermine, 7eme Mer, Cthulhu, L'Anneau Unique...), dans le jeu de plateau (Mythic Battle Ragnarök) et le jeu vidéo. Son dernier roman est un livre jeunesse parlant de pirates et de vaudou, Bayuk. Elle lit du Stephen King depuis ses neuf ans, et a commencé par Cujo... ce qui l'a poussée à écrire à son tour. Justine Niogret vit et travaille à Quimper(29)

Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « Quand on eut mangé le dernier chien » de Justine Niogret aux éditions Au Diable Vauvert

    Bruno Menetrier sur Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret

    On ne connaissait pas encore Justine Niogret, auteure de SF hors de notre radar.
    Mais la voici qui s'attaque à un genre très différent avec Quand on eut mangé le dernier chien, pour nous romancer une expédition en Antarctique, celle qui vers 1910 conduisit trois hommes au désastre :...
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    On ne connaissait pas encore Justine Niogret, auteure de SF hors de notre radar.
    Mais la voici qui s'attaque à un genre très différent avec Quand on eut mangé le dernier chien, pour nous romancer une expédition en Antarctique, celle qui vers 1910 conduisit trois hommes au désastre : l'expédition Aurora ou expédition Mawson qui devait cartographier une partie du continent blanc, tout au sud, encore plus au sud, de l'Australie.
    Un bouquin sur un sujet comme on les aime qui vient en rejoindre d'autres sur notre étagère des histoires blanches et glaciales des pôles.

    On aime très beaucoup :
    ❤️ Il faut se laisser happer par le récit de Justine Niogret, celui d'une histoire vraie, documentée avec beaucoup de rigueur, mais emportée par la force d'un excellent roman, rédigé d'une plume puissante. Ce bouquin est un véritable page-turner, qu'on lit d'une traite, tellement on a hâte de sortir de l'enfer dans lequel nous avons plongé avec ses héros.
    Le court récit fonctionne parfaitement, particulièrement bien maîtrisé, allégé de l'avant comme de l'après, concentré sur la course de ces explorateurs, leurs souffrances, leur volonté de dépassement et l'auteure va à l'essentiel comme elle le dit elle-même : [Ce récit est un récit d'ascèse et, tout comme Mawson l'a fait de son paquetage, nous avons mis de côté tout ce qui pouvait l'alourdir.]
    ❤️ On profite d'une aventure par procuration, bien calés dans notre fauteuil confortable et douillet. Mais d'où nous vient cette curieuse fascination pour ces aventures inhumaines ? Sommes nous attirés par ces héros de tragédies modernes ou d'explorations à la Jules Verne ? Est-ce pour nous jouer du danger et du risque invisibles dans nos sociétés sécurisées ? Pour la nostalgie d'une noble époque où les dollars seuls ne suffisaient pas ? Pour goûter un dépaysement que l'on sait inaccessible au commun des mortels, même encore aujourd'hui ?

    le contexte :
    On ne se lasse pas de ces récits glacés où le froid lui-même se fait matière solide, des récits qui nous content les aventures littéralement incroyables de quelques fous complètement givrés, obsédés par le Grand Blanc (The White Darkness comme l'appelait Henry Worsley), partis explorer des territoires qui ne sont pas plus faits pour l'homme que la Lune ou Mars.
    Des récits qui font passer l'ascension de l'Everest pour une balade : les touristes fortunés y font la queue et on n'a jamais fait la queue au Pôle Sud qui n'a pas eu plus de visiteurs que la Lune.
    Ces fous givrés sont des personnalités hors normes, motivées au choix, par la recherche de la gloire, le goût de l'aventure extrême, la curiosité scientifique, le dépassement de soi et des limites de la résistance humaine.
    Certains iront s'enfermer dans de minuscules stations inaccessibles la plus grande partie de l'année, d'autres se laisseront dériver sur des morceaux de banquise, d'autres encore laisseront leur navire se prendre dans les glaces, les plus fous, comme ici, partiront à pied ou en skis, ...

    L'intrigue :
    Cet été là (fin 1912), plusieurs groupes de traineaux partent explorer la région depuis le Cap Denison au sud de l'Australie.
    L'une des expéditions (trois hommes et dix-sept chiens) entreprend de cartographier l'est lointain, c'est le Far Eastern Party.
    Des trois hommes, le géologue britannique Douglas Mawson, le lieutenant britannique Belgrave Ninnis et le suisse Xavier Mertz, un seul reviendra au camp de base après un millier de kilomètres parcourus pendant plusieurs mois sur la glace.
    Des dix-sept chiens ...
    Alors nous voici partis pour une aventure au-delà de l'humain au cours de laquelle Justine Niogret, soigneusement documentée, ne nous épargne aucune souffrance.
    Et manger les chiens ne sera pas la pire des épreuves qui nous attendent.
    Un roman fort et puissant à la hauteur de cette formidable histoire : même si le lecteur est bien confortablement assis, il n'en ressort pas tout à fait indemne.

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    Couverture du livre « Quand on eut mangé le dernier chien » de Justine Niogret aux éditions Au Diable Vauvert

    Ghislaine Degache sur Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret

    Dans son roman Quand on eut mangé le dernier chien, Justine Niogret raconte l’expédition dans l’immensité des terres glaciales de l’Antarctique, de trois scientifiques, Mawson, Ninnis et Mertz. dix-sept chiens groenlandais, et deux traîneaux, le « groupe de l’est lointain ».
    Partis fin 1912...
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    Dans son roman Quand on eut mangé le dernier chien, Justine Niogret raconte l’expédition dans l’immensité des terres glaciales de l’Antarctique, de trois scientifiques, Mawson, Ninnis et Mertz. dix-sept chiens groenlandais, et deux traîneaux, le « groupe de l’est lointain ».
    Partis fin 1912 du Cap Denison avec leurs chiens, leur but, cinq cent soixante kilomètres et même chose au retour, est de collecter des données, des roches géologiques, et d’explorer et cartographier les régions côtières du continent glacé. Ils sont loin de se douter de l’affreux cauchemar qui les guette.
    En effet, comme le titre du livre le laisse à penser, l’expédition va être confrontée à des conditions extrêmes, inhumaines. L’autrice va d’ailleurs donner comme titre aux différents chapitres du livre, le nombre de chiens survivants, ce nombre diminuant au fil du récit, même s’il peut augmenter deux fois, la première lorsque la Chienne met bas quatorze chiots, hélas nés déjà froids et la seconde lors du retour de La Rouge.
    Les bêtes sont vitales, ce sont elles qui tirent les traîneaux sur lesquels se trouvent la nourriture, les outils, les médicaments et « Tous savaient ce qu’ils deviendraient sans les chiens »…
    Justine Niogret a centré sa fiction historique sur les trois aventuriers au courage sans borne et leurs chiens faits pour la glace, à la puissance et l’endurance incroyables.
    Elle nous transporte dans ce froid glacial, dans cette solitude glacée avec l’infini à perte de vue, infini pourtant très restreint pour ces hommes portant des lunettes de bois fendu enfoncées dans plusieurs capuches durcies et prises par la glace.
    Tout en nous faisant suivre la progression de ces explorateurs, Justine Niogret décrit avec détails non seulement les éléments naturels sur et avec lesquels ils évoluent, avec les sastrugi, crêtes de neige aiguës et le blizzard, leur nourriture avec le fameux hoosh, soupe faite avec les réserves de pemmican, les vêtements avec les finnesko, chaussures traditionnelles en peau de renne, mais aussi la tente de bambou et l’indispensable et vital petit poêle Primus.
    Avec un style clair, dépouillé et précis, l’autrice nous fait vivre au plus près de ces hommes, ressentir avec acuité et avec incrédulité les conditions dantesques et quasi irréelles qu’ils doivent vaincre, leur survie ne tenant qu’à leur ténacité, leur expérience, leur solidarité.
    Leurs forces physiques et mentales, leur capacité à dépasser la souffrance et l’épuisement m’ont absolument coupé le souffle et laissée ébahie.
    De même, leur pugnacité pour faire face au blizzard, leur résistance aux privations de nourriture et de soins, leur ingéniosité et inventivité pour tenter de se sortir de situations quasi sans issue m’ont stupéfaite et laissée plus qu’admirative.
    Plus que des hommes, on peut, je crois, parler de surhommes, de véritables héros, ne cherchant pas la gloire ou la renommée, mais seulement à approfondir les connaissances sur des contrées encore mal connues, et pour cause.
    Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret est un récit puissant et saisissant, une revisite personnelle et originale, réussie de cette grande histoire de survie… solitaire, à l'ère héroïque de l'exploration antarctique.

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/07/justine-niogret-quand-on-eut-mange-le-dernier-chien.html

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    Couverture du livre « Quand on eut mangé le dernier chien » de Justine Niogret aux éditions Au Diable Vauvert

    Les Lectures de Cannetille sur Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret

    Après la fantasy, la science-fiction et le roman noir qui lui ont valu plusieurs prix, Justine Niogret se joue définitivement de toute catégorisation en s’attaquant brillamment à une autre forme de voyage littéraire : elle raconte l’expédition antarctique de Douglas Mawson à la fin de...
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    Après la fantasy, la science-fiction et le roman noir qui lui ont valu plusieurs prix, Justine Niogret se joue définitivement de toute catégorisation en s’attaquant brillamment à une autre forme de voyage littéraire : elle raconte l’expédition antarctique de Douglas Mawson à la fin de 1912.

    Nous sommes à l’âge héroïque de l’exploration en Antarctique. Depuis la fin du XIXe siècle, les expéditions dans cet espace géographique encore inconnu se disputent la gloire et le progrès scientifique. Mais, sans liaison radio ni engins motorisés, ne pouvant compter que sur leurs seules forces physiques et mentales, les hommes paient un lourd tribut aux risques qu’ils y encourent.

    Quand, à l‘été austral 1912-1913, le géologue australien Douglas Mawson qui n’en est pas à son coup d’essai – il s’est notamment joint à une expédition de Shackleton quelques années plus tôt – choisit son compatriote le lieutenant Belgrave Edward Sutton Ninnis et l’alpiniste suisse Xavier Mertz pour un raid de plusieurs mois en Terre Victoria, depuis le camp de base de leur expédition au Cap Denison en Terre Adélie, il ne se doute pas encore, contrairement au lecteur informé par le titre du récit, de l’ampleur de leur cauchemar à venir.

    L’accident qui va tout compromettre les surprend après un mois de route, à cinq cents kilomètres de leur base. Sur les trois hommes et leurs dix-sept chiens de traîneau, le décompte des survivants, égrené par les têtes de chapitre pendant encore les deux mois du retour, tombera à un. Dans l’intervalle, affûtée comme la lame d’un couteau pour, selon l’auteur elle-même, épouser l’ascèse des explorateurs ramenés aux stricts essentiels de la survie, la plume à l’os de Justine Niogret nous emporte dans un récit puissant, tendu comme cette équipée au bout du dépassement et de la souffrance. Rigoureusement précise et factuelle, au-delà de toute considération psychologique, la narration de cette histoire vraie emporte ses protagonistes jusqu’à l’ultime révélation, la révélation de soi-même au contact de l’inhumain : un espace infini de glace, de neige et de blizzard où rien de vivant n’a de place.

    A la précision et à l’urgence d’un récit saisissant, qui pourra rappeler le tout aussi spectaculaire The White Darkness de David Grann, Justine Niogret allie la force et la beauté d’une écriture ciselée jusqu’à l’épure et la portée universelle d’une véritable œuvre romanesque. “Tout le monde a son Antarctique”, a écrit Thomas Pynchon. A méditer. Coup de coeur.

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    Couverture du livre « Gueule de truie » de Justine Niogret aux éditions Mnemos

    Fanfan Do sur Gueule de truie de Justine Niogret

    Dans un monde dévasté, un enfant assiste aux tortures perpétrées par une sorte d'inquisition post-apocalyptique. Il sait qu'il est sur le point de devenir l'un d'eux et même s'il a peur, il ne dit rien. Cet enfant, c'est celui qui sera Gueule de truie, qui aura la charge de superviser la capture...
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    Dans un monde dévasté, un enfant assiste aux tortures perpétrées par une sorte d'inquisition post-apocalyptique. Il sait qu'il est sur le point de devenir l'un d'eux et même s'il a peur, il ne dit rien. Cet enfant, c'est celui qui sera Gueule de truie, qui aura la charge de superviser la capture des survivants pour les soumettre à la question afin d'éradiquer l'espèce humaine. Il n'est qu'un exécutant plein de colère et de haine, et son nom lui vient de son masque. Car son visage est caché. Et il obéit aveuglément aux Pères de l'Église.

    Des humains errent sur cette planète que tout le monde dit morte, où çà et là se trouvent des forêts pétrifiées que toute vie a désertées. À la recherche de quoi ? Ou plutôt, que fuient-ils ? Ils se cachent partout, dans des immeubles en ruine, dans des sous-sols, dans les bois. Et pourquoi faut-il les anéantir ces humains apeurés ?

    Ça frappe, ça écorche, ça injurie, ça torture, à tour de bras, c'est extrêmement violent.

    Dans ce monde là, les dominants appliquent ce qu'ils interprètent comme étant la volonté de Dieu, comme dans le nôtre d'ailleurs, implacablement, férocement, sans faiblir, sans état d'âme. Ils dictent des lois ignobles et prétendent qu'elles sont divines : "Dieu n'est pas un hasard. Dieu est un secret et Dieu est un mystère".

    Gueule de truie a été endoctriné dès l'enfance dans la violence extrême et la haine de l'humanité. Il ne peut penser autrement. C'est ancré en lui, depuis toujours. Il faut tuer ces saloperies d'humains qu'il hait par dessus tout. Il se hait aussi lui-même et abhorre tout contact physique. Pourtant, un jour…

    C'est poisseux, désespéré, nihiliste, et on se demande s'il y aura une lueur d'espoir au bout de ce tunnel de douleur et de sang. Beaucoup de pensées obscures et de souvenirs flous nous mènent à travers ce monde. Gueule de truie croit obscurément que Dieu est omnipotent. D'autres savent ce qui est arrivé. Le chemin qu'il croyait tout tracé pour lui va prendre des voies inattendues.

    L'écriture de Justine Niogret est belle et addictive. Elle parvient à maintenir l'intérêt du lecteur tout en distillant avec lenteur et parcimonie les différents éléments de son récit. La violence est plus suggérée que décrite et c'est sans doute ça qui rend cette lecture possible sans tourner de l'œil.

    La quête menée m'a semblée assez obscure, introspective, voire métaphorique et onirique. J'ai cru comprendre, et puis non, et puis peut-être, mais en fait pas sûr… J'ai pourtant beaucoup aimé. Mais je sens que je vais m'interroger longtemps sur ce qu'il y avait à comprendre. En réalité, je me demande si l'autrice n'a pas fait une telle fin pour amener le lecteur à se poser des questions existentielles et construire son propre épilogue.